Francopresse – Marc Poirier
En raison de la pandémie, le Carnaval de St-Isidore a dû faire une pause pendant deux ans. Son retour cette année, les 17 et 18 février, marque le 40e anniversaire de l’événement. La présidente du Carnaval de St-Isidore depuis une dizaine d’années, Chantal Monfette, explique à quoi peuvent s’attendre les carnavaliers.
Francopresse : Le Carnaval de St-Isidore fête ses 40 ans cette année. En ferez-vous une édition spéciale?
C’est un peu le même format qu’on a depuis quelques années. Juste le fait qu’on revienne, ce sera le côté spécial du carnaval cette année. On a toujours les mets francophones, la musique francophone, les danseurs, la gigue. On a aussi les ducs et duchesses qui reviendront.
C’est un festival pour promouvoir la culture francophone. Pour pouvoir vivre, chanter et danser en français. On a beaucoup d’artistes locaux et du Canada qui viennent. C’est une rencontre familiale aussi. Ça donne lieu à des retrouvailles. C’est une édition importante et surtout, de revenir après deux ans d’absence à cause de la COVID, c’est important.
Il y a les sculptures de neige aussi. C’est un gros élément du carnaval. Ça suit le thème de l’évènement et, cette année, le thème est Le Grand Duc et le Festival des sorciers. On a des professionnels qui viennent faire des sculptures. On met aussi des blocs de neige pour les gens qui voudraient en faire pendant le carnaval. Il y a des compétitions avec un prix amateur et un prix professionnel.
Le carnaval est donc un évènement important pour la vitalité du village?
L’évènement a pris de l’ampleur depuis les débuts. On a habituellement environ 600 à 1000 participants pendant la fin de semaine. La semaine, on accueille les élèves des écoles francophones et d’immersion de la région. Ça fait environ 200 élèves par jour pendant trois jours. On leur montre c’est quoi vivre en français pendant une journée.
Les élèves vont faire une promenade en traineau tiré par des chevaux. Ils vont manger de la tire sur la neige, jouer à différents jeux. Il y a aussi le rallye; c’est tout en français. Les écoles francophones viennent une journée et les écoles d’immersion une autre journée; le niveau de français pour les évènements n’est pas le même pour les deux groupes.
Qu’est-ce qui a motivé St-Isidore à organiser un carnaval au début des années 1990?
C’était l’idée de réunir les francophones et de ne pas perdre notre identité. C’était la continuité et tout ça, de promouvoir la culture et de la garder. On tient assez fort au fait français.
Au début, l’évènement était inspiré du Carnaval de Québec, n’est-ce pas?
Oui, les premières années, il y avait des échanges. Des gens d’ici y allaient et des gens de Québec venaient ici. On avait un bonhomme carnaval au début. Il était différent de celui de Québec. À un moment donné, on a décidé de changer notre mascotte. Maintenant, c’est le Grand Duc. Il se promène pendant le carnaval.
Avant, on avait un roi et une reine du carnaval. Cette année, ce sera une seule personne, un homme ou une femme. On va choisir lors la journée d’ouverture, le vendredi soir. Les gens peuvent donner leur nom pour participer. Ils vendent des billets. Ils vont avoir leur nom dans le chapeau. Celui qui a le plus de noms pigés devient roi ou reine. Le dimanche, on finit avec la messe et un brunch communautaire.
On peut imaginer que le village a changé beaucoup depuis les débuts?
Moi, j’ai vécu toute ma vie ici. Les premiers habitants sont venus du Québec, du Saguenay. C’était dans le bois. Ils ont défriché. À l’époque, c’était très isolé. C’est sûr qu’il y a des anglophones qui sont venus vivre dans la communauté, puis c’est du monde qui apprécie qu’est-ce qu’il y a là. C’est une petite communauté. À peu près 400 à 600 personnes dans les environs. C’est un hameau, donc une communauté rurale. On y tient assez fort à la francophonie.
Les propos ont été réorganisés pour des raisons de cohérence et de longueur.