le Dimanche 28 mai 2023

Mai 2016 – mai 2021, un triste anniversaire dans la m�moire des Albertains. Des feux de for�t �pouvantables ont eu raison de Fort McMurray au nord-est de la province. La ville situ�e en plein cSur de la for�t bor�ale a �crit un chapitre dans lhistoire du Canada.�

La centaine de milliers d’habitants a re�u lordre d’�vacuer le secteur, des milliers de logements sont la proie des flammes et les pertes sont estim�es � plusieurs milliards de dollars. De ce drame, Isabelle Joannette a fait un roman. Ayant pris connaissance de la sortie du livre, Mariette Duguay, Acadienne du nord-est du Nouveau-Brunswick, victime de la trag�die t�moigne : J’avais les 2 pieds dedans. C�tait ouf, incroyable, triste, et un retour �mouvant�.

Couvertures avant et arri�re du roman sorti le 1er mars 2021. Cr�dit : Courtoisie

Technicienne en �ducation sp�cialis�e au Qu�bec, Isabelle Joannette, 41 ans, travaille avec des enfants autistes. Son travail la inspir�e pour �crire des ouvrages p�dagogiques pour aider les enfants en difficult� dapprentissage. Plus tard, sur les conseils de son �ditrice scolaire, elle d�cide d’�crire pour les adultes.�

Son premier roman sappellera �vacu�s, en hommage aux victimes des incendies qui ont ravag� Fort McMurray, il y a cinq ans.

En �coutant les nouvelles, Isabelle Joannette a �t� �mue par les propos dun journaliste interviewant un Qu�b�cois qui rentrait chez lui au Qu�bec, suite au drame : �vous venez d’�couter lhistoire dune personne, mais il y en a 80 000 qui ont d� quitter Fort McMurray et qui auraient, elles aussi, des choses � raconter �.�

Cet extrait sonne comme un d�clic chez Isabelle. Elle d�cide den faire son point de d�part pour �crire son roman, en inventant des personnages qui racontent lincendie, l’�vacuation et la fa�on dont ils se remettent de cette trag�die.

Une fiction inspir�e de la r�alit�

Lauteure na pas v�cu la catastrophe, mais a regard� les nouvelles, lu des articles sur internet, vu des vid�os, �cout� des t�moignages, et contempl� des photos pour cr�er des histoires vraies en apparence.

Son chapitre sur l�vacuation a �t� scrupuleusement respect� dans la chronologie des faits, �je voulais vraiment que lhistoire ait lair vraie�. Cest un roman, car les personnages nexistent pas, mais sont vraisemblables. Lauteure sest inspir�e de ce que les gens ont v�cu pour les produire.�

D�voilement en 2019 dun Arbre comm�moratif des incendies de Fort McMurray en mai 2016. Larbre a �t� offert par Downtown Community Garden. Cr�dit : Courtoisie

Par exemple, pour cr�er le personnage du pompier, Isabelle sest document�e sur la profession des soldats du feu, leurs� techniques dintervention ou encore les outils utilis�s.

�Je me suis inspir�e de la s�rie Chicago Fire : Caserne 51. Je regarde aussi les s�ries m�dicales; ensuite je v�rifie sur internet avant d�crire.��

� lire aussi : Chasseur au harpon : texte fondateur de la litt�rature autochtone

Quatre ans de gestation�

�Le titre est venu tout seul : je voulais quelque chose de simple et accrocheur et �vacu�s, �a dit tout�. Cest ainsi que lauteure explique lorigine du titre de son roman. Elle la commenc� pendant son cong� maternit�, en mai 2016, lorsque les feux avaient commenc�.

Quatre ans pour l�crire, une ann�e pour trouver une maison d’�dition, six mois pour la� r�daction, correction et r�vision ont �t� finalement n�cessaires pour savourer le fruit de sa plume.

Trop de d�tails inutiles; les personnages qui utilisent tous le m�me type de langage, comme si c�tait Isabelle elle-m�me qui parlait � la place des personnages : de la part des maisons d’�dition, ce sont l� quelques exemples dobstacles auxquels Isabelle sest trouv�e confront�e, l’obligeant ainsi � r�viser son texte.�

Elle a donc fait des recherches sur les m�taphores, les figures de style et les diff�rents types de langage pour les adapter aux personnages de son livre.

Le roman est sorti le 1er mars 2021 et les premiers lecteurs ont d�j� pu en appr�cier le contenu: �le public a aim� le parler et laccent diff�rents de chaque personnage, c’�tait fort et� int�ressant d’ avoir superpos� ainsi sept vies�, rapporte son auteure.�

Lien utile : �ditions La Plume dOr https://editionslpd.com/

Mai 2016 – mai 2021, un triste anniversaire dans la mémoire des Albertains. Des feux de forêt épouvantables ont eu raison de Fort McMurray au nord-est de la province. La ville située en plein cœur de la forêt boréale a écrit un chapitre dans l’histoire du Canada. 

La centaine de milliers d’habitants a reçu l’ordre d’évacuer le secteur, des milliers de logements sont la proie des flammes et les pertes sont estimées à plusieurs milliards de dollars. De ce drame, Isabelle Joannette a fait un roman. Ayant pris connaissance de la sortie du livre, Mariette Duguay, Acadienne du nord-est du Nouveau-Brunswick, victime de la tragédie témoigne : «J’avais les 2 pieds dedans. C’était ouf, incroyable, triste, et un retour émouvant». 

Couvertures avant et arrière du roman sorti le 1er mars 2021. Crédit : Courtoisie

Technicienne en éducation spécialisée au Québec, Isabelle Joannette, 41 ans, travaille avec des enfants autistes. Son travail l’a inspirée pour écrire des ouvrages pédagogiques pour aider les enfants en difficulté d’apprentissage. Plus tard, sur les conseils de son éditrice scolaire, elle décide d’écrire pour les adultes. 

Son premier roman s’appellera Évacués, en hommage aux victimes des incendies qui ont ravagé Fort McMurray, il y a cinq ans.

En écoutant les nouvelles, Isabelle Joannette a été émue par les propos d’un journaliste interviewant un Québécois qui rentrait chez lui au Québec, suite au drame : «vous venez d’écouter l’histoire d’une personne, mais il y en a 80 000 qui ont dû quitter Fort McMurray et qui auraient, elles aussi, des choses à raconter ». 

