Contrairement à ce qui se produit chez la femme, pour qui la chute d’estrogène s’effectue drastiquement sur une courte période, ce changement s’échelonnera sur plusieurs années. Par ailleurs, cette baisse hormonale ne signe pas un arrêt de la fertilité. L’homme peut demeurer fertile jusqu’à sa mort, bien que la qualité de son sperme soit diminuée.
Il est admis que la baisse de testostérone, hormone principalement sécrétée par les testicules, commence à partir de l’âge de 30 ans (voire 20 ans selon certaines données) à raison de 1 % par année. Cela dit, elle ne constitue pas un état pathologique, mais reflète plutôt un processus normal du vieillissement. Elle est fréquente, mais non systématique. Elle touche 40 à 60 % des hommes après l’âge de 40 ans. Tous ne seront pas symptomatiques. Toutefois, chez certains, la qualité de vie en sera grandement affectée.
Les principaux symptômes de l’andropause (ou hypogonadisme relié à l’âge) qui amènent les patients à consulter leur médecin sont la baisse de libido et la dysfonction érectile. Néanmoins, il en existe plusieurs autres. Mentionnons la baisse d’énergie, une endurance moindre, une réduction de la masse musculaire, une perte de pilosité, l’anémie, une prise de poids (surtout abdominale), une diminution de la taille, une baisse d’estime de soi, des troubles de la concentration et de la mémoire, des bouffées de chaleur, de l’insomnie, des troubles de l’humeur (dépression, irritabilité, colère), une sensibilité au niveau des seins et, dans certains cas, la gynécomastie. Ultimement, la chute de testostérone peut entrainer une augmentation des risques d’ostéoporose et de maladies cardiovasculaires.
Certaines habitudes de vie favorisent la survenue de l’hypogonadisme (le déficit en testostérone) comme une mauvaise alimentation, l’obésité, le tabagisme, l’excès d’alcool, un mode de vie sédentaire et le manque de sommeil.
Quelques médicaments ont aussi été incriminés au chapitre de la baisse des taux de testostérone. Citons les anticonvulsivants, le finastéride (recommandé dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate et la perte de cheveux) et les anti-androgéniques (prescrits pour combattre le cancer de la prostate).
Malheureusement, certaines maladies prédisposent aussi les hommes à l’andropause, par exemple le diabète, l’hypertension artérielle, les lésions testiculaires, l’asthme, le VIH, les oreillons et le lupus.
On peut diagnostiquer l’andropause à l’aide du questionnaire ADAM (Androgen Deficiency in Aging Men) qui comporte 10 questions simples :
- Avez-vous constaté une baisse de votre libido?
- Éprouvez-vous un manque d’énergie?
- Avez-vous remarqué une diminution de force musculaire et d’endurance à l’effort?
- Votre taille a-t-elle diminué?
- Avez-vous observé une réduction de votre joie de vivre?
- Vous sentez-vous triste ou particulièrement irritable?
- Vos érections ont-elles perdu de la vigueur?
- Avez-vous perçu une réduction de votre capacité à faire du sport?
- Tombez-vous endormi après les repas?
- Votre rendement au travail est-il affecté à la baisse depuis peu?
Une réponse positive aux questions 1 ou 7 ou à trois de ces questions indique une forte probabilité d’andropause. Votre médecin vous proposera un dosage sanguin de votre taux de testostérone totale et biodisponible, qu’il sera important de réaliser le matin, entre 8 h et 10 h, sinon, les résultats seront faussement faibles. D’autres niveaux hormonaux (FSH, LH, TSH) peuvent aussi être testés pour éliminer d’autres causes. Par ailleurs, les symptômes énumérés ne sont pas uniques à l’andropause et peuvent faire partie d’un autre paysage pathologique.
S’il s’avère que votre taux de testostérone est effectivement réduit, votre médecin pourra vous proposer une thérapie de substitution de la testostérone. Les quatre principales formes de remplacement naturel de la testostérone sont :
- les timbres transdermiques appliqués sur le dos, les cuisses, les bras ou l’abdomen, qui permettent une libération graduelle et contrôlée de l’hormone vers la circulation sanguine;
- les comprimés oraux pris deux fois par jour après les repas, quoique contre-indiqués chez les patients souffrant de maladies du foie, du cœur ou des reins;
- les gels transdermiques ou intranasaux pour lesquels la prudence est de mise afin de ne pas contaminer les personnes de son entourage;
- les injections intramusculaires aux 1-2 semaines qui peuvent entrainer des sautes d’humeur.
Un suivi régulier est de mise pour s’assurer que le traitement a des effets bénéfiques, mais aussi pour en prévenir les effets néfastes. Le traitement de substitution de la testostérone est à éviter chez les patients atteints d’un cancer de la prostate ou du sein (dans ce cas, il pourrait même favoriser leur croissance) ou d’insuffisance hépatique, cardiaque ou rénale.
Parmi les effets secondaires indésirables possibles, notons l’apparition d’un cancer de la prostate, l’apnée du sommeil, les caillots sanguins, les accidents vasculaires cérébraux et un risque accru de crise cardiaque.
L’adoption de saines habitudes de vie peut aider à prévenir l’apparition de l’andropause et en amenuir les effets.
Messieurs, pour votre santé et votre bien-être, quelques recommandations toutes simples :
- maintenir un poids santé (l’obésité est le principal facteur de risque de l’hypogonadisme);
- apprendre à gérer son stress;
- faire de l’exercice régulièrement (entrainement contre résistance de préférence);
- diminuer sa consommation d’alcool, car il interfère avec la production de testostérone;
- améliorer la durée du sommeil (il a été démontré que dormir moins de six heures par nuit peut induire une chute de testostérone allant jusqu’à 15%);
- augmenter la fréquence des relations sexuelles pour stimuler la production de testostérone.
Vous voilà avertis!
Glossaire – Gynécomastie : hypertrophie du tissu glandulaire mammaire chez l’homme