le Vendredi 18 avril 2025
le Samedi 16 Décembre 2023 16:00 Plumes jeunesse

Plumes jeunesse – 6e Édition – Projet 1 – Témoignage

Illustration : Andoni Aldasoro
Illustration : Andoni Aldasoro
Ton proche venu d’ailleurs Nous avons invité les jeunes à respecter le thème annoncé, à y réfléchir et à évoquer des émotions avec une diversité et une originalité lexicale, tout en faisant, bien sûr, attention à l’orthographe dans un texte descriptif.
Plumes jeunesse – 6e Édition – Projet 1 – Témoignage
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Photo : CDC / Unplash.

Mon ami venu d’ailleurs

Salut! Je vais vous parler de mon super ami venu d’ailleurs. On va explorer nos ressemblances, son âge, d’où il est originaire, les langues qu’il connait et tout ce qui rend cette amitié géniale. Donc, installez-vous confortablement et laissez-moi vous raconter son histoire.  

Mon ami qui vient d’ailleurs s’appelle Owen. Il est venu du Rwanda et il est originaire du Burundi comme moi. Il a étudié au Rwanda, à l’école d’Excela pendant un an et il est arrivé au Canada en février 2020. Il étudie maintenant à l’École Père-Lacombe, mon ancienne école.  

Owen a douze ans, juste un an plus âgé que moi, mais il est en sixième année comme moi. Il est né un 26 octobre, en 2011. Il n’est pas complètement fluide en français, car, au Rwanda, tout ce qu’il apprenait, c’était l’anglais et la langue originaire du Rwanda, le kinyarwanda. Owen ne connait plus beaucoup de kinyarwanda parce qu’il était en train d’apprendre le français pendant trois ans. Il connait un peu de néerlandais puisqu’il a visité les Pays-Bas en venant au Canada. 

Owen et moi aimons vraiment la géographie et l’actualité. Chaque fois qu’il vient à ma maison, nous jouons à des jeux de géographie comme deviner le drapeau, deviner le capital du pays, etc. En plus, c’est un peu à cause d’Owen que je connais plus d’informations sur le monde. Dans mon ancienne école, je me déplaçais à chaque diner pour aller chez Owen avec quelques amis. On discutait à propos de l’actualité de ces temps-là comme la guerre entre l’Ukraine et la Russie et d’autres informations qui ont rapport avec ça. 

En résumé, ce qui rend mon amitié géniale avec Owen, c’est notre passion commune pour la géographie et l’actualité malgré nos différences à l’école. Sa capacité à s’adapter et à apprendre de nouvelles langues ajoute une dimension unique. Ensemble, nous explorons le monde à travers des jeux et des discussions, renforçant notre lien spécial. En bref, notre amitié est exceptionnelle grâce à nos intérêts partagés, au respect mutuel et à la curiosité commune.

Cherub Bizimungu, École Notre-Dame, 6e année

Photo : Federico Enni / Unplash.

Mon père…

Je vais vous parler de mon beau-père, Sam. Mon père est arabe. Il est né au Canada, mais ses parents viennent du Liban. Même s’il n’a jamais vécu là, il fait encore des gestes traditionnels

Des fois, pour le souper, il y a des hamburgers, de la pizza, des tacos, mais aussi une nourriture traditionnelle appelée manakeesh. Le manakeesh est très semblable à la pizza. C’est plat et rond avec du fromage ou un mélange d’épices. Le manakeesh est probablement une de mes nourritures préférées! 

Sam m’a aussi appris à apprécier la musique et la danse de sa culture. Leur musique est très différente de la nôtre, mais elle est également bonne aux oreilles et, moi, je l’aime beaucoup! 

Savais-tu que j’apprends un peu l’arabe? C’est vrai! Je ne suis pas la meilleure, mais je suis curieuse d’en savoir plus! Dans la culture arabe, ils sont musulmans. Quand tu es musulman, tu crois que Jésus est un prophète. Je ne partage pas ses croyances, mais ça ne me fait rien qu’on croit en différentes choses. 