Cet extrait sonne comme un déclic chez Isabelle. Elle décide d’en faire son point de départ pour écrire son roman, en inventant des personnages qui racontent l’incendie, l’évacuation et la façon dont ils se remettent de cette tragédie.

Une fiction inspirée de la réalité

L’auteure n’a pas vécu la catastrophe, mais a regardé les nouvelles, lu des articles sur internet, vu des vidéos, écouté des témoignages, et contemplé des photos pour créer des histoires vraies en apparence.

Son chapitre sur l’évacuation a été scrupuleusement respecté dans la chronologie des faits, «je voulais vraiment que l’histoire ait l’air vraie». C’est un roman, car les personnages n’existent pas, mais sont vraisemblables. L’auteure s’est inspirée de ce que les gens ont vécu pour les produire. 

Dévoilement en 2019 d’un Arbre commémoratif des incendies de Fort McMurray en mai 2016. L’arbre a été offert par Downtown Community Garden. Crédit : Courtoisie

Par exemple, pour créer le personnage du pompier, Isabelle s’est documentée sur la profession des soldats du feu, leurs  techniques d’intervention ou encore les outils utilisés.

«Je me suis inspirée de la série Chicago Fire : Caserne 51. Je regarde aussi les séries médicales; ensuite je vérifie sur internet avant d’écrire.» 

À lire aussi : Chasseur au harpon : texte fondateur de la littérature autochtone

Quatre ans de gestation 

«Le titre est venu tout seul : je voulais quelque chose de simple et accrocheur et Évacués, ça dit tout». C’est ainsi que l’auteure explique l’origine du titre de son roman. Elle l’a commencé pendant son congé maternité, en mai 2016, lorsque les feux avaient commencé.

Quatre ans pour l’écrire, une année pour trouver une maison d’édition, six mois pour la  rédaction, correction et révision ont été finalement nécessaires pour savourer le fruit de sa plume.

Trop de détails inutiles; les personnages qui utilisent tous le même type de langage, comme si c’était Isabelle elle-même qui parlait à la place des personnages : de la part des maisons d’édition, ce sont là quelques exemples d’obstacles auxquels Isabelle s’est trouvée confrontée, l’obligeant ainsi à réviser son texte. 

Elle a donc fait des recherches sur les métaphores, les figures de style et les différents types de langage pour les adapter aux personnages de son livre.

Le roman est sorti le 1er mars 2021 et les premiers lecteurs ont déjà pu en apprécier le contenu: «le public a aimé le parler et l’accent différents de chaque personnage, c’était fort et  intéressant d’ avoir superposé ainsi sept vies», rapporte son auteure. 

Lien utile : Éditions La Plume d’Or https://editionslpd.com/

Qui n’a jamais rêvé de sport extrême, d’adrénaline ou de dépassement de soi ? La période estivale approchant à grands pas, le canyoning ou canyonisme se fraie un chemin et trouve progressivement sa place entre l’escalade et la spéléologie tout en flirtant avec les chutes d’eau le long des parois calcaires. Sportif de pleine nature, Guillaume Coupier crée sa propre entreprise, Western Canyoning Adventure, au milieu des Rocheuses canadiennes.

Des débuts difficiles             

Géomètre de formation, Guillaume quitte la France à vélo et traverse l’océan atlantique jusqu’au Canada par bateaux à voiles. Il vise l’Amérique latine comme destination finale mais son escale dans Les Rocheuses aura raison de lui. Celle-ci dure depuis cinq ans.

Il découvre le canyoning dans le Vercors en France, l’année même de son départ pour le Canada. Il est immédiatement séduit. Après avoir étudié le potentiel de cette activité de pleine nature, il crée son entreprise dans les Rocheuses.

Journée mémorable pour Daniel descendant une cascade de 60 mètres avec, en prime, un arc-en-ciel. Crédit courtoisie

Selon ce fan d’escalade qui aime beaucoup l’eau, le canyoning est un équilibre entre le sport d’eau et la verticalité, et lui permet de réaliser son rêve d’enfant. La première chose qu’il a faite, une fois arrivé au pays du sirop d’érable, était de chercher des entreprises de canyoning.

Il n’en trouve qu’une seule à Jasper avec qui il travaille depuis. Aujourd’hui son entreprise se trouve à Abraham Lake, près de Field où l’entrepreneur réside. Ce choix géographique et stratégique lui permettra de développer l’activité à Banff.

Depuis quatre ans, chaque jour est un défi. Malgré un démarrage difficile, il ne lâche pas prise et s’accroche à son projet. «C’est très compliqué pour trouver des permis car c’est un sport nouveau au Canada», explique Guillaume. Il travaille avec Kananaskis pour autoriser l’activité et continue de négocier pour avoir accès à plus de canyons.

matériel de qualité et tout ce dont a besoin le client pour sa sécurité avant tout et pour le plaisir ensuite. Crédit Kyle Singbeil

«Nous n’en avons qu’un seul. Malgré sa pratique depuis plus de trente ans, le canyoning est un sport nouveau donc pas encore reconnu par les parcs qui doivent faire une évaluation de l’activité. Si demain, il y a un oiseau qui niche dans une falaise pour l’escalade, on ne va fermer qu’un petit secteur pour le laisser tranquille. Dans le cas du canyoning on fermera tout le canyon», explique-t-il.

Il ne bénéficie d’aucune subvention, n’a pas de partenaire ou de sponsor et le moindre centime est réinvesti dans son entreprise.

Le canyoning voit ses débuts réels dans les années 1900. Il est présent en Europe, en Nouvelle-Zélande, en Australie, aux Etats-Unis, en Amérique latine et aujourd’hui au Canada. Crédit courtoisie

Des randonnées aquatiques au milieu des montagnes.

Au Canada, les personnes ne sont pas tellement familiarisées avec l’activité, et les périodes de grands froids ne facilitent pas son expansion. En vingt ans, près d’une cinquantaine de canyons dans Les Rocheuses ont été explorés.

