le Vendredi 19 avril 2024

 

Ces pages sont les vôtres. Le Franco permet à ses lecteurs et lectrices de prendre la parole pour exprimer leurs opinions. Retraité et professeur émérite, Paul Dubé a enseigné la littérature française, québécoise et franco-canadienne au Campus Saint-Jean (après avoir passé trente ans au département des langues modernes de l’Université de l’Alberta), domaines dans lesquels il a beaucoup publié. Il a été directeur de la revue internationale Francophonies d’Amérique de 2000 à 2005, co-demandeur dans la cause Mahé, fondateur du Groupe de recherche sur l’inter-transculturalité et l’immigration (GRITI) et président du Centre d’accueil et d’établissement d’Edmonton.

 

Il est difficile d’imaginer que quelqu’un au Canada ne sache pas que les rapports entre les Premières Nations et le clergé catholique canadien sont très tendus sur la question des écoles résidentielles. Peu comprennent, cependant, l’attitude et le positionnement dudit clergé confronté aux responsabilités (morale, financière et sa complicité) qui lui sont imputées dans cette pénible histoire. L’homélie* de l’abbé Pierre-René Côté du 18 juillet 2021 présentée au Jour du Seigneur à Radio Canada, commentée et analysée ici, nous donne un aperçu de son raisonnement : convaincant ou incriminant encore davantage?

Le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising, le meneur d’une réforme ecclésiastique en Allemagne dans la foulée du déluge de la pédocriminalité du clergé catholique qui balaie le pays (et le monde), a récemment démissionné de son poste en invoquant une sorte de responsabilité ministérielle malgré son «innocence» personnelle avérée.

Il dit devoir partager en tant que membre de la hiérarchie de l’Église l’imputabilité de la catastrophe desdits abus sexuels qui durent depuis des décennies, et il conçoit son geste comme une exigence de réforme dont doit se saisir le clergé catholique. On ne peut qu’admirer son attitude et son engagement exemplaires qui n’ont cependant pas été accueillis de la même façon par le pape qui a refusé d’accepter sa démission.

 

La philosophe Hannah Arendt a composé, à la suite de sa couverture journalistique du procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem en 1961, un livre qu’elle a intitulé La banalité du mal. La défense de ce fonctionnaire du régime nazi reposait sur le fait que, comme de nombreux régimes gouvernementaux, l’état imposait à ses employés une obéissance totale au diktat de ses politiques dont ici, celles d’éradiquer de la terre la présence juive.

Eichmann s’est donc défendu en invoquant son rôle de fonctionnaire modèle, détaché de toute responsabilité quant aux politiques de génocide perpétrées par le régime nazi. D’où l’argument de Arendt quant au refus de tout positionnement moral – la banalisation du mal – de l’individu Eichmann, engagé dans l’exercice d’une fonction à des fins meurtrières et génocidaires.

 

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Ainsi, les justifications du pape dans son refus d’accepter la démission du cardinal Marx n’évoquent rien d’autre qu’une banalisation du mal dans son choix d’associer ledit mal à des péchés quand ce ne peut être que des actes criminels, et doublement criminels par la protection accordée aux coupables (jeu outrancier de chaises musicales d’une paroisse à une autre pour masquer le crime des uns et des autres…).

Et de plus, d’inciter le cardinal à comprendre les «délits» dans le contexte historique de leur époque (comme si une époque se prêtait mieux qu’une autre à cet énorme déficit moral du clergé et comme si ça n’avait plus lieu!) et d’inscrire cette situation dans l’histoire du péché qui assaille l’Église.

Pour finir, le pape refuse d’assumer ses responsabilités comme l’ont fait ses deux derniers prédécesseurs en proposant que c’est «à chacun des évêques de décider comment il doit agir face à cette catastrophe».

 

La lecture de l’homélie de l’abbé Pierre-René Côté présentée dimanche 18 juillet à l’émission de Radio-Canada, Le Jour du Seigneur, nous ramène dans le même tracé que celui établi par le pape dans le contexte de la pédocriminalité du clergé catholique dans le monde entier, soit du refus de son imputabilité dans les affaires d’abus, y compris celui de reconnaître son déficit moral quant à la problématique question des écoles résidentielles.

 

Pour justifier sa bonne foi dans cette triste histoire des pensionnats d’enfants autochtones, le clergé canadien se défend, par les voix multiples récitant cette homélie (si on comprend bien l’origine et la diffusion du texte) en blâmant l’ignorance de cette politique à l’époque et, chez les francophones, les luttes pour la sauvegarde du français qui les «occupaient». Dans le même souffle, l’auteur du texte trahit cet énoncé disculpant le clergé en déclarant que «l’opinion publique catholique n’aurait pas supporté la politique d’assimilation des autochtones pratiquée dans les pensionnats si nous l’avions connue».

