le Jeudi 5 décembre 2024
le Vendredi 23 août 2024 9:01 Santé

Des progrès à venir dans l’accessibilité des services de santé en français

Andy Ridge est le sous-ministre adjoint responsable du plan d’action du ministère de la Santé dans le cadre de la Politique en matière de francophonie. Photo : Le Franco - Archives
Andy Ridge est le sous-ministre adjoint responsable du plan d’action du ministère de la Santé dans le cadre de la Politique en matière de francophonie. Photo : Le Franco - Archives
L’accès aux soins de santé en français en Alberta est sur le point de connaître un «virage important» grâce à un financement additionnel prévu dans le cadre de l'entente bilatérale qui est en voie d'être conclue entre le gouvernement fédéral et la province.
Des progrès à venir dans l’accessibilité des services de santé en français
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Illustration. Photo : Florian Klauer – Unsplash.com. Photomontage : Andoni Aldasoro Rojas

LE CHOIX D’ISABELLE DÉCHÈNE GUAY, RÉVISEURE ET RÉDACTRICE À SES HEURES

Grâce à des amies présentes au Congrès annuel de la francophonie albertaine, j’avais pu assister à distance à l’allocution d’Andy Ridge (sous-ministre adjoint à l’époque) et de Paul Denis. Mais de voir cela écrit en toutes lettres, c’était encore mieux. Cela venait concrétiser le fait que le Réseau santé Alberta, l’ACFA et le ministère de la Santé allaient vraiment signer une entente, accompagnée d’un financement substantiel, pour améliorer l’accès à la santé en français. Cette entente historique a été signée le 20 juin et je profite du florilège pour remercier Paul d’avoir cru si fort en ces grands projets santé (cliniques mobiles, répertoire professionnel à jour, demande/offre active) qui seront financés dans le cadre de l’entente et pour féliciter toutes les parties prenantes à cette belle aventure qui commence et qui contribuera énormément à améliorer l’accès aux services de santé en français pour tous les francophones de l’Alberta! (Article paru dans l’édition du 02 novembre 2023).

(IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO)

Pour mener à terme cette avancée, Andy Ridge, le sous-ministre adjoint responsable du plan d’action du ministère de la Santé dans le cadre de la Politique en matière de francophonie, entend poursuivre sa collaboration avec le Réseau santé Alberta (RSA) et l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA).

Lors d’une allocution présentée au Congrès annuel de la francophonie albertaine à Edmonton, Andy Ridge a confirmé que des montants précis de l’entente bilatérale seront affectés à l’amélioration des services de santé en français. «Ç’a été rendu possible grâce aux relations qu’on a construites, à travers notre Politique en matière de francophonie, avec différentes associations et partenaires francophones. On a beaucoup appris et ça nous a permis de comprendre où sont les besoins et comment on peut faire pour y répondre», a-t-il mentionné.

Les montants exacts n’ont pas encore été révélés puisque la version finale de l’accord est en cours de révision par des avocats. Selon le sous-ministre adjoint, une annonce officielle devrait être faite d’ici la fin de l’année. Il rappelle tout de même que, malgré les efforts importants déployés par son gouvernement, il reste encore beaucoup de travail à accomplir au cours des prochaines années pour garantir la mise en œuvre de l’ensemble des stratégies provinciales en matière de francophonie.

«Je vous le dis tout de suite, ce ne sera pas parfait dès le début. On est encore au point de départ. Mais on est ouverts aux commentaires et aux suggestions pour trouver des solutions tous ensemble. On veut faire des progrès et rester imputables», a-t-il soutenu. 

De son côté, le directeur général du RSA, Paul Denis, se réjouit des liens de confiance qui ont été établis entre son organisme, l’ACFA et le ministère de la Santé. Il estime que les besoins de la communauté francophone seront pris en compte de manière plus efficace maintenant qu’une ligne de communication directe a été créée entre ces trois parties prenantes. 

«Ça ouvre une grande porte de collaboration et de coopération entre la communauté francophone, le ministère et aussi les gestionnaires de la santé. On a maintenant des outils pour s’assurer que leurs obligations [linguistiques] soient remplies», affirme-t-il. 

Depuis Paul Denis a laissé son poste de direction générale à Marie-Claude Côté, il reste néanmoins à l’organisme en tant que responsable des relations gouvernementales.

Paul Denis était alors le directeur général du Réseau santé Alberta (RSA), il en est aujourd’hui attaché aux Relations gouvernementales de l’organisme. Photo : Courtoisie

Plus de détails à venir 

Paul Denis explique qu’à la demande du gouvernement de l’Alberta, une proposition de services de santé pour la francophonie a été soumise conjointement avec l’ACFA à la fin de mai 2023. Cette proposition comportait plusieurs éléments, notamment des projets visant à renforcer les ressources humaines en français dans certaines régions à forte présence francophone.

Fait important, les éléments de ce document ont été inclus dans leur totalité par le gouvernement provincial lors des négociations de l’entente bilatérale avec le gouvernement de Justin Trudeau. «Ça veut dire qu’ils sont prêts à appuyer l’ensemble de nos projets. C’est vraiment une excellente nouvelle», analyse le directeur général du RSA.

Sans vouloir trop se mouiller sur l’étendue de ces projets, Paul Denis partage certaines pistes qui pourraient être explorées. À Calgary, par exemple, la proposition du RSA comprend un projet d’étude qui vise à analyser les besoins particuliers de la communauté francophone et à évaluer la faisabilité d’offrir certains services de santé en français. «Ça va probablement prendre une année pour recueillir les données et nécessiter un investissement important pour embaucher une firme pour mener l’étude», mentionne-t-il. 

À terme, les résultats de cette étude pourraient justifier la capacité de certaines cliniques ou de réseaux de soins primaires (Primary Care Networks – PCN) de Calgary à offrir des soins médicaux en français. «À Calgary, la densité de la population francophone n’est pas assez grande pour justifier l’ouverture d’une seule clinique. Si on a plusieurs centres à travers la ville qui peuvent fournir des services, on pourrait aller rejoindre plus de gens», explique le directeur général. 

À Edmonton, des investissements potentiels pourraient viser à étendre les services en français destinés aux nouveaux arrivants, en mettant un accent particulier sur les francophones venus d’Afrique, qui ont des besoins particuliers et immédiats. «On a l’intention de travailler avec ces communautés pour voir comment on pourrait mieux les servir et mieux rencontrer leurs besoins», avance Paul Denis.

GlossaireEntente bilatérale : Convention conclue entre deux parties