Guillaume Coupier s’est entouré de professionnels de la montagne, des pionniers qui ont ouvert des canyons il y a près de trente ans. Lorsqu’un canyon est découvert, il faut avancer et regarder ce qu’il y a à l’intérieur en bravant tous les obstacles.

Crevasse au cœur des Rocheuses. Crédit Kyle Singbeil

Dans les glaciers, c’est là où se trouvent les plus grandes routes de canyoning, les plus longues et les plus complexes techniquement car les canyons ont été forgés par l’eau des glaciers produisant de gros débits d’eau.

Les techniques spécifiques sont différentes par rapport à l’ escalade. Il faut maîtriser la manipulation des cordes qui au contact de l’eau ajoutent un danger. Novice comme expert, l’activité reste accessible à tout le monde. Il faut être capable de marcher quatre ou cinq km, mais il y a des possibilités de quitter le canyon à tout moment si besoin.

Aujourd’hui, l’équipe se compose d’une dizaine d’explorateurs dans Les Rocheuses. «Si on atteint la centaine, ce serait bien», espère Guillaume qui souhaite créer une communauté de canyoning: «heureusement que des clients reviennent cette année pour prendre des cours. On a créé  une association canadienne du canyoning», se réjouit-il.

Saut dans l’inconnu, sensations assurées ! Crédit Kyle Singbeil

Il est directeur et seul propriétaire de l’ entreprise et les pionniers sont derrière lui, le soutiennent et l’aident énormément. Ils le guident pour l’entreprise. «John-Paul Kors, ancien secouriste de Parcs Canada, est un des guides. Son fils commence cette année à guider pour moi», déclare le jeune entrepreneur.

La saison s’annonce prometteuse. Elle va du 1er juin au 15 septembre. Guillaume espère la prolonger en achetant du matériel pour équiper ses clients de combinaisons sèches et les guider ainsi plus longtemps.

Les réservations affluent. Il travaille avec Rockies Héli Canada qui transporte les clients en haut des montagnes. «On est les premiers au Canada à faire de l’héli-canyoning», arbore-t-il fièrement. 

Liens utiles :

Qui na jamais r�v� de sport extr�me, d’adr�naline ou de d�passement de soi ? La p�riode estivale approchant � grands pas, le canyoning ou canyonisme se fraie un chemin et trouve progressivement sa place entre lescalade et la sp�l�ologie tout en flirtant avec les chutes deau le long des parois calcaires.�Sportif de pleine nature, Guillaume Coupier cr�e sa propre entreprise, Western Canyoning Adventure, au milieu des Rocheuses canadiennes.

Des d�buts difficiles�������������

G�om�tre de formation, Guillaume quitte la France � v�lo et traverse loc�an atlantique jusquau Canada par bateaux � voiles. Il vise l’Am�rique latine comme destination finale mais son escale dans Les Rocheuses aura raison de lui. Celle-ci dure depuis cinq ans.

Il d�couvre le canyoning dans le Vercors en France, l’ann�e m�me de son d�part pour le Canada. Il est imm�diatement s�duit. Apr�s avoir �tudi� le potentiel de cette activit� de pleine nature, il cr�e son entreprise dans les Rocheuses.

Journ�e m�morable pour Daniel descendant une cascade de 60 m�tres avec, en prime, un arc-en-ciel. Cr�dit courtoisie

Selon ce fan d’escalade qui aime beaucoup l’eau, le canyoning est un �quilibre entre le sport d’eau et la verticalit�, et lui permet de r�aliser son r�ve denfant. La premi�re chose quil a faite, une fois arriv� au pays du sirop d’�rable, �tait de chercher des entreprises de canyoning.

Il nen trouve quune seule � Jasper avec qui il travaille depuis. Aujourd’hui son entreprise se trouve � Abraham Lake, pr�s de Field o� lentrepreneur r�side. Ce choix g�ographique et strat�gique lui permettra de d�velopper l’activit� � Banff.

Depuis quatre ans, chaque jour est un d�fi. Malgr� un d�marrage difficile, il ne l�che pas prise et saccroche � son projet. �Cest tr�s compliqu� pour trouver des permis car cest un sport nouveau au Canada�, explique Guillaume. Il travaille avec Kananaskis pour autoriser l’activit� et continue de n�gocier pour avoir acc�s � plus de canyons.

mat�riel de qualit� et tout ce dont a besoin le client pour sa s�curit� avant tout et pour le plaisir ensuite. Cr�dit Kyle Singbeil

�Nous nen avons quun seul. Malgr� sa pratique depuis plus de trente ans, le canyoning est un sport nouveau donc pas encore reconnu par les parcs qui doivent faire une �valuation de lactivit�. Si demain, il y a un oiseau qui niche dans une falaise pour l’escalade, on ne va fermer quun petit secteur pour le laisser tranquille. Dans le cas du canyoning on fermera tout le canyon�, explique-t-il.

Il ne b�n�ficie daucune subvention, na pas de partenaire ou de sponsor et le moindre centime est r�investi dans son entreprise.

Le canyoning voit ses d�buts r�els dans les ann�es 1900. Il est pr�sent en Europe, en Nouvelle-Z�lande, en Australie, aux Etats-Unis, en Am�rique latine et aujourdhui au Canada. Cr�dit courtoisie

Des randonn�es aquatiques au milieu des montagnes.

Au Canada, les personnes ne sont pas tellement familiaris�es avec l’activit�, et les p�riodes de grands froids ne facilitent pas son expansion. En vingt ans, pr�s dune cinquantaine de canyons dans Les Rocheuses ont �t� explor�s.

Guillaume Coupier sest entour� de professionnels de la montagne, des pionniers qui ont ouvert des canyons il y a pr�s de trente ans. Lorsqu’un canyon est d�couvert, il faut avancer et regarder ce quil y a � l’int�rieur en bravant tous les obstacles.

Crevasse au cSur des Rocheuses. Cr�dit Kyle Singbeil

Dans les glaciers, cest l� o� se trouvent les plus grandes routes de canyoning, les plus longues et les plus complexes techniquement car les canyons ont �t� forg�s par leau des glaciers produisant de gros d�bits d’eau.

Les techniques sp�cifiques sont diff�rentes par rapport � l’ escalade. Il faut ma�triser la manipulation des cordes qui au contact de leau ajoutent un danger.�Novice comme expert, l’activit� reste accessible � tout le monde. Il faut �tre capable de marcher quatre ou cinq km, mais il y a des possibilit�s de quitter le canyon � tout moment si besoin.

Aujourd’hui, l�quipe se compose dune dizaine d’explorateurs dans Les Rocheuses. �Si on atteint la centaine, ce serait bien�, esp�re Guillaume qui souhaite cr�er une communaut� de canyoning: �heureusement que des clients reviennent cette ann�e pour prendre des cours. On a cr�� une association canadienne du canyoning�, se r�jouit-il.

Saut dans linconnu, sensations assur�es ! Cr�dit Kyle Singbeil

Il est directeur et seul propri�taire de l’ entreprise et les pionniers sont derri�re lui, le soutiennent et laident �norm�ment. Ils le guident pour l’entreprise. �John-Paul Kors, ancien secouriste de Parcs Canada, est un des guides. Son fils commence cette ann�e � guider pour moi�, d�clare le jeune entrepreneur.

La saison sannonce prometteuse. Elle va du 1er juin au 15 septembre. Guillaume esp�re la prolonger en achetant du mat�riel pour �quiper ses clients de combinaisons s�ches et les guider ainsi plus longtemps.

Les r�servations affluent. Il travaille avec Rockies H�li Canada qui transporte les clients en haut des montagnes. �On est les premiers au Canada � faire de l’h�li-canyoning�, arbore-t-il fi�rement.�

Liens utiles :

Rencontrer un artisan dans son propre atelier et l’observer travailler en utilisant les moyens technologiques actuels, c’est ce qu’on appelle un économusée. Originaire du Québec et déjà présent dans quelques pays d’Europe, ce concept s’est exporté en Alberta. Trois économusées ont été inaugurés par le CDÉA depuis septembre 2018 : The Old School Cheesery, Healing à la Source, et Paradis Valley Honey.

A tout seigneur tout honneur, Patrick Dupuis est le premier artisan à adhérer au concept de l’économusée. Avec sa fromagerie The Old School Cheesery à Vermilion, voilà près de trois ans qu’il partage son produit, sa passion et son histoire. 

Patrick Dupuis en démonstration de ses produits dans lun magasin de la ville de Calgary. Crédit: courtoisie.

Il y propose de nombreux produits. Sur sa liste gourmande, on peut trouver des cheddars fumés ou vieillis, du fromage en grains pour les fanatiques de poutines, et différents bries. Il espère prochainement offrir aussi une vodka au goût subtil, et au non rêveur, La Voie Lactée.  

Old School Cheesery : Taste of Quebec Crédit courtoisie

«Le tourisme alimentaire est très populaire. Les visiteurs veulent voir comment leurs produits sont faits», déclare-t-il au Conseil de Développement Économique de l’Alberta. Deux autres entreprises artisanales lui ont depuis emboîté le pas.

De l’art à la thérapie     

Noëlla Somerville, originaire de la ville de Québec, a déménagé au Lac-La-Biche en 2000 pour voir son neveu grandir. Néophyte en la matière, jamais un jour elle ne pensait devenir artiste. «Le seul art que je faisais c’était de gros livres à colorier que ma mère m’ achetait, gros car je passais trop vite à travers», se souvient Noëlla.

Noëlla en pleine œuvre. Après avoir essayé la culture de la pierre de savon, la peinture portrait, elle optera pour le vitrail, sa véritable passion. Crédit : courtoisie

Son père fabriquait le bois dont elle se rappelle encore les odeurs. Une fois en Alberta son beau-père lui propose des cours artistiques et sa première expérience est son bâton de marche. Elle travaille le cuir et le vitrail qui se révélera être sa passion.

Elle possède une multitude de couleurs de vitres et de textures et peut passer des heures à choisir une couleur, une éternité synonyme d’apaisement et de guérison. Elle croit en la guérison par la couleur et par la création, et quand on crée «tu oublies le temps, c’est une magie, tu vois le résultat et tu es fière», explique-t-elle.

Noëlla Somerville en compagnie de ses objets artisanaux. Crédit : courtoisie

Elle étudie le chamanisme depuis près de 20 ans. Elle est donc capable d’aller dans d’autres réalités pour aller chercher des informations et guérir les gens. C’est son côté holistique qui a inspiré le nom de son entreprise Healing à la Source.

«On va à l’intérieur de soi pour guérir, donc à la source, pas à l’extérieur; l’art, c’est aussi avec les maux, pas que des mots», développe-t-elle. Elle décide de vivre de sa passion et crée son entreprise Healing à la Source après le décès de son mari. «J’avais pris des cours pour l’aider à guérir. Je n’ai pas guéri son corps mais j’espère avoir guéri un peu son âme», confie-t-elle. 

Devanture de l’atelier de Noëlla Somerville Healing à la Source. Crédit : courtoisie

Il y a deux ans, elle concrétise son rêve en achetant une maison dont le rez-de-chaussée servira d’atelier. Le premier étage sera son nid douillet. Aujourd’hui, elle est fière de faire partie d’un groupe d’artisans pour une meilleure visibilité. Sans le concept d’économusée, il lui aurait été difficile de vivre de son art et de partager son histoire du vitrail avec les autres.

À lire aussi : L’artiste crie et francophone Honey Constant, passionnée pour sa culture

Un miel aux saveurs paradisiaques

C‘est à Watino dans le nord-ouest de la province que la famille Paradis élève des abeilles depuis sept générations. Pour Ginette, la propriétaire, «l’économusée permet de partager leur histoire généalogique et d’éduquer à travers l’aventure, le tout dans une atmosphère bilingue», explique-t-elle. 

Un apiculteur de Paradis Valley Honey en plein travail. Crédit : courtoisie

Son entreprise, elle l’a créée avec son conjoint Danny en 2003 dans la région de Rivière-la-Paix avec un désir profond de partager leur histoire en tant qu’artisans à l’œuvre avec le public. «Avoir l’équipe de l’économusée derrière nous était vraiment un trésor». 

