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le Samedi 13 novembre 2021 20:44 Arts et culture PR

La francophonie de Fred Pellerin par les contes

La francophonie de Fred Pellerin par les contes
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De retour en Alberta au début novembre dans le cadre du festival Coup de cœur francophone, le conteur québécois Fred Pellerin a présenté son sixième spectacle intitulé Un village à trois dés. Calgary, Lethbridge et Edmonton ont été les villes hôtes du grand ami de Roger Dallaire. 

Les spectateurs qui connaissaient déjà l’œuvre de Fred Pellerin ont reconnu facilement le lieu de l’histoire : Saint-Élie-de-Caxton, son village natal situé en Mauricie, au Québec. Ils ont également retrouvé ses personnages tels que Méo le barbier, le forgeron Riopel et sa fille, Belle Lurette, ainsi que Madame Gélinas, la mère aux 473 enfants. Pour les personnes qui ont fait leur connaissance, elles ont découvert un univers très coloré. 

Fred Pellerin lors de son spectacle à le Cité des Rocheuses. Crédit : Courtoisie – La Cité des Rocheuses

Si le conteur québécois vous a fait rire aux éclats, il sait aussi combien la poésie tient sa place dans son spectacle. «Vous allez être touchés et à certains moments, vous allez vous rapprocher des larmes par des émotions plus tristes et poétiques», indique l’artiste. Il aime interagir avec son public lorsqu’il raconte ses histoires; il aime chanter alors que la salle fredonne.  

C’est en entendant de nombreuses histoires dans sa jeunesse que Fred Pellerin s’est mis à en raconter. Crédit : Courtoisie

«C’est un grand plaisir et un grand moment d’échange d’aller à la rencontre des francophones vivant hors Québec», estime Fred Pellerin lorsqu’il évoque le festival Coup de cœur francophone. Il trouve inspirant de voir des francophones fiers de leur langue qui ont la conviction de «faire vivre la belle langue française» bien qu’ils soient entourés par l’anglophonie.  

Un coup de foudre amical

Malgré son horaire chargé sur le sol albertain, Fred Pellerin a rendu visite à son ami de longue date, le conteur franco-albertain Roger Dallaire. Les deux hommes se sont rencontrés en 2002 grâce à Daniel Cournoyer qui était, à l’époque, le directeur artistique de L’UniThéâtre

Roger Dallaire. «Le conte est bel et bien vivant.» Crédit : Courtoisie

Roger Dallaire raconte que Daniel Cournoyer l’a approché avec l’idée de produire un spectacle de contes mettant en vedette un conteur de l’Ouest et un conteur de l’Est. Le directeur voyait beaucoup de similarités entre les deux hommes. Alors, ils ont pris l’avion en direction du Québec pour savoir si la chimie allait s’opérer entre les deux conteurs. 

«Un matin, ils ont débarqué chez nous à Saint-Élie-de-Caxton, se remémore Fred Pellerin, ça l’avait été comme un coup de foudre [entre Roger et lui-même]». Daniel Cournoyer renchérit en s’esclaffant : «C’était comme de grandes retrouvailles entre deux amis qui se retrouvaient après une longue absence. Je suis rapidement devenu l’observateur de leur conversation». 

Fred Pellerin (à gauche), Daniel Cournoyer (au centre) et Roger Dallaire (à droite). Daniel Cournoyer a joué l’entremetteur dans la relation d’amitié de Fred Pellerin et de Roger Dallaire. Crédit : Gabrielle Beaupré

Même s’ils travaillent différemment, les deux hommes ont de nombreux points communs. «On a clairement un plaisir dans le conte, dans la musique et dans la collecte de la traduction orale.» Ils se rejoignent également par leur mode de vie. «J’ai mon érablière et Roger, il a sa ferme à Saint-Paul.»  

Jouer sur les images

Peu importe où il se trouve au Canada, Fred Pellerin n’adapte pas son spectacle en anglais. «Je ne parle pas anglais.» Il indique même, en riant, qu’il a de la difficulté à commander des œufs et du bacon dans la langue de Shakespeare.  

Passionné de la linguistique française, Fred Pellerin raconte ses histoires en français tout en jouant sur les images et les métaphores. «Pour moi, la langue française est un outil important. Le pari que j’essaie de tenir est d’avoir une langue vivante. Dans la vivance, il y a de l’invention, de la créativité, une ouverture au délire et les erreurs ne sont pas des erreurs, ils peuvent être des raisons à inventer du neuf.» 

Fred Pellerin. «Saint-Élie-de-Caxton est un village que tout le monde porte en soi.» Crédit : Courtoisie

Tout comme son homologue de l’Est canadien, Roger Dallaire raconte ses histoires de façon imagée. Néanmoins, lorsqu’il raconte un conte en français, il joue avec la parlure, l’accent, les mots et «la vieille façon de parler». Comme son public s’exprime autant en français qu’en anglais, le but de Roger Dallaire, lorsqu’il raconte un conte, «est de divertir et de faire voyager les gens». 

Roger Dallaire. Grâce à son large répertoire, Roger Dallaire construit ses spectacles sur scène en se laissant emporter par l’ambiance du moment. Crédit : Courtoisie

Cependant, il nuance que même s’il est devant un public anglophone, le français a sa place pendant ses spectacles. «Les gens qui me connaissent savent que c’est moi, le conteur canadien-français.»