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Un virage numérique inévitable pour Le Franco

Fondé en 1928, Le Franco s'appelait alors La Survivance (Édition du 16 novembre 1928), il est le seul journal en langue française de la province. Archives - Le Franco - ACFA - Université de l'Alberta
Fondé en 1928, Le Franco s'appelait alors La Survivance (Édition du 16 novembre 1928), il est le seul journal en langue française de la province. Archives - Le Franco - ACFA - Université de l'Alberta
Le conseil d’administration du journal Le Franco désire annoncer à la communauté franco-albertaine que le journal se voit dans l’obligation de prendre un virage numérique pour l’année 2024-2025 du journal, soit à compter du 1er juillet prochain.
Un virage numérique inévitable pour Le Franco
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«Cela fait quelques années qu’il est question de crise dans les médias communautaires et Le Franco n’y échappe pas. On l’a vu dans la dernière année, alors que Le Franco a même cessé complètement d’être publié au printemps 2023. Les revenus actuels ne permettent pas de maintenir un statu quo sans plonger le journal dans un nouveau risque de cycle budgétaire déficitaire. Et sans financement de base, il est impossible pour le journal de réaliser le plan de redressement qui a été développé dans la dernière année», déclare le président du conseil d’administration du Franco, Jean-Philippe Couture.

En effet, au cours des 12 dernières années, un déclin de 82% a été observé dans la publicité fédérale qui était achetée dans le journal. Ce financement a été remplacé en bonne partie par des programmes dont les fonds doivent être utilisés à des fins précises. «Grâce à ces programmes, dont le programme IJL (Initiative de journalisme local) qui a été reconduit à la dernière minute en mars dernier, Le Franco peut maintenir une équipe rédactionnelle en place, mais le journal n’a pas les moyens d’embaucher une direction générale qui pourrait se consacrer à son développement», indique M. Couture.

Rappelons aussi que jusqu’au 31 mars dernier, Le Franco a été géré par le Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA) qui est devenu Parallèle Alberta le 1er avril 2024. 

Devant cette situation difficile, le conseil d’administration du Franco a approché l’ACFA, qui est propriétaire du journal, ce printemps afin de l’informer de son intention d’abandonner la version imprimée du journal et d’adopter pour l’année 2024-2025 un format mensuel électronique distribué gratuitement à grande échelle.  «Il y a un risque de désengagement à ne plus avoir une version imprimée, mais après analyse des données financières, c’était la seule option possible. Cela donne aussi une année pour les parties prenantes concernées d’analyser les options quant à l’établissement d’un financement de base à long terme pour le journal», mentionne M. Couture.

Pour ce qui est de la gestion du journal, Parallèle Alberta a tout récemment accepté de jouer ce rôle pour une année. «On ne parle même pas ici de mettre en place des stratégies de développement du journal ou de faire de la représentation politique pour le journal, mais d’assumer seulement la gestion des opérations. Compte tenu de l’expertise interne et de la connaissance du dossier, nous sommes heureux d’avoir mis en place une entente avec Parallèle Alberta», confirme M. Couture.

Ainsi, à partir de juillet 2024, Le Franco sera seulement distribué de façon électronique et gratuitement le deuxième jeudi de chaque mois. Des options de versions numériques seront envisagées dans la prochaine année en fonction de la capacité financière de le faire.

Plutôt que des abonnements, la population sera invitée à faire des dons pour soutenir le journal. Toutefois, les personnes qui ont renouvelé leur abonnement à une version imprimée pourront demander un remboursement partiel de leur abonnement pour les mois non utilisés.

En terminant, Le Franco désire remercier l’appui de la communauté francophone au cours de la dernière année, ce qui a permis de stabiliser les finances du journal et aussi de rembourser le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes dans les délais prescrits. «Nous sommes reconnaissants des appuis obtenus et nous réalisons aussi qu’en demander davantage à nos organismes en matière d’annonces dans le journal était impensable», conclut Jean-Philippe Couture.

Le conseil d’administration