Les événements sportifs sont un bon moyen de créer des liens avec la communauté francophone locale. En plus de rassembler la communauté francophone, ils permettent également aux francophiles et aux anglophones de pratiquer leur français.
Isaac Lamoureux
IJL – Réseau.Presse – Le Franco
Samedi 12 mars, un événement de curling a eu lieu au Shamrock Curling Club pour permettre à la communauté francophone de se connecter. Depuis 2007, Étienne Alary, directeur général du Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA), organise ce moment convivial en partenariat avec l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) régionale d’Edmonton et la Fédération du sport francophone de l’Alberta (FSFA).
Ce n’est pas la première fois que Jean-Marc Cloutier participe à l’événement. Là pour le plaisir de jouer, il est aussi content de retrouver les personnes qui font vivre la communauté francophone. «C’était bien de jaser avec des gens que je n’ai pas vus depuis un bout de temps à cause de la COVID-19.» Il explique que ces activités sportives sont importantes pour rassembler la communauté francophone.
Mohamed Kourouma, directeur général du Pont Cultural Bridge, est aussi présent sur la glace. Il indique que c’est la première fois que l’ACFA régionale d’Edmonton les invite et c’est très apprécié. Conscient du rôle inclusif de l’événement, il a décidé de créer son équipe avec des membres de la communauté locale plutôt que ces collègues de travail.
De nouveaux immigrants ont donc rejoint avec grand plaisir l’équipe de Mohamed Kourouma. Originaires de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et du Congo, ils ont pu goûter au plaisir de la glisse avec le balai. «On a eu beaucoup de fun sur la glace parce qu’on a rencontré des gens», dit le directeur général du Pont Cultural Bridge.
«On a eu beaucoup de fun sur la glace parce qu’on a rencontré des gens.» Mohamed Kourouma
Cette soirée de curling francophone a réuni une foule diversifiée. Francophones, anglophones et francophiles étaient autour et sur la glace pour échanger en français et s’engager dans la communauté francophone. «Les gens commencent à comprendre l’interconnexion entre les différents membres de la communauté qui ont des origines différentes», relate Mohamed Kourouma, satisfait.
Il suffit de quitter la glace hivernale pour rejoindre l’herbe printanière, pour se rendre compte de l’importance du sport pour la communauté francophone. Edmonton Fusion FC joue lui aussi un rôle essentiel dans l’inclusion des immigrants francophones au sein de la communauté en virtuel comme en présentiel.
Un tournoi qui a uni les locaux et les nouveaux arrivants
L’organisme sans but lucratif réunit depuis des années les admirateurs et les joueurs de soccer. Le Club essaie aussi de rejoindre ces passionnés grâce à d’autres activités. En 2019, juste avant la pandémie et sous l’impulsion de son président Joris Desmares-Decaux, le Club a organisé un tournoi de jeux vidéo FIFA au Campus Saint-Jean. Il a réuni 32 participants venus de tous horizons. Selon M. Desmares-Decaux, cela a été un beau succès où francophone et anglophone se sont retrouvés.
Il y avait beaucoup d’immigrants parmi les participants, juge avec satisfaction l’organisateur de l’événement. Ils ont pu d’ailleurs se rendre compte de l’importance de la communauté francophone d’Edmonton et, pour certains, découvrir le Campus Saint-Jean et La Cité francophone. «C’était super intéressant de voir qu’un tournoi de juste une journée peut attirer une foule si diverse», dit Joris Desmares-Decaux, soulignant qu’il espère renouveler l’expérience rapidement.
Cet exemple fait partie d’un tout et d’un intérêt généralisé pour le Edmonton Fusion FC. M. Desmares-Descaux explique qu’il reçoit souvent des messages sur Facebook de jeunes francophones vivant en Afrique qui aimeraient venir grossir les rangs des joueurs du Club.
Ces joueurs potentiels demandent même au président du Club de les aider à immigrer. «Le soccer a beaucoup de pouvoir. J’espère que la communauté l’entendra de cette oreille pour pouvoir le développer davantage», dit le président du Edmonton Fusion FC.
Le sport pour faire tomber les barrières et éviter les problèmes dans la communauté
Si le Edmonton Fusion FC contribue à unir la communauté francophone, il permet également aux anglophones d’apprendre la langue. La communication entre les joueurs et les entraîneurs de l’équipe masculine peut se faire en français et en anglais. Ce n’est pas une obligation pour eux d’être bilingues, «mais c’est préférable», explique Job Lilango, l’entraîneur en chef.
Il note néanmoins qu’un de ces joueurs, originaire du Nigeria et de fait anglophone, participe sans problème à la vie du Club et aux entraînements. Lorsque Job Lilango écrit ces messages en français dans le chat du groupe WhatsApp du Club, la technologie aide le passionné nigérian à les comprendre. «Il utilise Google Traduction!»
«Il utilise Google Traduction!» Job Lilango
Job Lilango ajoute que le sport ne fait pas que rassembler la communauté, il aide aussi les gens à éviter les problèmes. Il signale que certains jeunes à Edmonton ont tendance à «faire des bêtises». Drogues, petits larcins ou parfois banditisme. Les entraînements gratuits offerts par le Club ont alors un rôle pédagogique. Cela oblige les jeunes à être présents et à s’identifier à un groupe. «Les sports permettent aux francophones de rester connectés dans la communauté», finalise-t-il.
«Ce sont des choses qui vont contribuer à nous rapprocher les uns les autres.» Mohamed Kourouma
Un point de vue qui rejoint celui de Mohamed Kourouma, qui sait que «le sport est une pratique qui rassemble». Il explique l’importance d’avoir ce genre d’activités au sein de la francophonie pour les francophones et les francophiles. «Ce sont des choses qui vont contribuer à nous rapprocher les uns les autres.» Il conclut en ajoutant que le sport brise les barrières sociales et culturelles entre les gens.
Le curling en quelques chiffres
- Deux équipes de quatre joueurs s’affrontent sur une glace.
- La glace est d’une longueur variant de 44,5 m à 45,72 m (146 à 150 pieds).
- La glace est d’une largeur variant de 4,32 m à 4,78 m (14,2 à 15,7 pieds).
- Une partie de curling est divisée en huit ou dix bouts (manches).
- Une partie dure généralement entre 120 et 150 minutes.
- La maison est la cible et se compose de trois anneaux concentriques de 1,22 m, 2,44 m et 3,66 m (4, 8 et 12 pieds).
- Le centre de chaque maison, à l’intersection de la ligne médiane et de la ligne du « T », s’appelle le bouton.
- Une pierre de curling est faite de granite et pèse plus ou moins 20 kg (environ 44 lb).