Qui remplacera Jason Kenney ? Rebecca Schulz est sur la ligne de départ avec six autres candidats. Passionnée, elle s’exprime pêle-mêle sur l’avenir de la province, le désir d’être celle qui rapprochera les citoyens des politiciens et l’action du gouvernement fédéral.
IJL – Réseau.Presse – Le Franco
Rebecca Schulz est mère de deux enfants et membre de l’Assemblée législative de l’Alberta depuis 2019. Originaire de Saskatchewan, elle a commencé son parcours politique en travaillant avec Brad Wall, le quatorzième premier ministre de la Saskatchewan. Il a été une inspiration politique pour elle.
«Je me suis engagée dans la politique quand j’étais jeune […] vers 25 ans», raconte la résidente de Calgary, tout sourire. Après seulement quelques minutes de discussion, il est facile de ressentir cette passion qu’elle éprouve pour l’Alberta et sa politique. «Je pense que ce qui m’a amenée en Alberta et ce pour quoi j’ai toujours voulu vivre ici, c’est cette passion, cet esprit d’entreprise…», décrit la candidate.
Rebecca regarde l’avenir de la province avec optimisme en évoquant les nombreuses possibilités qui lui tendent les bras. «Qu’il s’agisse de technologies propres, d’innovation, de recherche, d’aviation ou de tourisme», l’Alberta «a tellement de potentiel».
À l’inverse de l’ancien leader Jason Kenney, elle espère offrir une approche différente, plus humaniste.
Une approche humble
«En voyageant dans la province, j’entends souvent dire que ce ne sont pas nécessairement les décisions que nous avons prises qui posent problème aux citoyens. C’est parfois la façon dont les décisions ont été prises et comment elles ont été communiquées au public», explique Rebecca Schulz.
Changer de ton dans la façon de communiquer est une des choses que Rebecca aimerait entreprendre en tant que cheffe du PCU. «Les citoyens ont l’impression que nous [PCU] avons perdu le contact, que nous sommes arrogants ou que nous avons tous les droits.»
Elle résume son approche par «un peu plus d’humilité […] et un peu plus de positif».
Toutefois, la conservatrice passionnée ne veut pas uniquement changer le ton du leadership, elle souhaite également que la prise de décision se fasse à l’échelle locale.
Décisions et partenariats locaux
Lorsqu’elle évoque la question des soins de santé, Rebecca pense que «nous avons besoin de plus de décisions locales et d’une certaine créativité provenant de la ligne de front».
Elle émet l’importance de l’opinion des professionnels, mais aussi de celle des différentes communautés et, notamment, des francophones. «[La francophonie] est un partenaire créatif et utile lorsque nous essayons de résoudre des problèmes au niveau communautaire», dit-elle, alors qu’elle évoque l’époque où elle était ministre des Services à l’enfance.
Parmi les bons coups, elle peut revendiquer le made-in-Alberta, cette entente entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial qui permet aujourd’hui d’offrir des services de garde d’enfants à 10$ par jour. Elle souligne que lors de la mise en place de ce programme, «j’ai été très impressionnée par la créativité de la communauté francophone».
Elle apprécie ce partenariat au niveau local, et non fédéral, avec les nombreuses communautés, qu’elles soient francophones ou représentant les professionnels de la santé.
Relations fédérales et provinciales
L’ancienne ministre maintient une forte opposition à l’ingérence fédérale dans ce qu’elle appelle «la juridiction provinciale». Elle est en total désaccord avec «presque tout ce que le gouvernement fédéral a fait ces derniers temps».
«Il n’y a aucun doute que la première chose que j’entends à travers la province est que les Albertains sont frustrés par le gouvernement fédéral». Elle est donc persuadée que les Albertains «veulent un leader qui se lèvera et défendra nos droits constitutionnels en tant que province dans ce pays».
Et lorsque la rédaction lui demande de nommer les droits constitutionnels qui ont été bafoués par le gouvernement fédéral, elle néglige la question. Par contre, elle n’oublie pas de mentionner l’injustice du Programme de péréquation, une formule «compliquée» qui détermine ce que les provinces donnent au gouvernement fédéral et ce qu’elles reçoivent en retour.
Et pourtant, en porte-à-faux à ses déclarations précédentes sur les ingérences fédérales, elle aurait aimé que le gouvernement fédéral soit «un partenaire dans la commercialisation de nos produits énergétiques». Elle souligne enfin qu’en dehors de la production d’énergie et de la régulation, «il existe des possibilités de partenariat, que ce soit en matière de garde d’enfants ou de programmes de logement».
Le conservatisme, la liberté et la croissance
Il est clair que Rebecca est passionnée par ses racines conservatrices et le fait de partager ses convictions le montre clairement.
«Lorsque je vais au cœur des valeurs conservatrices […], il s’agit d’emplois et d’opportunités et de s’assurer que les nouveaux arrivants ont toutes les chances de se créer une vie», explique-t-elle.
Pour la candidate, elle voit que le conservatisme ici, en Alberta, doit se centrer sur «l’importance de la famille, de la communauté, de la liberté de pratiquer sa propre foi, de célébrer la diversité et d’avoir la liberté d’expression» .
Mais pour que tout cela se réalise, Rebecca conclut en disant que «nous avons besoin d’un gouvernement qui soit favorable à la croissance économique».
Ce mode de vote offre la possibilité aux électeurs de classer les candidats. Par exemple, si vous avez une liste de sept candidats, vous pouvez les classer de 1 à 7, 1 étant votre candidat préféré et 7 étant le candidat que vous aimez le moins. Vous trouverez une courte vidéo explicative (en anglais) sur le site web du Parti conservateur uni : t.ly/aTwD
Petites questions rapides :
Du charbon dans les Rocheuses? «Ce n’est pas un simple oui ou non parce qu’il y a différentes catégories de terres, donc c’est une question très complexe, mais nous devons protéger les montagnes.»
La taxe carbone? «Non.»
Votre artiste francophone préféré? «Crystal Plamondon.»
Une loi pour des services francophones en Alberta? «Je ne sais pas encore ce qui existe, mais je suis toujours prête à regarder ce qu’il y a.»
Le curriculum pour les écoles francophones doit-il changer ou pas? «Quand on change le reste du curriculum, on met également à jour le curriculum francophone.»
Une personne qui vous inspire dans le monde politique? «Rona Ambrose et Brad Wall.»
Votre lieu préféré à visiter dans la province? «Kananaskis.»
Trois mots qui vous représentent en politique? «Conservatisme, compassion et bon sens»