La communauté musulmane vient de fêter la fin du Ramadan qui a débuté le 13 avril dernier. La petite fête de l’Aïd El-Fitr a été, cette année encore, perturbée par le contexte sanitaire. Malgré tout, cette célébration religieuse, familiale et culinaire est toujours attendue avec impatience et délectation au sein des pratiquants.
Les gâteaux traditionnels sucrés de l’Aïd El-Fitr ont comme un goût salé à cause de la Covid-19. Qu’à cela ne tienne, les familles ne se laissent pas démoraliser pour autant et se retroussent les manches avant de se mettre aux fourneaux. Ils y confectionnent des baklawas, des makrouds, des cornes de gazelle et autres feuilletés. Fourrés d’amandes à la saveur d’eau de fleur d’oranger ou à la saveur miel et eau de rose, ces pâtisseries ravissent les papilles.
La fête est virtuelle
Pour Fatima Legrou, de Fort McMurray, «cette année, la fête est virtuelle. On se connecte avec nos amis et ma sœur qui est à Montréal. On décore la maison pour faire quelque chose entre nous», explique-t-elle.
Naturellement, elle a fait des gâteaux les derniers jours du Ramadan avec sa maman qui lui a rendu visite, pour que tout soit prêt le jour J. Elle n’a pas pu se rendre dans une mosquée à cause du nombre de personnes limité à dix dans les lieux de culte.
L’Aïd El-Fitr, c’est aussi une fête pour les enfants. Ils reçoivent des cadeaux et, comme le veut la tradition, de l’argent aussi de la part des parents et des proches. Mariam la petite fille de Fatima âgée de cinq s’initie déjà aux traditions en rappelant à sa maman «qu’après le jeûne, il y a le cadeau».
Baklawas, makrouds et sablés à la confiture se bousculent devant votre porte
Chez la famille El Mejdani, «l’Aïd se fête comme un anniversaire», explique Saïd, le chef de famille, enseignant en informatique à Fort McMurray. Son épouse Hafida a commencé à préparer des gâteaux comme les boules de neige à base de noix de coco et de miel.
Comme les restrictions se sont durcies depuis quelques jours, la célébration se fait à la maison comme tous les anniversaires ou fêtes de cette année, avec des jeux, des cadeaux et les appels en visio avec les proches «pour rendre le moment un peu spécial», confie monsieur El Mejdani.
La fête est aussi et surtout un moment de partage et d’échange d’assiettes de gâteaux et, pour ne pas faire d’entorse à la tradition, la famille a trouvé une solution en déposant une assiette de ces douceurs mielleuses aux amandes devant chaque porte de leurs proches.
Ainsi, les règles de distanciation et autres mesures sanitaires sont respectées et la surprise de trouver des baklawas, samsas, cornes de gazelle ou makrouds n’en sera que grandement appréciée.
Les gâteaux traditionnels orientaux ne diffèrent pas énormément d’un pays à l’autre. Ni dans l’appellation, ni dans la composition.Traditionnellement, les ingrédients de base sont les amandes ou les pistaches, le miel, la farine et les arômes.
Si quelques récalcitrants cherchent à les diviser, il suffit juste de les réunir autour d’un thé à la menthe bien parfumé, accompagné de quelques feuilletés aux amandes pour les réconcilier.