La plus importante étude dans le domaine demeure sans contredit la Harvard Study of Adult Development (étude de Harvard sur le développement des adultes). Cette dernière a débuté en 1938, au temps de la Grande Dépression, et s’est prolongée sur une période de 85 ans. Elle a suivi le parcours de 700 individus, ainsi que 1300 de leurs descendants. Certains sujets étudiaient à Harvard, alors que d’autres habitaient les quartiers les plus pauvres de Boston. Les conclusions de cette recherche en ont étonné plus d’un.
Plusieurs argumenteront qu’être heureux, c’est plus facile à dire qu’à faire. Ne pensons qu’aux multiples sources de stress au quotidien et à l’actualité mondiale. Et bien non! Être heureux, ça ne tient pas de la magie, mais plutôt d’un effort soutenu.
Il ne suffit pas d’attendre que des émotions positives vous tombent dessus au bon vouloir du destin. Il faut commencer avec le développement d’une attitude positive. La recherche suggère que le degré de bonheur découle à 50% de la génétique, à 10% des circonstances et à 40% de la volonté. Pour l’étude de Harvard, le principal facteur prédictif du bonheur, et conséquemment de la santé, est la qualité des relations.
S’occuper de sa santé physique est une chose importante, tout en reconnaissant qu’entretenir ses liens sociaux en fait aussi partie. «La solitude tue. Elle est aussi puissante que le tabagisme et l’alcoolisme», dixit Robert Waldinger, psychiatre au Massachusetts General Hospital.
Les effets bénéfiques du bonheur à différents niveaux
Système immunitaire : Les gens heureux ont tendance à avoir un système immunitaire plus efficace, ce qui les prémunit contre la maladie et, particulièrement, contre les infections ou les aide à mieux combattre. Ces personnes produisent une quantité plus importante d’anticorps comparativement aux plus grognons.
Système cardiovasculaire : Les individus qui ressentent plus d’émotions positives ont un risque moindre de développer des maladies affectant le cœur. Leur rythme cardiaque est plus lent (jusqu’à six battements de moins par minute) et leur tension artérielle demeure plus basse. On croit que ces effets peuvent diminuer les risques d’infarctus. Le bonheur améliorerait même le pronostic des patients atteints de maladies cardiovasculaires.
Réduction du stress : Le bonheur peut aider à réduire les niveaux de stress en diminuant le taux de sécrétion des hormones y étant associées (cortisol et adrénaline) et desquelles découle une cascade délétère sur la santé. Certains chercheurs avancent que cette diminution frôle les 25%. Par opposition, les heureux récupèrent plus rapidement d’une situation de stress, lorsque celle-ci est inévitable, et libèrent d’autres substances bénéfiques (neurotransmetteurs), comme la dopamine, la sérotonine, l’ocytocine et les endorphines.
Gestion de la douleur : Le bonheur peut influencer la perception de la douleur. Le malheur fait mal tout court. Les émotions positives peuvent augmenter la tolérance à la douleur et diminuer la perception de celle-ci. Les malades aux prises avec des douleurs chroniques, mais se disant heureux, se sentent moins entraînés dans un cercle négatif de la douleur et entrevoient davantage la lumière au bout du tunnel. De plus, les gens optimistes ont des niveaux inflammatoires plus faibles, car ils produisent moins de cytokines.
Santé mentale : Le bonheur est étroitement lié au bien-être mental. Il peut réduire le risque de développer des troubles mentaux, tels que la dépression et l’anxiété. Il aide aussi à vaincre les troubles de la dépendance. Il favorise la résilience qui est cette élégante manière de mieux rebondir devant les évènements difficiles de la vie.
Longévité : L’optimisme et la satisfaction dans la vie ont été associés à une augmentation de la durée de vie. Les personnes heureuses présentent moins d’accidents de travail, développent moins de maladies chroniques et adoptent des choix de vie plus sains (alimentation équilibrée, activité physique régulière, évitement des habitudes nuisibles, comme le tabagisme et la consommation excessive d’alcool).
Alors quoi faire pour être heureux?
Aux vues des bienfaits du bonheur sur la santé, voici quelques astuces qui vous permettront de maintenir une attitude positive et donc d’accéder à cet état d’esprit.
D’abord, souriez! Même simulé, le sourire entraîne la bonne humeur. Ensuite, on dit que sourire mobilise moins de muscles du visage (15) que d’afficher un air fâché (40). Riez souvent, si vous le pouvez. Selon un vieux dicton, le rire est le meilleur des remèdes!
Pour maintenir votre moral au beau fixe, maintenez votre corps en bonne santé en adoptant des modes de vie sains. Dormez bien et suffisamment, mangez une diète équilibrée, pratiquez du sport, tout particulièrement en pleine nature. Prenez le temps de vous arrêter et de méditer. Maintenez des activités stimulantes et gratifiantes. Continuez d’apprendre. Vous ferez naître ainsi un cercle vertueux bonheur-santé.
Plusieurs adeptes du bonheur vous diront que, pour atteindre cet idéal, il faut d’abord apprendre à dire merci, à faire preuve de gratitude. Vous pouvez tenir un journal de reconnaissance pour toutes les bonnes choses dont vous avez bénéficié chaque jour, qu’elles soient minimes ou grandioses.
Une autre grande ligne directrice est de poser des gestes de bienveillance envers son prochain. Soyez généreux. Faites du bénévolat. Mon message serait incomplet si je ne vous suggérais pas de prendre aussi soin de la personne la plus importante… vous! Accordez-vous un brin de liberté. Préservez l’enfant qui est en vous. Prenez moins de décisions. Brisez la routine et amusez-vous.
N’oublions pas de mentionner l’élément le plus fondamental dans la recette du bonheur : investir dans vos relations. Passez plus de temps avec les membres de votre famille, vos amis et les gens qui comptent réellement pour vous. Entourez-vous de gens heureux. Le bonheur est contagieux!
Bien que le bonheur puisse présenter ces effets positifs sur la santé, il est important de reconnaître qu’il n’est pas le seul déterminant des résultats de santé. La génétique, l’environnement, le mode de vie et l’accès aux soins de santé jouent également des rôles cruciaux. Néanmoins, favoriser le bonheur peut être un élément précieux d’une approche holistique de la santé et du bien-être.
Joyeuses fêtes!
Glossaire – Bienveillance : Qualité d’une volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui