L’ouverture du restaurant Änkôr à Canmore ne s’est pas déroulée comme Danny Beaulieu, son propriétaire et chef cuisinier, l’a imaginé initialement. Son projet se concrétise à la mi-février 2020. Quelques semaines après, le monde se met sur pause. À contre-courant, Danny va de l’avant malgré toutes les embûches qu’il va rencontrer.
En octobre 2019, Danny Beaulieu commence à avoir des discussions avec une collègue et éventuelle partenaire d’affaires concernant l’ouverture de leur propre restaurant. Dès qu’ils trouvent le local début janvier, l’aventure commence. Ils s’accordent d’un même montant à investir dans le restaurant.
La pandémie éclate le 12 mars. Inquiète, la partenaire d’affaires de Danny se retire du projet en développement quelques jours plus tard. Un départ qui n’empêche pas le futur propriétaire d’Änkôr d’accomplir ses ambitions, bien au contraire.
«J’ai décidé de travailler plus fort pour réussir à y arriver», se rappelle-t-il en évoquant que devenir propriétaire de son restaurant est un rêve qu’il chérit depuis déjà plusieurs années. Au début et pendant les premiers mois, il est sur l’adrénaline. Sa future équipe de travail est même déjà constituée.
Il a déjà travaillé avec eux dans le domaine de la restauration et ils ont embarqué dans son projet à cent mille à l’heure. Certains sont d’ailleurs revenus à Canmore pour travailler à nouveau avec le chef cuisinier.
Avec leurs soutiens, il se remonte les manches, trouve la somme qui lui manque auprès d’un investisseur privé et loue, plutôt que d’acheter, ses équipements de cuisine afin de respirer financièrement.
Une courte ouverture
Le chef cuisinier loue un bâtiment pour y établir son restaurant. «C’est une nouvelle construction et quand je suis arrivé, il était vide». Alors, Danny entouré notamment de sa chef pâtissière, sa mère et son conjoint, et des propriétaires du bâtiment ont aménagé l’intérieur. Sa chef pâtissière et lui-même montent un mur, «une brique à la fois» et les propriétaires fabriquent un comptoir en bois notamment.
Une fois les rénovations complétées, les permis obtenus et l’approbation des inspections, Änkôr ouvre ses portes le 25 novembre. Ses premiers clients sont des habitués de sa cuisine alors qu’il travaillait comme chef cuisinier pour d’autres restaurateurs dans la ville. Des clients qui apprécient son talent.
Quelques jours plus tard, le 13 décembre, le restaurant ferme, mesures sanitaires de la seconde vague de la Covid-19 obligent. Il propose un service de livraison timide en raison de sa récente installation. Danny essuie alors des pertes financières conséquentes. «J’aurais perdu moins d’argent si je l’avais fermé complètement.» Cependant, il nuance que cette décision a aidé le restaurant à se faire connaître.
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Naviguer dans la tempête
Lors des deux mois de la réouverture entre la deuxième et la troisième vague, le nom du restaurant commence à circuler et la clientèle est de nouveau présente. Malheureusement, le 9 avril, la salle à manger ferme à nouveau ses portes.
L’arrivée du beau temps lui permettrait finalement d’ouvrir sa terrasse dans le respect des décisions du gouvernement. Sauf qu’il ne possède pas encore de terrasse. Le temps d’aller acheter les matériaux à Calgary, et la voilà disponible en quelques jours. Un espoir de courte durée.
En raison des mauvaises conditions météorologiques à Canmore, «la terrasse a ouvert trois jours et ensuite, on a fermé complètement le restaurant». Épuisée et découragée, l’équipe d’Änkôr prend des vacances. «Tout le monde avait besoin de prendre une pause», commente le restaurateur.
Finalement, le 9 juin dernier, Änkôr a repris son souffle. Terrasse et salle à manger ont repris vie. Danny indique qu’il aurait pu ouvrir plus tôt, mais il a préféré attendre afin d’ouvrir l’intérieur et l’extérieur de son restaurant. Employés et clients sont contents d’être de retour.
Danny Beaulieu espère que son restaurant reste ouvert, que ses employés et lui-même puissent continuer à s’épanouir dans leur art culinaire. «C’est la raison pour laquelle j’ai ouvert Änkôr, c’est-à-dire nous permettre d’avoir un terrain de jeu pour réaliser notre passion».