Gabrielle Beaupré
Gabrielle Beaupré
«On n’a pas de but fixe. Plus on en ramasse, plus on est contents. On veut vraiment faire notre possible», annonce Dalia, l’une des participantes à ce projet humanitaire. Les huit jeunes qui participent au projet récoltent aussi des dons financiers ainsi que des fournitures tels que des jouets, des vêtements et des ustensiles.
Par la suite, «on va aller les revendre au Village des Valeurs», ajoute Dalia. L’argent récolté servira à payer les frais de livraison pour envoyer les livres et manuels scolaires au Congo. Optimistes et volontaires, les jeunes ont commencé ce projet début février et il se terminera fin mai. Le mois de juin sera consacré à la préparation et à la concrétisation de l’envoi vers la République démocratique du Congo (RDC), en Afrique de l’Ouest.
L’initiatrice du projet, Betty Nseka Songo, enseigne le cours de leadership à l’École francophone d’Airdrie. Cette idée est née lors de sa dernière visite dans son pays natal alors qu’elle visitait sa famille.
Ainsi, durant son séjour, elle décide de redécouvrir quelques écoles. «En tant qu’éducatrice, je voulais savoir à quoi elles ressemblaient aujourd’hui.» Ce fut un choc pour la pédagogue. Elle trouve que les lieux d’apprentissage se sont dégradés depuis son passage sur ces bancs d’école.
Elle indique, entre autres, que lorsqu’elle était élève, elle avait accès à des manuels scolaires. «Les parents payaient pour qu’on puisse en louer.» Tristement, les élèves d’aujourd’hui ont peu «de ressources pour bénéficier d’une bonne éducation scolaire». Elle se rappelle néanmoins qu’elle non plus n’avait pas accès à des romans pour se divertir. Le premier, elle l’a lu à son arrivée au Canada, il y a 15 ans.
Selon la base de données de la Banque mondiale, la population de la République démocratique du Congo était estimée, à la création du pays, à 60 411 195 habitants. En 2020, ils étaient de près de 90 millions, dont la moitié sont des jeunes de moins de 15 ans. «Plus il y a d’enfants au pays, plus la qualité de l’éducation devrait être améliorée.»
Lors de son passage sur le territoire de ses ancêtres, Betty Nseka Songo constate que, malgré l’augmentation de la population, le nombre d’établissements scolaires n’a pas augmenté. «C’est de pire en pire et c’est vraiment écœurant!», s’exclame l’enseignante.
Dès qu’elle a partagé son histoire avec ses élèves, Suvi, Dalia, Gaby, Mylo, Noah, Marie-Chantale, Angelique et Hannah ont été attristées par la précarité des jeunes congolais et ont décidé de leur venir en aide. «C’est important pour nous de faire notre part», souligne Marie-Chantale.
Depuis le premier jour, la direction de l’École francophone d’Airdrie appuie ce projet humanitaire. Ainsi, l’année dernière, avant même qu’il soit instauré dans la classe de Betty Nseka Songo, l’école avait fait une première collecte de fonds pour aider la jeunesse congolaise. L’école avait réussi à amasser 350$ en dons. «Elle nous a permis de donner des livres à une école qui n’a pas eu de livres depuis 2003», relate l’idéatrice.
Cette année, la direction appuie le groupe de volontaires à la tête du projet en informant les parents sur ce projet. Elle explique l’importance de ce projet afin de les aider à recueillir le plus de dons possible et leur fournit un local pour y ranger toutes les fournitures qu’ils reçoivent.
Finalement, l’enseignante témoigne du rayonnement de ses élèves dans la réalisation de ce grand projet humanitaire. «Au début, ils étaient effrayés puisqu’ils étaient devant l’inconnu.» Mais dès qu’ils ont débuté, leur peur s’est effacée tranquillement pour laisser place à la fierté. «Je les vois faire de leur mieux pour l’accomplir.»
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