 

Or, le clergé catholique et ses fidèles paroissiens peuvent-ils invoquer encore aujourd’hui, après trente ans de révélations de criminalité, l’ignorance et une autre catégorie de préoccupation pour expliquer leurs rapports (silence, protection des abuseurs-criminels, des milliers de victimes aux vies gâchées, refus de leur imputabilité sociale et financière) face aux abus sexuels perpétrés par une partie de son clergé dans le monde entier?

Dans cette logique, la «politique d’assimilation» des enfants autochtones est pire que la pédocriminalité du clergé puisque les catholiques semblent tacitement l’accepter aujourd’hui en continuant leur pratique quotidienne et/ou hebdomadaire, à quelques exceptions près! D’ailleurs, si le pape lui-même, comme ses prédécesseurs, ne voit dans ces crimes que des péchés (une perspective partagée et répétée par de nombreux pratiquants et acceptée dans le comportement des autres qui maintiennent leur pratique publique habituelle), il est attendu que le clergé catholique ne peut assumer sa faillite morale dans l’histoire des écoles résidentielles.

 

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D’ailleurs, dans les premières minutes de l’homélie, le texte prête au clergé le même positionnement que le fonctionnaire Eichmann en insistant sur la responsabilité du gouvernement du Canada – nommé et répété six (6) fois dans un court paragraphe – qui a «institué» lesdites écoles, «prescrit le programme», dont la police «allait chercher les enfants», qui obligeait à «enseigner» dans «la langue imposée» le programme prescrit «selon la pédagogie de l’époque pour atteindre les objectifs fixés». 

 

Nulle part y a-t-il dans le texte un quelconque mea culpa, seulement les platitudes habituelles sur les «brebis» catholiques, ces enfants de Dieu et que Celui-ci «va prendre le relai devant notre incompétence» ; ou encore, cet appel de Dieu : «devenez saints, vous aussi, dans votre comportement (…), car moi je suis saint»…

 

On cite à la fin de l’homélie un certain Ovide Bastien (journaliste, prêtre, citoyen?) dont la réflexion (répétée deux fois mot pour mot dans la citation) a été publiée dans Le Devoir du 3 juillet dernier, qui demande «si ce grand vent de colère et de condamnation qui s’élève contre les communautés religieuses ne représente pas une sorte de déculpabilisation collective?» Que nous sommes «en train de verser dans la diabolisation des uns afin de nous disculper» et, ajoute-t-il, «en transformant en monstre (je souligne) ceux et celles qui (…) étaient même, par leur esprit de dévouement et sacrifice, nos héros».

Si dans le texte on use d’euphémisme pour parler des «autochtones blessés» par les écoles résidentielles, on exagère le vocable pour qualifier la culpabilité de «nos héros», contribuant ainsi à produire un discours qui allège le mal des victimes et amplifie le déficit moral du clergé coupable pour en caricaturer l’ampleur… 

 

La vérité se situe ailleurs…

 

Paul Dubé

 

*Texte de l’homélie écrit par Marc-André Gingras, msc, le 11 juillet 2021.

 

Dre Julie L. Hildebrand exerce en médecine familiale à Edmonton. Bilingue, elle est très heureuse de pouvoir répondre aux besoins de la francophonie plurielle de la capitale provinciale. Sensible à la crise des opioïdes (opiacés), elle partage ses connaissances avec nous. Spécialiste du diabète, des dépendances et de l’utilisation du cannabis thérapeutique, elle privilégie la prévention et l’éducation.

Chronique – Dre Julie L. Hildebrand

Contrairement à bien d’autres crises, la crise des opioïdes ne réfère pas à un manque, mais plutôt à une surabondance. Malheureusement, c’est le résultat d’un excès d’ordonnances médicales émises par des médecins bien intentionnés pour traiter la douleur d’étiologie diverse chez leurs patients.

De nos jours, moins de 10% des surdoses mortelles sont associées aux utilisateurs d’héroïne. En fait, la majorité de ces décès évitables sont maintenant dus à une utilisation inadéquate de narcotiques, prescrits ou vendus sur le marché noir.

Pour la plupart d’entre nous, prendre un médicament est un concept assez simple à comprendre. C’est de le prendre tel qu’il a été prescrit par le médecin, c’est-à-dire tel nombre de comprimés, pris à tel intervalle, par voie orale habituellement.

Alors pourquoi les patients se mettent-ils à en consommer davantage, plus souvent, de réduire les comprimés en poudre afin de les renifler ou de se les injecter!