Cette expérience positive leur a permis de travailler avec du beau monde, une belle équipe, dans un coin où la solitude pourrait peser, et de doubler d’espace la taille de l’exploitation. Avant l’approche du CDEA, cette famille d’apiculteurs avait un guide qui expliquait leur histoire, les bénéfices de la ruche et aujourd’hui, c’est un auto-guide qui s’en charge, permettant ainsi aux touristes de tous âges de venir visiter à leur rythme le sanctuaire des abeilles.

La famille Paradis, avec Ginette et Danny au milieu. Crédit : courtoisie

La plus grosse production de miel se trouve à Rivière-la-Paix. Malgré une concurrence existante, la famille Paradis est la seule à accueillir un public pour explorer le monde des abeilles. Ceci est en soi une véritable reconnaissance internationale sur le plan touristique.

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https://www.facebook.com/healingalasource/

https://www.oldschoolcheesery.com/

https://bit.ly/3xwS8dv

Rencontrer un artisan dans son propre atelier et l’observer travailler en utilisant les moyens technologiques actuels, cest ce quon appelle un �conomus�e. Originaire du Qu�bec et d�j� pr�sent dans quelques pays dEurope, ce concept sest export� en Alberta. Trois �conomus�es ont �t� inaugur�s par le CD�A depuis septembre 2018 : The Old School Cheesery, Healing � la Source, et Paradis Valley Honey.

A tout seigneur tout honneur, Patrick Dupuis est le premier artisan � adh�rer au concept de l’�conomus�e. Avec sa fromagerie The Old School Cheesery � Vermilion,�voil� pr�s de trois ans quil partage son produit, sa passion et son histoire.�

Patrick Dupuis en d�monstration de ses produits dans lun magasin de la ville de Calgary. Cr�dit: courtoisie.

Il y propose de nombreux produits. Sur sa liste gourmande, on peut trouver des cheddars fum�s ou vieillis, du fromage en grains pour les fanatiques de poutines, et diff�rents bries. Il esp�re prochainement offrir aussi une vodka au go�t subtil, et au non r�veur, La Voie Lact�e.��

Old School Cheesery : Taste of Quebec Cr�dit courtoisie

Le tourisme alimentaire est tr�s populaire. Les visiteurs veulent voir comment leurs produits sont faits�, d�clare-t-il au Conseil de D�veloppement �conomique de lAlberta. Deux autres entreprises artisanales lui ont depuis embo�t� le pas.

De lart � la th�rapie�����

No�lla Somerville, originaire de la ville de Qu�bec, a d�m�nag� au Lac-La-Biche en 2000 pour voir son neveu grandir. N�ophyte en la mati�re, jamais un jour elle ne pensait devenir artiste. �Le seul art que je faisais c’�tait de gros livres � colorier que ma m�re m’ achetait, gros car je passais trop vite � travers�, se souvient No�lla.

No�lla en pleine Suvre. Apr�s avoir essay� la culture de la pierre de savon, la peinture portrait, elle optera pour le vitrail, sa v�ritable passion. Cr�dit : courtoisie

Son p�re fabriquait le bois dont elle se rappelle encore les odeurs. Une fois en Alberta son beau-p�re lui propose des cours artistiques et sa premi�re exp�rience est son b�ton de marche. Elle travaille le cuir et le vitrail qui se r�v�lera �tre sa passion.

Elle poss�de une multitude de couleurs de vitres et de textures et peut passer des heures � choisir une couleur, une �ternit� synonyme d’apaisement et de gu�rison. Elle croit en la gu�rison par la couleur et par la cr�ation, et quand on cr�e �tu oublies le temps, cest une magie, tu vois le r�sultat et tu es fi�re�, explique-t-elle.

No�lla Somerville en compagnie de ses objets artisanaux. Cr�dit : courtoisie

Elle �tudie le chamanisme depuis pr�s de 20 ans. Elle est donc capable daller dans dautres r�alit�s pour aller chercher des informations et gu�rir les gens.�Cest son c�t� holistique qui a inspir� le nom de son entreprise Healing � la Source.

�On va � l’int�rieur de soi pour gu�rir, donc � la source, pas � l’ext�rieur; lart, cest aussi avec les maux, pas que des mots�, d�veloppe-t-elle.�Elle d�cide de vivre de sa passion et cr�e son entreprise Healing � la Source apr�s le d�c�s de son mari. �Javais pris des cours pour laider � gu�rir. Je nai pas gu�ri son corps mais j’esp�re avoir gu�ri un peu son �me�, confie-t-elle.�

Devanture de latelier de No�lla Somerville Healing � la Source. Cr�dit : courtoisie

Il y a deux ans, elle concr�tise son r�ve en achetant une maison dont le rez-de-chauss�e servira datelier. Le premier �tage sera son nid douillet.�Aujourd’hui, elle est fi�re de faire partie dun groupe dartisans pour une meilleure visibilit�. Sans le concept d’�conomus�e, il lui aurait �t� difficile de�vivre de son art et de partager son histoire du vitrail avec les autres.

� lire aussi : Lartiste crie et francophone Honey Constant, passionn�e pour sa culture

Un miel aux saveurs paradisiaques

Cest � Watino dans le nord-ouest de la province que la famille Paradis �l�ve des abeilles depuis sept g�n�rations. Pour Ginette, la propri�taire, �l’�conomus�e permet de partager leur histoire g�n�alogique et d’�duquer � travers laventure, le tout dans une atmosph�re bilingue�, explique-t-elle.�

Un apiculteur de Paradis Valley Honey en plein travail. Cr�dit : courtoisie

Son entreprise, elle la cr��e avec son conjoint Danny en 2003 dans la r�gion de Rivi�re-la-Paix avec un d�sir profond de partager leur histoire en tant quartisans � l’Suvre avec le public. �Avoir l’�quipe de l�conomus�e derri�re nous �tait vraiment un tr�sor�.�

Cette exp�rience positive leur a permis de travailler avec du beau monde, une belle �quipe, dans un coin o� la solitude pourrait peser, et de doubler despace la taille de lexploitation.�Avant lapproche du CDEA, cette famille dapiculteurs avait un guide qui expliquait leur histoire, les b�n�fices de la ruche et aujourd’hui, cest un auto-guide qui sen charge, permettant ainsi aux touristes de tous �ges de venir visiter � leur rythme le sanctuaire des abeilles.

