Habitué à sillonner les routes de la scène musicale canadienne, le Fransaskois Étienne Fletcher a pris part au volet albertain du festival Coup de cœur francophone. En octobre, il s’est produit trois soirs à Fort McMurray, à Bonnyville et à Saint-Isidore.
Pour Étienne Fletcher, la scène musicale albertaine et la scène fransaskoise sont semblables. Son public est normalement constitué de francophones et d’anglophones. «Je pense que plus que jamais les gens sont prêts à un show si la musique est bonne. La langue n’est pas nécessairement l’élément le plus important», explique le chanteur qui évoluait seulement en anglais à ses débuts.
Le chanteur nuance que plusieurs francophones provenant de l’est du pays assistent à ses spectacles en Alberta. Lors de son concert à Fort McMurray dans le cadre du festival, il a, en effet, remarqué la présence de plusieurs d’entre eux. «C’était vraiment le fun et drôle d’être en Alberta et de chanter des chansons en français pour des Québécois et des Acadiens.»
Et lorsqu’il va à la rencontre des autres communautés francophones du pays, ses spectacles deviennent «un gros party de famille». Quant à la scène québécoise, il affirme que c’est un monde complètement parallèle. «C’est une machine autosuffisante puisqu’il y a des artistes qui tournent au Québec à longueur d’année. Certains ne sortent pas de la province.»
Selon Étienne Fletcher, les artistes de l’Ouest canadien ont tendance à s’arrêter dans la métropole montréalaise et parfois dans la capitale nationale pour ensuite reprendre leur route. En plus de visiter ces villes, il se considère privilégié de pouvoir se promener dans les différentes régions du Québec.
Une réaction enlevante
C’est pendant une tournée au Québec avec son ancien groupe anglophone Indigo Joseph qu’Étienne Fletcher a pris conscience qu’il voulait explorer l’univers musical francophone. Son groupe avait d’ailleurs joué pour la première fois trois compositions originales en français lors de cette tournée. La réaction du public a été «plus» que positive.
Par la suite, l’artiste a continué d’écrire dans la langue de Molière tout en baignant dans un environnement anglophone. Son public saskatchewanais a accueilli cette dualité linguistique à bras ouvert. Aujourd’hui, en pleine promotion de son premier album solo francophone intitulé Entre deux, sorti le 1er octobre dernier, il ose puiser dans ce répertoire lors de ses spectacles.
D’une ville à l’autre, il varie les choix de chansons proposés dans son spectacle. «L’idée est de promouvoir le nouvel album», mais il s’adapte aussi à son public.
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Un clin d’oeil au passé
En cette 35e édition du festival Coup de cœur francophone, Étienne Fletcher trouve «touchant» de se retrouver sur scène alors qu’il a lui-même grandi avec cet événement.
Il a assisté à son premier Coup de cœur francophone «vers l’âge de 10 ans». Il se rappelle que les artistes de l’Acadie, du Québec et des autres provinces canadiennes s’arrêtaient en Saskatchewan dans le cadre de cet événement. «Ces spectacles étaient une façon pour moi de voir ce qui se passait en musique à travers le pays», explique l’artiste.
En ce mois d’octobre 2021, il chausse lui-même les souliers de ces artistes qui font vivre ce festival avec une grande fierté. «Je suis honoré d’en faire partie», conclut-il.