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le Mercredi 26 janvier 2022 9:00 Provincial

Les Francophones prochainement réunis au Ministère de l’Éducation

Annie McKitrick, ancienne députée néo-démocrate et ancienne secrétaire parlementaire du ministre de l’Éducation. Crédit : Courtoisie
Annie McKitrick, ancienne députée néo-démocrate et ancienne secrétaire parlementaire du ministre de l’Éducation. Crédit : Courtoisie
Les Francophones prochainement réunis au Ministère de l’Éducation
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La demande de rétablissement de la Direction de l’éducation française (DEF) émise par la communauté francophone et la Fédération des conseils scolaires francophones de l’Alberta (FCSFA) a été entendue par la ministre de l’Éducation, Adriana LaGrange. 

IJL – Réseau.Presse – Le Franco

Avant son abolition en 2017 par le gouvernement néo-démocrate (NPD), la DEF était une unité francophone du ministère de l’Éducation. Elle avait le mandat de s’assurer de la présence des perspectives francophones dans les refontes des curriculums scolaires de l’Alberta depuis 1978.

Démanteler la DEF «était une décision administrative de la part du sous-ministre de l’Éducation, Curtis Clark», se rappelle Annie McKitrick, ancienne députée néo-démocrate et ancienne secrétaire parlementaire du ministre de l’Éducation.

Pour rappel, en automne 2017, le NPD avait commencé à travailler sur une nouvelle ébauche du curriculum scolaire de la maternelle à la 12e année. Ce travail de refonte devait durer jusqu’en 2022 et permettre à tous les fonctionnaires concernés de travailler ensemble.

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«Ce qui nous intéressait vraiment, c’était de s’assurer que les francophones participent aux conversations sur le curriculum», se remémore Mme McKitrick. La première ministre Rachel Notley et le ministre de l’Éducation David Eggen s’étaient même engagés à ce que le curriculum reflète la réalité francophone de la province.

Malgré tout, cette décision avait été dénoncée par l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA). En effet, l’organisme porte-parole de la francophonie albertaine craignait, notamment, que le curriculum ne soit qu’une simple traduction et qu’il y ait une dégradation des programmes d’éducation en français.

Puis, en 2019, le NPD a laissé la place au Parti conservateur uni (PCU). Ce dernier a fait table rase de la refonte du curriculum entreprise par son prédécesseur. À la fin mars 2021, le PCU a proposé une ébauche du curriculum qui a soulevé la grogne de nombreux Albertains pour diverses raisons, dont l’absence de la perspective francophone.

Un nouveau départ 

La présidente de la FCSFA, Tanya Saumure, se réjouit que le ministère de l’Éducation soit «prêt à faire des changements dans sa structure» afin de rétablir la Direction de l’éducation française.

Selon elle, rassembler les fonctionnaires francophones dans une seule et même division permettra au ministère de l’Éducation d’avoir une meilleure vision d’ensemble. «Pour reconnaitre la francophonie, il faut le faire en français.»

«Pour reconnaitre la francophonie, il faut le faire en français.» Tanya Saumure

Quant à Annie McKitrick, bien qu’elle se dise enthousiaste pour le retour de la DEF, elle se montre sceptique. «Ce n’est pas la solution au problème.» Même si la DEF est rétablie, il faut, selon elle, que le Parti conservateur change son idéologie quant à la refonte du curriculum.

Toutefois, elle indique que la réinstauration de la DEF est «une petite victoire» pour la communauté francophone. La ministre de l’Éducation, Adriana LaGrange, reconnait qu’il y a un problème concernant les perspectives francophones dans le curriculum albertain.

Des questions en suspens

La rédaction a contacté le ministère de l’Éducation, mais celui-ci n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue. Ainsi, la date du rétablissement de la DEF, son budget et le nombre d’employés sont autant de questions actuellement laissées en suspens. Dès que nous en saurons plus, nous vous tiendrons informés.

Tanya Saumure, présidente de la Fédération des conseils scolaires francophones de l’Alberta.

Tanya Saumure, présidente de la Fédération des conseils scolaires francophones de l’Alberta. Crédit : Courtoisie

Néanmoins, la FCSFA souhaite s’impliquer dans le processus de nomination de la personne qui se retrouvera en tête de cette nouvelle structure francophone du Ministère. «Les discussions avec [le Ministère] se poursuivent», déclare Tanya Saumure.

«Les discussions avec [le Ministère] se poursuivent.» déclare Tanya Saumure