Docteur Julie Hildebrand

Docteur Julie L. Hildebrand

À cela, il existe une explication physiologique assez simple. Le cerveau humain a été programmé de cette façon, si je puis m’exprimer ainsi. Les récepteurs opioïdes logés dans différentes aires du cerveau, que l’on cherche à stimuler pharmacologiquement pour bloquer le message de douleur, ont aussi le potentiel de déclencher des phénomènes euphoriques, de bien-être et de gratification.

On a même découvert des tablettes d’argile datant d’aussi loin que 5 000 ans av. J.-C. évoquant les bienfaits associés à l’utilisation de l’opium pour «traiter la douleur ou apporter la joie». C’était donc, bien avant notre ère, des phénomènes liés. Ainsi, l’identité génétique des individus en serait marquée, c’est-à-dire que certains d’entre nous sont plus enclins à développer une dépendance aux opiacés dès les premiers contacts avec une telle substance, et ce, peu importe leur statut socioéconomique.

C’est pourquoi la dépendance aux opioïdes (opiacés) s’avère une entité pathologique psychiatrique en soi, une maladie chronique au même titre que l’alcoolisme. Combien serait-il utile aux praticiens de la santé de pouvoir dépister les patients pour qui le risque de dépendance serait élevé? Hélas! Aucun test n’a été mis au point à ce jour!

Douleur chronique, un mal silencieux 

La douleur chronique demeure un fléau au sein de notre société moderne. Sans constituer une maladie en tant que telle, elle est perçue comme un symptôme extrêmement désagréable ayant de multiples effets négatifs sur la qualité de vie des individus qui en souffrent. La vérité est que parmi toute la panoplie pharmacologique dont la communauté médicale dispose, aucun remède n’est efficace à lui seul ou même en combinaison pour combattre cette condition.

Personne isolée

Crédit – Unsplash – Hailey Kean

La douleur a plusieurs facettes, elle est multifactorielle et, qui plus est, sa perception est influencée par différentes composantes (éducation, culture, religion, vécu du patient, etc.) sur lesquelles nous avons peu d’emprise. Selon son origine, la douleur peut être traitée avec un nombre, somme toute assez restreint, de médicaments qui comportent aussi leurs lots d’effets secondaires et qui ne sont pas toujours bénéfiques.

Au tournant des années 1990, les médecins en mal de moyens ont accueilli avec beaucoup d’enthousiasme les tout nouveau-nés du pipeline de Purdue Pharma, soit le fentanyl, le Percocet, le MS Contin et le Dilaudid. Des médicaments (opioïdes synthétiques) révolutionnaires qui promettaient de traiter la douleur sans pour autant entraîner de la dépendance.

Enfin, les médecins allaient pouvoir offrir un traitement efficace à leurs patients et se mirent de facto à les prescrire à haut volume, encouragés par les programmes de promotion incisifs de la part de ladite société pharmaceutique.

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Mais quel ne fut pas leur désarroi de constater, quelques années à peine plus tard, que leurs patients développaient une forte dépendance suivant l’administration de ces opioïdes synthétiques! Purdue Pharma avait présenté des données biaisées aux autorités réglementaires américaines (FDA), minimisant tout potentiel de dépendance pouvant être causé par ses produits. Bien que plusieurs poursuites judiciaires ont par la suite déferlé sur le dos de Purdue Pharma ainsi qu’une condamnation pour la modique somme de 600 millions de dollars américains, le mal s’était infiltré.

Paradoxalement, ces médicaments sont toujours disponibles sur le marché, car ils sont tout indiqués dans les cas de douleurs aiguës ou induites par le cancer et parce que les patients à qui on les avait déjà prescrits n’en démordent pas. Les conséquences sont désastreuses.

Des chiffres qui n’annoncent rien de bon

Il y a trois ans, alors que j’assistais à un congrès portant sur la toxicomanie à la Harvard Medical School, j’apprenais que chaque 7 minutes, un Américain mourait d’une surdose non intentionnelle aux opioïdes.

Depuis une vingtaine d’années, il est estimé que 500 000 Américains ont succombé à une surdose aux opioïdes. Au Canada, 21 174 cas de surdose ont été rapportés entre 2016 et 2020, soit une moyenne de 20 par jour, et 26 671 cas d’hospitalisation. Les hommes âgés de 20 à 49 ans seraient le groupe le plus touché par les décès accidentels. Et comme le malheur n’arrive jamais seul, depuis le début de la pandémie de COVID-19, soit d’avril 2020 à mars 2021, les cas d’intoxication ont augmenté de 88% en comparaison avec la période prépandémique.

