IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO
Dans un communiqué de presse publié en juin, l’Aéroport international d’Edmonton a annoncé son partenariat avec Alvéole et l’Alberta Beekeeper’s Commission (ABC), deux associations appuyant le développement de l’industrie apicole. Le campus de durabilité situé à l’aéroport accueille désormais une ruche pour abeilles mellifères et deux maisons pour abeilles sauvages. L’installation a été effectuée par Alvéole et la santé des abeilles sera assurée par l’ABC.
Les abeilles sont de pollinisateurs indispensables, mais leurs populations continuent de baisser. La conseillère principale de l’Aéroport international d’Edmonton, Megan Hall, affirme que «soutenir l’industrie apicole s’aligne avec la mission de l’aéroport de devenir un leader du développement économique de la région et avec son objectif d’améliorer ses impacts environnementaux et économiques».
Les abeilles de l’aéroport auront accès à différentes variétés d’arbres et de plantes indigènes, selon elle. Les abeilles mellifères produiront naturellement du miel et une fois récolté par un apiculteur désigné par Alvéole, ce miel sera donné ou offert en cadeau aux membres de l’entreprise.
Si l’initiative prise par l’aéroport inspire, l’apiculture urbaine est aussi possible pour les résidents. Cependant, la complexité du processus ne rend pas toujours ce loisir accessible.
Un projet de passion
Selon Michael Dabrowski, directeur éducatif de la Calgary & District Beekeeper’s Association, l’objectif de l’apiculture urbaine est d’adopter un nouveau loisir ou de profiter de quelques pots de miel par année. Cependant, Jean-François Cianci, trésorier de cette même association, explique que les ruches urbaines n’en produisent pas suffisamment pour que la production de miel devienne la motivation principale de l’apiculteur. Il ajoute qu’«une passion pour les abeilles et leur cycle de vie est essentielle pour poursuivre ce hobby».
En ville, les abeilles ont accès à de moins grandes sources de pollen et de nectar. Cependant, la monoculture ne leur pose pas de problème puisqu’il y a plus de variétés de plantes dans les villes, selon Jean-François Cianci.
Jocelyn Crocker, membre de YEG Bees, classifie les milieux urbains comme des «oasis polyculturels». Les abeilles se fient sur les variétés de fleurs qui se retrouvent dans les centaines de jardins et de cours. Après, si elles manquent de nourriture, explique Michael Dabrowski, elles ont toujours la capacité de voler à plus de huit kilomètres de leur ruche et de sortir hors des limites de la ville pour trouver ce dont elles ont besoin.
Les défis de l’apiculture
La réalité est bien différente de l’apiculture urbaine à rurale, mais les défis sont les mêmes. Les deux sont susceptibles de faire face à des infestations de mites ou à des maladies. Les deux utilisent des techniques de contrôle de population de mites. Certaines de ces pratiques sont biologiques, d’autres synthétiques et le choix revient à l’apiculteur, selon Jean-François Cianci et Michael Dabrowski. Des inspections régulières doivent être effectuées afin d’assurer la santé de chaque colonie.
«L’inspection et le suivi des colonies pendant la saison, ainsi que le traitement préventif, permettent de contrôler le niveau de mites et les différentes maladies qui peuvent affecter les abeilles», explique Jean-François Cianci
À Edmonton et Calgary, il faut passer par plusieurs étapes avant de devenir apiculteur. Un entreprise peut collaborer avec Alvéole, comme l’a fait l’Aéroport international d’Edmonton, mais pour un résident, le processus est bien différent.
Devenir apiculteur dans son quartier
Pour faire de l’apiculture, il faut tout connaître des directives que la ville en question a mises en place. À Edmonton, par exemple, toutes les personnes qui désirent devenir apiculteurs urbains et posséder une première ruche doivent suivre une formation.
Ensuite, il faut soumettre une demande au programme d’identification des lieux établis par le gouvernement de l’Alberta afin de contrôler et prévenir les maladies transmises par les animaux. Après s’être inscrit à ce programme, il faut faire une demande de permis d’apiculture urbaine.
La Ville d’Edmonton a le droit de refuser d’octroyer un permis, que ce soit pour des raisons de documentations ou de problèmes médicaux au sein des communautés avoisinantes. Enfin, il faut s’inscrire au bureau de l’apiculteur provincial tous les ans. Puis, si un apiculteur veut une deuxième ruche, il doit faire d’autres démarches avant d’avoir l’autorisation de la Ville.
Selon Jocelyn Crocker, la législation de la Ville d’Edmonton n’est pas encore favorable à l’apiculture urbaine. Elle fait justement partie du groupe YEG Bees dont l’objectif principal «est de modifier le règlement municipal d’Edmonton afin d’autoriser l’apiculture urbaine», dit-elle.
Selon Jocelyn, l’apiculture urbaine est beaucoup plus qu’un loisir : c’est un symbole complexe qui fait réfléchir à la chaine de production de notre nourriture, à notre empreinte environnementale et à nos habitudes de consommation. La survie des abeilles est liée à la nôtre et l’apiculture contribue à l’équilibre de notre écosystème.
Megan Hall ajoute que de tels programmes liés à l’apiculture, comme ceux dont Alvéole facilite dans le secteur de l’immobilier commercial, responsabilisent les communautés, renforcent les pratiques durables et protègent le fragile équilibre de la nature.
Glossaire – Infestation : Fixation d’un parasite dans un organisme vivant