La famille Paradis, avec Ginette et Danny au milieu. Cr�dit : courtoisie

La plus grosse production de miel se trouve � Rivi�re-la-Paix. Malgr� une concurrence existante, la famille Paradis est la seule � accueillir un public pour explorer le monde des abeilles. Ceci est en soi une v�ritable reconnaissance�internationale sur le plan touristique.

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Pour honorer la culture autochtone, le groupe scolaire FrancoSud a mis en place un concours de dessin organisé par quatre membres du personnel, une équipe composée de deux conseillers pédagogiques et de deux enseignants des écoles  du Nouveau-Monde et La Source. Un jury divulguera les résultats le 21 juin.

Lors d’une formation sur les conversations courageuses, un comité se crée et s’interroge sur la taille d’un espace suffisant pour permettre aux élèves autochtones de partager leur culture. Ces derniers avaient émis le souhait également  de créer un projet dans les écoles qui reviendrait d’une année sur l’autre. Toutes ces phases de réflexion et de discussions ont abouti à la semaine de la reconnaissance autochtone.

Statue représentant Sitting Eagle alias John Hunter, un des pionniers autochtones de la ville de Calgary et Chef du peuple Première Nation Stoney Nakoda. Crédit: Salima Bouyelli

C’est en discutant avec leurs élèves d’origine Métisse, Inuit et Premières Nations que les quatre organisateurs lancent ce projet de création d’un logo. Selon leurs élèves, tout comme il existe la journée du chandail orange ou la journée nationale du peuple autochtone le 21 juin, il était tout à fait logique que la semaine de la reconnaissance autochtone soit proclamée en la symbolisant par un logo.

«Ce sera la première année au mois de septembre prochain qu’aura lieu la cérémonie», annonce Fanie Boucher, conseillère pédagogique au sein du groupe scolaire et l’une des organisatrices du projet. Le concours est ouvert à tous les élèves, quel que soit le niveau de classe, pour permettre à tout le monde de participer et de s’impliquer dans cette reconnaissance.

Fanie Boucher: originaire du Québec, d’abord enseignante puis conseillère pédagogique pour FrancoSud depuis 20 ans dans l’inclusion, l’éducation de la réconciliation. Son mari et ses enfants sont issus du peuple Première Nation. Crédit: courtoisie

«Comme toutes nos écoles sont sur le Traité numéro 7, traité signé le 22 septembre 1877, on veut faire la Semaine de la Reconnaissance toujours le lundi le plus près du 22 septembre», explique Fanie.

Déroulement des festivités

Même si le projet n’est pas terminé, on peut d’ores et déjà  affirmer qu’il y aura une cérémonie d’ouverture, accompagnée d’activités de lancement, avec des plans de leçons préparés par les enseignants. Tout cela durera 3 semaines. Suite à cela, la cérémonie de clôture se fera virtuellement avec les 14 écoles.

Oeuvre collaborative avec un artiste autochtone à l’école La Vérendrye. Crédit: courtoisie

«On avait pensé faire la reconnaissance autochtone en juin et d’y inclure la journée du 21 juin mais le bassin d’invités autochtones à aller chercher en Alberta est limité», déclare Fanie Boucher. «De plus, il n’y a pas grand monde qui connaît la signature du traité et c’est là une opportunité de commencer par quelque chose de spécial d’où le choix du mois de septembre» ajoute-t-il.

Les familles ont été séduites par ce projet. C’est une fierté et un honneur à la fois que leurs enfants contribuent à leur façon à l’Histoire, comme un devoir de mémoire: «Les élèves vont animer virtuellement la cérémonie, le logo y sera présenté et des capsules vidéos diffusées», affiche fièrement la conseillère. 

Affiche du concours de dessin organisé par le groupe scolaire FrancoSud. Plus d’une cinquantaine de dessins ont été enregistrés. Crédit: courtoisie

Il est possible que plusieurs logos soient sélectionnés; la tâche incombera alors au graphiste d’en extraire les éléments majeurs pour constituer le logo final.

«Le gouvernement du Canada reconnaît les Premières Nations, la Nation Métisse et les Inuits en tant que peuples autochtones du Canada, qui sont constitués en collectivités distinctes ayant des droits et leur propre histoire, y compris avec la Couronne». 

Source : Ministère de la Justice – Gouvernement du Canada

Liens utiles : 

Ministère de la Justice

https://www.justice.gc.ca/fra/sjc-csj/principes-principles.html

Traité Numéro 7 :

https://bit.ly/3prK22Z

Le 5 mai dernier a eu lieu la première édition de la finale de l’Ouest du concours Ma thèse en 180 secondes (MT180). En collaboration avec trois universités de l’Ouest canadien dont l’Université de l’Alberta (U of A),  l’Association Francophone pour le Savoir (ACFAS) invitait les étudiants à participer à un concours consistant à présenter une thèse en 180 secondes. David Rosychuk, un jeune prodige de la linguistique, originaire d’ Edmonton a séduit le jury.

«Considérez un homme. Philip», c’est par ces quelques mots que David Rosychuk, vingt-trois ans, affronte le jury pour le convaincre de ses recherches.

David Rosychuk, étudiant du campus Saint-Jean vainqueur de la première édition de l’ouest MT180 secondes. Crédit : Courtoisie.

De la chimie à la linguistique

Il étudie la chimie lorsqu’un jour, lors de sa deuxième année de baccalauréat, il décide de suivre un simple cours d’introduction à la linguistique délivré par Anne-José Villeneuve, professeure à l’Université de l’Alberta. Il tombe sous le charme de la matière et comme une évidence, de la linguistique. Il choisit d’en faire son sujet de thèse. 

Il postule alors en tant qu’assistant de recherche de la professeure qui deviendra sa superviseure. «Les chimistes tendent parfois vers la sociolinguistique et le père de la sociolinguistique variationniste était chimiste d’abord», explique le jeune étudiant du Campus Saint-Jean

Anne-José Villeneuve : professeure agrégée de linguistique française au Campus Saint-Jean et professeure associée au Département de linguistique de l’Université de l’Alberta. Sa recherche porte sur la variation et le changement linguistiques, le bilinguisme, le contact linguistique et l’enseignement des langues. Crédit : Courtoisie

Intéressé par les langues en général et par le français en Alberta en particulier, ce sujet lui tient à cœur pour diverses raisons. Papa d’origine ukrainienne et maman d’origine irlandaise, cela n’a pas empêché David et sa grande sœur d’intégrer un système scolaire en langue française. 

