Pour sa 11e édition, le Parlement jeunesse pancanadien (PJP), tenu tous les deux ans, s’est déroulé virtuellement du 11 au 13 février dernier. Il a permis à 54 jeunes canadiens d’expression française de participer à une simulation de travaux parlementaires à la Chambre des communes du Canada.
Gabrielle Beaupré
IJL – Réseau-Presse – Le Franco
Portant le chapeau de députés, de ministres ou de journalistes, les participants débattent et votent des projets de loi, procèdent à des périodes de questions et assistent à des conférences de presse. «On suit vraiment le protocole de la Chambre des communes, même plus que les [vrais politiciens] puisqu’il n’y a pas de criages ni d’insultes», s’esclaffe la présidente de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), Marguerite Tölgyesie.
Les projets de loi ainsi que le nom des trois partis politiques sont fictifs et créés par les membres organisateurs. «On veut se détacher de la réalité pour ne pas laisser la place à la partisanerie», indique-t-elle.
Marianne Goulet, une participante franco-albertaine ayant joué le rôle de député du deuxième parti de l’opposition, mentionne que la simulation parlementaire permet aux jeunes d’explorer un aspect théâtral. «On peut s’inventer des personnages pourvu qu’on reste polis et dans nos lignes de parties, mais certains restent sérieux.»
«On peut s’inventer des personnages pourvu qu’on reste polis et dans nos lignes de parties, mais certains restent sérieux.» Marianne Goulet
Par ailleurs, contrairement aux éditions précédentes qui ont eu lieu en personne à Ottawa, et plus précisément à la Chambre des communes du Canada, la FJCF a décidé de tenir son PJP en ligne en raison de la crise sanitaire.
Néanmoins, sa présidente souligne que l’événement a été très interactif. «Le volet média a contribué à rendre l’événement plus dynamique.» Chaque seconde, sur Slack, une application de messagerie instantanée, il y avait un gazouillis ou une création de mèmes d’un journaliste.
Une belle rencontre
Lors du Parlement jeunesse pancanadien, les participants ont eu l’occasion de s’entretenir de façon informelle avec les sénatrices Bernadette Clément et Julie Miville-Dechêne. Cette rencontre a permis à la jeunesse francophone canadienne d’en apprendre davantage sur leurs parcours politiques.
Julie Miville-Dechêne a, entre autres, abordé son projet de loi contre le travail forcé et le travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement. «C’était une excellente occasion de parler aux jeunes sur des sujets auxquels ils sont sensibilisés. Ils étaient allumés et engagés.»
«C’était une excellente occasion de parler aux jeunes sur des sujets auxquels ils sont sensibilisés. Ils étaient allumés et engagés.» Julie Miville-Dechêne
D’ailleurs, par le biais de cet échange, les participants ont pris conscience que les politiciens sont plus accessibles qu’ils le croyaient. «Il y en a tellement qui veulent connaître nos opinions, nos besoins et nos réalités, alors il ne faut pas avoir peur de les approcher», note Marguerite Tölgyesie.
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«Il ne faut pas oublier que ce sont des gens comme nous qui sont passionnés par notre pays et qui veulent améliorer les choses pour leurs communautés ou leurs territoires», ajoute la présidente de la FJCF.
Apprendre dans le plaisir
Les deux habituées du PJP, Marianne Goulet et Marguerite Tölgysei, s’accordent pour dire que l’événement permet d’apprendre le système politique fédéral dans le plaisir et les différentes réalités des francophonies canadiennes.
De plus, l’événement donne lieu à la création d’amitiés entre jeunes francophones résidant aux quatre coins du pays. «Je me suis fait des amis pour la vie!», s’exclame Marguerite Tölgyesie.
«Je me suis fait des amis pour la vie !» Marguerite Tölgyesie
Le moment le plus marquant pour les deux jeunes femmes lors du PJP 2022 a été l’élection du nouveau cabinet à la fin de l’événement. Celui-ci organisera la prochaine édition qui aura lieu dans deux ans. Marianne Goulet se dit très enthousiaste d’avoir été élue par ses pairs. Et la présidente de la FJCF a été très touchée de voir le nombre de jeunes qui veulent s’y impliquer et «prendre le flambeau» de la coordination de l’événement.
La Chambre des communes est l’organe législatif élu du Parlement. C’est là que les 338 députés élus débattent des questions nationales, votent les projets de loi et expriment les idées et préoccupations de leurs électeurs. (Source : Parlement du Canada)
Pour plus d’information : parl.ca