La culture arabe est différente de la culture canadienne, mais ça ne veut pas dire qu’elle est meilleure ou pire. Tout le monde a une culture et des traditions différentes et, moi, j’apprends à toutes les respecter! 

Kayden Gagnon, École La Trinité, 6e année

Photo : Johnny Cohen / Unplash.

Mon grand-père et son déménagement au Canada

La vie en Yougoslavie en 1966 était dure. Mon dido (grand-père est croate) vivait sous le régime communiste et le pays voulait qu’il serve dans l’armée. Comprenant que le gouvernement exigeait que les jeunes hommes servent dans l’armée, Dido refuse de devenir soldat et de se battre pour le pays communiste. C’est à ce moment-là qu’il a décidé qu’il devait s’échapper.

Sa vie en Yougoslavie était formidable. Il y vivait avec sa mère, son père et sa sœur Maria. Il avait un travail de mécanicien de chantier, ce qui signifie qu’il réparait des machines. À 18 ans, deux ans de service militaire étant obligatoire, il a pris la difficile décision de quitter sa famille en quête de liberté et d’une vie meilleure.

L’évasion

Après avoir décidé de s’enfuir en mai 1966, il est officiellement devenu un traitre pour son pays et risquait d’être emprisonné pour ne pas avoir servi dans l’armée. Il a dû traverser illégalement deux frontières (Yougoslavie-Autriche et Autriche-Allemagne) à la recherche de liberté.

Dido avait trouvé un guide qui pourrait leur faire passer la frontière, lui, deux autres hommes et la mère de quelqu’un. Le guide a dit qu’il allait vérifier si la voie était libre. Dido n’a pas laissé le guide partir seul, alors deux autres personnes l’ont rejoint, mais elles ne sont jamais revenues. Le guide était un traitre et les avait donnés à la patrouille de frontière. Seuls, Dido et son ami ont décidé de continuer, ne sachant pas où ils allaient. Les heures ont passé et ils ont aperçu au loin la lumière d’une voiture. Heureusement, c’était la voiture qui les conduirait à la prochaine frontière, celle de l’Autriche-Allemagne. Ils avaient besoin de marcher à pied. 

Tout au long de cette échappée, ils se sont cachés dans les champs, évitant les chiens de patrouille, la sécurité. Un matin, entre l’Autriche et la frontière allemande, il a été mordu par un serpent venimeux. Il a aspiré le venin de sa jambe et a pris sa ceinture, l’a attachée fermement autour de sa jambe pour que le sang ne monte pas dans son cœur et ne le tue pas, puis il a décidé de continuer à marcher.

Lorsqu’ils ont trouvé un différent guide (de Zagreb qui les protégeait des gouvernements communistes), il a perdu connaissance et a été réveillé par les gens qui essayaient de le ramener à la liberté. Ils ont été amenés au camp de réfugiés en Allemagne. C’est là que son voyage vers le Canada a commencé.

Une nouvelle vie au Canada

Pendant un mois, il a dû vivre dans le camp de réfugiés et a été interrogé par Interpol pour confirmer son identité avant d’être libéré avec un passeport de voyage lui permettant de travailler en Allemagne. Il a dû conserver la lettre qu’il avait reçue de l’armée yougoslave pour la présenter au service militaire. C’était son billet d’Interpol pour prouver son histoire.

 Lui et quelques amis sont allés à Essen, en Allemagne, et ils ont travaillé dans une usine de zinc. Dido y a travaillé pendant sept à huit mois avant d’être accepté au Canada, le 21 décembre 1966. Ce jour-là, il a acheté un billet d’avion et est arrivé le 22 décembre 1966 au Canada où il a retrouvé son frère George à Toronto.

Après avoir appris le voyage incroyablement long de mon dido, j’ai appris que peu importe ce à quoi vous réfléchissez, même dans les moments les plus difficiles (vous êtes mordu par un serpent), nous, les humains, pouvons tout faire et tout ce que nous mettons aussi est un esprit.

Luke Kovacic, École Sainte-Jeanne-d’Arc, 5e année