le Samedi 27 avril 2024
le Dimanche 28 janvier 2024 15:00 Sports

La motoneige, un sport de glisse rassembleur

La motoneige est un sport de glisse très en vogue dans la province. Photo : Courtoisie
La motoneige est un sport de glisse très en vogue dans la province. Photo : Courtoisie
(IJL - RÉSEAU.PRESSE - LE FRANCO) - Avec ses 65 000 kilomètres de sentiers balisés, sa diversité topographique et ses panoramas à couper le souffle, il n’est pas étonnant que l’Alberta attire un aussi grand nombre d’amateurs de motoneige chaque hiver. En quête d'aventures et de frissons, ils ne sont pas moins de 140 000, d’ici et d’ailleurs, à sillonner la province du nord au sud tout l’hiver.
La motoneige, un sport de glisse rassembleur
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Mélina Bégin est une grande amatrice de motoneige dans les montagnes. Photo : Courtoisie

Pour Mélina Bégin, résidente de Grande Cache, la motoneige incarne une sensation de liberté inégalable. «Être en pleine nature, se déconnecter, partager des moments avec des amis et atteindre les sommets des montagnes qui offrent une vue à 360°, c’est une sensation indescriptible. On se sent libres comme l’air», décrit-elle. 

Son amour pour ce sport s’est révélé dans les Rocheuses, il y a cinq ans. Elle accompagnait alors des amis de Calgary pour une sortie. «C’est là où je suis littéralement tombée amoureuse de ce sport malgré que j’en avais déjà fait quand j’étais jeune au Québec», confie-t-elle.

Depuis, les excursions se sont multipliées. Celles-ci nécessitent toutefois une préparation minutieuse, car faire de la motoneige en montagne peut mettre les sportifs face à des risques imprévisibles d’avalanche, en plus des dérapages et des sorties de piste habituels. 

«Il y a plusieurs choses à planifier pour avoir une belle expérience, mais aussi pour limiter les risques et s’assurer d’être en sécurité. C’est important de faire de la recherche sur le lieu que l’on va explorer, surtout si c’est la première fois qu’on y va, ça peut être bien d’avoir un GPS. On doit bien regarder les rapports de météo et de risques d’avalanche aussi», raconte-t-elle.

Malgré les apparences, la motoneige est un sport très rassembleur. Photo : Courtoisie

Les motoneigistes sont les plus à risque de succomber aux glissements de neige, prévient d’ailleurs Avalanche Canada

Pour minimiser les dangers, Mélina préconise également les sorties en groupe, une pratique sécuritaire qui est facilitée par la forte cohésion de la communauté des motoneigistes. «On a tellement une belle communauté. Si une personne fait une sortie de piste, on lui offre toujours notre aide. Une bonne manière de rester en contact, c’est à travers nos groupes Facebook. On se partage nos trucs, on se dit où sont nos endroits préférés, etc. », décrit-elle.

Certains groupes permettent également aux femmes de communiquer entre elles et de s’entraider dans ce sport à forte dominance masculine. 

Chris Brookes est le directeur général de l’Alberta Snowmobile Association. Photo : Courtoisie

Des sentiers à préserver

Chris Brookes, le directeur général de l’Alberta Snowmobile Association (ASA), insiste, lui aussi, sur l’aspect communautaire de la motoneige qui est «loin» d’être un sport individuel, rappelle-t-il. «Voyager en groupe, c’est la norme».

Outre les sorties entre amis, il remarque d’ailleurs l’engagement de nombreuses familles dans cette activité qui offre l’occasion de rassembler enfants, parents et grands-parents dans «une ambiance intergénérationnelle». Un phénomène qu’il a tendance à observer lors de ses sorties dans la région d’Edmonton. «C’est spécial de voir une aussi grande variété d’âges sur les pistes», mentionne Chris.

Selon lui, l’essor qu’a connu la motoneige en Alberta au cours des dernières décennies est justement attribuable à la grande variété de conditions de route proposées qui séduisent aussi bien les amateurs de sensations fortes que les familles. 

Des sentiers routiers traversent le territoire de bout en bout pour les motoneigistes qui préfèrent les balades paisibles, tandis que les aventuriers peuvent s’élancer en forêt, dans les vallées, sur les collines et  les sommets des montagnes. «Il suffit de souscrire un abonnement qui coûte entre 80 et 90 dollars pour avoir accès à tout ce réseau-là», précise le directeur général de l’ASA.

Pour préserver cette diversité de sentiers, surtout face à l’expansion industrielle, l’ASA est d’ailleurs en cours de négociation avec le  gouvernement provincial. «C’est un processus qui est assez long, mais en reconnaissant les sentiers légalement, on va garantir la pérennité de notre sport à long terme», note Chris.

L’ivresse des sommets peut aussi se vivre en motoneige. Photo : Courtoisie

Pas seulement une activité extérieure

Malgré que la motoneige soit une activité de divertissement pour plusieurs Albertains, elle constitue également un mode de transport essentiel dans les localités rurales de la province. Dans ces régions éloignées des grandes villes, tempêtes de neige et verglas peuvent laisser les routes principales impraticables pendant plusieurs jours. Dans cette optique, la motoneige devient littéralement «un bouclier de sécurité» pour les habitants. 

«Tu pars de chez toi, tu voyages jusqu’à l’épicerie, tu fais ton magasinage, tout ça en motoneige.  C’est vraiment un mode de transport habituel pour une majorité de personnes, surtout quand nos sentiers sont plus accessibles que les autoroutes», explique Chris Brookes.

Lors de son entrevue, il espérait quelques chutes de neige supplémentaires au cours des prochaines semaines afin que les habitants des régions reprennent leurs habitudes et que les amateurs puissent profiter des pistes récréatives. «C’est malheureux, mais je remarque que nos saisons de motoneige se raccourcissent d’année en année», conclut-il. 

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