Entre sa famille originaire de Falher, au nord de la province albertaine, et ses amis, il a grandi et étudié dans un environnement francophone à Edmonton. «Je voulais être comme ma sœur, dans une école d’immersion», avoue en souriant le vainqueur du concours. Il s’implique beaucoup dans la communauté et dans la recherche communautaire grâce à ses travaux.

Un public au rendez-vous, un jury charmé, une victoire remportée

Il s’est inscrit à la dernière minute, le 15 avril, dernier jour des inscriptions. Nombre fétiche, treize candidats au total venant de trois universités différentes vont se battre pour le titre : l’Université de la Colombie-Britannique, l’Université Simon Fraser (SFU) et l’Université de l’Alberta (U of A). 

C’est chez lui qu’il enregistre son discours avant de l’envoyer à l’ACFAS. Le jour de la présentation, non moins d’une centaine de personnes sont connectées virtuellement pour écouter les performances des participants. 

Affiche du concours MT180 avec David Rosychuk. Crédit : Capture d’écran

Devant un jury concentré pour analyser un potentiel, un seul candidat se distingue dans la catégorie Maîtrise. David Rosychuk remporte la somme de 750 $ qu’il investira dans ses études de recherches. 

Actuellement, il existe très peu d’études sur le français en Alberta dans les cours de linguistique d’où ce désir de poursuivre une maîtrise. «J’étudie le français parlé en Alberta, le spontané, mais surtout la grammaire et la morphosyntaxe et les changements dans la langue.» 

Le concours MT180 a représenté un véritable entraînement pour la soutenance de sa «vraie» thèse prévue en septembre prochain. «Ça me met sur la bonne piste mais j’ai beaucoup de travail à faire» déclare David avec beaucoup d’humilité. 

William Labov, né en 1927, est un enseignant américain en linguistique et un des fondateurs de la sociolinguistique moderne. Crédit : Courtoisie

«Une centaine de pages, avec tellement de détails est différent de MT180 avec un public plus général où il faut donner un résumé de tout. C’est un grand document qu’il faut résumer tout en inspirant la passion du public», compare-t-il.

Hormis sa thèse intitulée Nul de plus fin que le temps : étude sociolinguistique de l’Alberta qu’il compte soutenir en septembre prochain, il travaille aussi sur un autre projet, le français québécois avec la même professeure Anne-José Villeneuve.  

«Maintenant considérez une femme. Huguette».

Le 5 mai dernier a eu lieu la premi�re �dition de la finale de lOuest du concours Ma th�se en 180 secondes (MT180). En collaboration avec trois universit�s de lOuest canadien dont lUniversit� de lAlberta (U of A),� lAssociation Francophone pour le Savoir (ACFAS) invitait les �tudiants � participer � un concours consistant � pr�senter une th�se en 180 secondes. David Rosychuk, un jeune prodige de la linguistique, originaire d’ Edmonton a s�duit le jury.

�Consid�rez un homme. Philip�, cest par ces quelques mots que David Rosychuk, vingt-trois ans, affronte le jury pour le convaincre de ses recherches.

David Rosychuk, �tudiant du campus Saint-Jean vainqueur de la premi�re �dition de louest MT180 secondes. Cr�dit : Courtoisie.

De la chimie � la linguistique

Il �tudie la chimie lorsqu’un jour, lors de sa deuxi�me ann�e de baccalaur�at, il d�cide de suivre un simple cours d’introduction � la linguistique d�livr� par Anne-Jos� Villeneuve, professeure � l’Universit� de lAlberta. Il tombe sous le charme de la mati�re et comme une �vidence, de la linguistique. Il choisit den faire son sujet de th�se.�

Il postule alors en tant qu’assistant de recherche de la professeure qui deviendra sa superviseure. �Les chimistes tendent parfois vers la sociolinguistique et le p�re de la sociolinguistique variationniste �tait chimiste dabord�, explique le jeune �tudiant du Campus Saint-Jean.�

Anne-Jos� Villeneuve : professeure agr�g�e de linguistique fran�aise au Campus Saint-Jean et professeure associ�e au D�partement de linguistique de l’Universit� de lAlberta. Sa recherche porte sur la variation et le changement linguistiques, le bilinguisme, le contact linguistique et lenseignement des langues. Cr�dit : Courtoisie

Int�ress� par les langues en g�n�ral et par le fran�ais en Alberta en particulier, ce sujet lui tient � cSur pour diverses raisons. Papa dorigine ukrainienne et maman dorigine irlandaise, cela n’a pas emp�ch� David et sa grande sSur d’int�grer un syst�me scolaire en langue fran�aise.�

Entre sa famille originaire de Falher, au nord de la province albertaine, et ses amis, il a grandi et �tudi� dans un environnement francophone � Edmonton. �Je voulais �tre comme ma sSur, dans une �cole dimmersion�, avoue en souriant le vainqueur du concours. Il simplique beaucoup dans la communaut� et dans la recherche communautaire gr�ce � ses travaux.

Un public au rendez-vous, un jury charm�, une victoire remport�e

Il sest inscrit � la derni�re minute, le 15 avril, dernier jour des inscriptions. Nombre f�tiche, treize candidats au total venant de trois universit�s diff�rentes vont se battre pour le titre : l’Universit� de la Colombie-Britannique, l’Universit� Simon Fraser (SFU) et lUniversit� de lAlberta (U of A).�

Cest chez lui quil enregistre son discours avant de lenvoyer � l’ACFAS. Le jour de la pr�sentation, non moins dune centaine de personnes sont connect�es virtuellement pour �couter les performances des participants.�

Affiche du concours MT180 avec David Rosychuk. Cr�dit : Capture d�cran

Devant un jury concentr� pour analyser un potentiel, un seul candidat se distingue dans la cat�gorie Ma�trise. David Rosychuk remporte la somme de 750 $ quil investira dans ses �tudes de recherches.�

Actuellement, il existe tr�s peu d’�tudes sur le fran�ais en Alberta dans les cours de linguistique d’o� ce d�sir de poursuivre une ma�trise. �J’�tudie le fran�ais parl� en Alberta, le spontan�, mais surtout la grammaire et la morphosyntaxe et les changements dans la langue.��

Le concours MT180 a repr�sent� un v�ritable entra�nement pour la soutenance de sa �vraie� th�se pr�vue en septembre prochain. ��a me met sur la bonne piste mais jai beaucoup de travail � faire� d�clare David avec beaucoup dhumilit�.�

William Labov, n� en 1927, est un enseignant am�ricain en linguistique et un des fondateurs de la sociolinguistique moderne. Cr�dit : Courtoisie

�Une centaine de pages, avec tellement de d�tails est diff�rent de MT180 avec un public plus g�n�ral o� il faut donner un r�sum� de tout. Cest un grand document quil faut r�sumer tout en inspirant la passion du public�, compare-t-il.

