le Jeudi 5 décembre 2024
le Jeudi 10 février 2022 9:00 Calgary

Étudiant.e.s en sciences infirmières à la rescousse

Crédit : Luke Jones / Unsplash
Crédit : Luke Jones / Unsplash
Étudiant.e.s en sciences infirmières à la rescousse
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En raison des tendances de la pandémie, qui en est maintenant à sa cinquième vague, Services de santé Alberta (Alberta Health Services – AHS), a approché la Faculty of Nursing de l’Université de l’Alberta et celle de l’Université de Calgary afin de réquisitionner l’aide de plusieurs centaines d’étudiant.e.s en sciences infirmières qui s’apprêtent à obtenir leur diplôme dans les prochains mois.

Véronique Vincent
IJL – Réseau.Presse – Le Franco

Le projet d’incorporer de futur.e.s infirmier.e.s autorisé.e.s pour faire face à la crise sanitaire en Alberta n’est pas nouveau. Fadumo Robinson, infirmière en chef adjointe et responsable des soins en collaboration (AHS), a géré le projet AHS UNE Pandemic Response Initiative.

Cette idée a germé au début de la pandémie, mais «c’est à la mi-décembre 2021, lorsqu’on s’est rendu compte des conséquences d’Omicron, que nous l’avons mis en marche».

Fadumo Robinson

Fadumo Robinson gère le projet AHS UNE Pandemic Response Initiative. Crédit : Courtoisie

«C’est à la mi-décembre 2021, lorsqu’on s’est rendu compte des conséquences d’Omicron, que nous l’avons mis en marche.» Fadumo Robinson

Si cette initiative les intéressait, les étudiant.e.s en sciences infirmières de l’Université de l’Alberta n’avaient qu’à remplir un formulaire en ligne pendant les vacances d’hiver. «Ces étudiants Expression peuvent se porter bénévoles, mais ils ne sont pas obligés de le faire», clarifie Fadumo Robinson.

Du jamais vu!  

Lorsque l’on évoque des étudiant.e.s en sciences infirmières rémunéré.e.s dans le cadre de leur cours universitaire, la notion devient inédite et très peu publicisée malgré la nécessité d’un tel programme en temps de pandémie.

C’est à leur retour en classe, en janvier dernier, que ces étudiant.e.s ont reçu leur proposition d’embauche, leur permettant de travailler un minimum de 100 heures comme UNE (Undergraduate Nurse Employee), soit un.e étudiant.e. membre du personnel soignant.

Ces heures de travail seront comptabilisées pour leur stage de leadership, un cours crédité. Cette initiative permettra d’offrir, on l’espère, un peu de répit aux unités de soins aigus aujourd’hui victimes de fatigue psychique due au stress élevé causé par la pandémie.

C’est ensuite à la discrétion de l’étudiant.e de choisir, une fois que son baccalauréat terminé, entre continuer à travailler de nombreuses heures et soulager le système de santé ou faire une transition vers un poste d’infirmier ou d’infirmière autorisé.e. dans la même unité.

Claire Tellier, infirmière autorisée et coordonnatrice du baccalauréat bilingue en sciences infirmières de l’Université de l’Alberta.

Claire Tellier, infirmière autorisée et coordonnatrice du baccalauréat bilingue en sciences infirmières de l’Université de l’Alberta. Crédit : Courtoisie

«La résilience est un des premiers concepts abordés dans leur éducation», partage Claire Tellier, infirmière autorisée et coordonnatrice du baccalauréat bilingue en sciences infirmières de l’Université de l’Alberta. Ce concept et la pédagogie qui l’accompagne permettent aussi de «donner les outils pour être capable de répondre à des situations comme celle-ci [la pandémie]», ajoute-t-elle.

«Ça a donné la chance aux étudiant.e.s de démontrer du leadership en situation de crise», explique Claire Tellier. Elle reconnait aussi que «c’est tellement ironique que tout ceci se passe autour d’un cours de leadership».

«Ça a donné la chance aux étudiant.e.s de démontrer du leadership en situation de crise.» Claire Tellier

Elle avoue qu’elle ne s’attendait pas que AHS approche l’Université, mais elle n’a pas vraiment été surprise. «J’entends de mes amies infirmières sur la ligne de front comment la pandémie est éprouvante.» Elle affirme tout de même qu’à long terme, cette initiative ne peut en aucun cas représenter la solution au manque de personnel soignant, mais estime qu’elle apporte un certain soulagement.

Des étudiant.e.s qualifié.e.s malgré tout

«Je ne pense pas que les gens réalisent qui sont ces étudiants en soins infirmiers», répond d’un ton rassurant Fadumo Robinson, la responsable du projet, lorsque l’on évoque les inquiétudes pour le bien-être et la sécurité des patients.

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Après trois ans, les étudiant.e.s en sciences infirmières ont plus d’éducation que les infirmiers et infirmières auxiliaires autorisé.e.s et peuvent travailler en tant que UNE. «Ces étudiants ne dirigent pas l’unité», explique l’infirmière. «Ils sont associés à des infirmiers et infirmières autorisé.e.s et sont à un point de leur formation où ils consolident les connaissances et les compétences qui leur ont été enseignées».

Plusieurs de ces étudiant.e.s travaillent comme UNE depuis la fin de leur troisième année d’études. Plusieurs ont participé aux efforts d’immunisation de masse menés par AHS et finalement, certain.e.s travaillent déjà dans des unités de soins aigus.