Hormis sa th�se intitul�e Nul de plus fin que le temps : �tude sociolinguistique de lAlberta quil compte soutenir en septembre prochain, il travaille aussi sur un autre projet, le fran�ais qu�b�cois avec la m�me professeure Anne-Jos� Villeneuve.��

�Maintenant consid�rez une femme. Huguette�.

Des fleurs, des chocolats, un cadre photo, un objet fabriqué avec grand soin par un écolier ou juste un poème, qu’importe! La fête des mamans, d’origine grecque, restera toujours un souvenir inoubliable dans la mémoire des enfants. Ces derniers ne lésinent pas sur les moyens pour exprimer leur amour envers leur maman.  Pas seulement. Les grands aussi célèbrent ce moment précieux avec celle qui leur a donné la vie.

Françoise Sigur-Cloutier,  a travaillé pendant 18 ans pour Radio Canada, elle est au courant de tout, écoute la radio sur son Ipad et sur son cellulaire en même temps; elle regarde la télé qui est «kaput maintenant», révèle cette ancienne présidente de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF). Elle regarde tout en même temps, «je suis multimédia», se qualifie-t-elle en éclatant de rire. Mais qui est-elle ?

Françoise, jeune maman immigrante au Canada, à 24 ans avec ses 3 enfants :
Claire 3 ½ ans, Isabelle 2 ½, et Laurent 1 an. Crédit: Courtoisie

«Je rends folles mes filles», reconnait Françoise d’un air guilleret . Elle a beaucoup contribué au développement de la francophonie dans l’ouest canadien et continue toujours son engagement. Cette francophonie qui a été son outil d’intégration en Alberta. Elle a été la première employée francophone de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) régionale de Calgary en 1973, jadis la Société franco-canadienne. 

Native de Toulouse, dans le sud de la France, Françoise est maman de deux filles et enceinte du troisième lorsqu’elle pose le pied au Canada en 1967. Deux ans plus tard, elle choisit la ville de Calgary en Alberta pour s’y installer avec sa petite tribu. Jusqu’à aujourd’hui elle se considère toujours immigrante.

Elle parraine ses parents. Marguerite, sa mère de quatre-vingt-dix-huit ans aujourd’hui, les a rejoints en 1989 et restera, elle, au Canada. Pas son père. «Ma mère ne s’est jamais épanouie comme ça à Calgary», constate positivement Françoise. 

Les 3 générations avant Covid-19 : Marguerite Sigur, Françoise Sigur-Cloutier et ses 2 filles : Claire Brigliadori, 55 ans, au milieu, et Isabelle Brigliadori, 54 ans, à droite. Crédit : Courtoisie

D’une province à l’autre

Elle habite à Calgary de 1969 à 1990 où elle se remarie avec Michel qu’elle appelle son coco depuis 37 ans. La famille représente énormément pour Françoise Sigur-Cloutier. C’est sacré. Elle quittera la ville albertaine de la rose sauvage pour la Saskatchewan. 

Elle y restera jusqu’en 2019 où elle reviendra à Calgary. «C’est parce que ma mère commençait à vieillir que j’ai décidé de revenir à Calgary», confie l’ancienne toulousaine. La famille habite dans une maison bigénérationnelle car une de ses filles partage la maison avec elle.

Cinq générations réunies autour de Marguerite Sigur en septembre 2020. Crédit: Courtoisie

Marguerite Sigur s’est beaucoup impliquée dans la communauté et aujourd’hui Françoise pense avec beaucoup d’amour que sa mère, à 98 ans, «peut les quitter n’importe quand», dit-elle, en passant à travers toutes les récompenses et les prix que celle-ci a reçus. 

Une relation fusionnelle

Très proche de sa mère, la relation de Françoise avec ses deux filles est aussi fusionnelle. Lorsqu’elle décrit la fête des mères, c’est de façon luxueuse et raffinée qu’elle la célèbre : «homard et champagne même pour la fête des Mères car c’est une célébration importante». 

Après ce repas royal, elles se rendent dans une pâtisserie française de Calgary. Cette année, «on ne sait pas comment on va faire car on vient de recevoir une alerte Covid, ça veut dire qu’on ne va pas faire la fête des mères ?», s’interroge-t-elle. «De toute façon, on a fêté Noël par zoom, on fêtera la fête des Mères par zoom», se résigne-t-elle.

Françoise avec sa fille et ses 2 petits fils Alexandre et Nicolas. Crédit: Courtoisie

La fête des Mères  est un événement important pour Françoise Sigur-Cloutier qui a beaucoup œuvré dans des groupes féministes. La maternité est quelque chose d’extrêmement cher à ses yeux. Chaque fois qu’elle donne son CV, elle ajoute que son plus beau rôle est celui de maman. 

Elle ne dit pas que toutes les femmes doivent se définir par le rôle de mère, mais elle définit sa propre personne aussi par son rôle de mère; ce rôle l’a définit autant que tout le reste de sa carrière, tout le reste de ses études ou plus encore, que tout le reste de sa contribution à la communauté francophone ou à la communauté en général. 

«Tout le temps je me définis comme mère de trois enfants, grand-mère de quatre petits-fils et arrière grand-mère d’un petit-fils que je n’échangerai pour rien au monde même si j’avais souhaité une petite-fille», résume-t-elle.