Graphique - Nombre d'overdoses aux États-Unis, années 1999-2010

Graphique – Nombre d’overdoses selon les différentes drogues dures aux États-Unis, années 1999-2010

Les provinces les plus touchées sont l’Ontario, la Colombie-Britannique et l’Alberta. Plus près de chez nous, en Alberta, des données récentes suggèrent que les cas d’hospitalisation ainsi que les visites aux urgences pour cause de surdose aux opioïdes ont connu une recrudescence de 26%, ce qui nous situe bien au-dessus de la moyenne nationale. Bien que ces statistiques semblent affolantes, elles ne tiennent pas compte des coûts pour le système de santé, des coûts indirects liés à la perte de productivité et des coûts sociétaux associés à la hausse de la criminalité.

Que faire face à cette hécatombe? Éduquer, éduquer, éduquer… le public (la patientèle) ainsi que la communauté médicale sur les méfaits engendrés par les opioïdes. Reconnaître que la douleur fait partie de notre quotidien et que des méthodes non pharmacologiques sont aussi valables. Admettre que la médecine n’a pas toutes les réponses. Accepter que le corps n’est pas parfait et qu’il vieillit, parfois prématurément.

La majorité des décès en Colombie-Britannique, Alberta et Ontario et une augmentations observées ailleurs

Alors que les taux continuent de demeurer élevés dans l’Ouest canadien, des augmentations ont été observées ailleurs, notamment en Ontario et au Yukon. Plusieurs juridictions ont observé des nombres et des taux records de décès en lien avec les impacts élargis de la pandémie de COVID-19.

Entre janvier et juin 2021, 90% de tous les décès liés à une intoxication aux opioïdes sont survenus en Colombie-Britannique, en Alberta ou en Ontario.

*Source : Agence de la santé publique du Canada

Ces pages sont les vôtres. Le Franco permet aux francophones de l’Alberta de partager ce qui anime leur communauté. Cette semaine, L’ACFA régionale de Grande Prairie nous partage son renouveau. 

L’ACFA régionale de Grande Prairie termine l’année 2021 avec une nouvelle directrice régionale, un nouveau local et des festivités de Noël réussies.

Bien établie sur la 97e Avenue depuis 15 ans, notre Régionale a abandonné récemment ses locaux qui lui ont bien servi durant toutes ces années, mais qui ne répondaient plus aux besoins de notre clientèle.

Nos finances s’en porteront mieux puisque ce changement de local nous fera économiser quelque 10 000 $ en loyer par année. Cette importante réduction des coûts comporte plusieurs avantages dont l’offre d’activités diversifiées. 

Une transition aux avantages multiples

Dans ce nouvel édifice, il n’y a aucun escalier, ce qui sera un plus pour nos membres à mobilité réduite. On y retrouve, au fond du local, le bureau de notre directrice et un autre qui servira surtout d’entrepôt. À l’entrée, il y a la réception et un local adjacent. 

Notre coup de cœur a été, sans aucun doute, la grande salle qui nous permettra d’organiser une panoplie d’activités afin de mieux desservir notre clientèle. Ainsi, un groupe de jeunes adolescents pourra se rencontrer un soir par semaine pour faire des activités en français.

Nous pourrons aussi accueillir les plus petits lors des journées pédagogiques. La programmation de notre camp pour les jeunes pourra être plus variée et, en plus, nous nous trouvons à proximité de deux parcs. Cet endroit est aussi le lieu idéal pour les rencontres pour nos aînés.

La journée de Noël a été grandement appréciée par les petits et les grands. Crédit : ACFA régionale de Grande Prairie

Chantal Vallières, notre vice-présidente, en compagnie de Anna Kouadio, notre adjointe administrative. Crédit : ACFA régionale de Grande Prairie

Hywell et Nathalie Roufosse, membre de notre CA, lors du souper de Noël. Crédit : ACFA régionale de Grande Prairie

Le fait d’avoir tout en un seul endroit permettra d’y favoriser les échanges en français et de créer, avec le temps, notre petit chez nous francophone. Il va de soi que cette salle nous donnera l’occasion de nous rassembler pour des rencontres sociales, des soirées de peinture ou de cinéma, des réunions et lors de nombreuses autres activités. Ce nouvel élan est un nouveau départ qui arrive à point après ce temps difficile créé par la pandémie de COVID-19.

Des activités de Noël très appréciées 

Le 11 décembre 2021, nous avons organisé une première activité familiale dans nos nouveaux locaux. Au programme, petit marché francophone, décoration de biscuits de Noël, atelier de bricolage et, bien sûr, la visite du père Noël. Les jeunes ont beaucoup apprécié ces festivités!

Le père Noël et la directrice de la Régionale, Geneviève Savard. Crédit : ACFA régionale de Grande Prairie

C’est en famille que les jeunes ont rencontré le père Noël. Crédit : ACFA régionale de Grande Prairie

En soirée, un souper traditionnel a été servi aux adultes présents afin de célébrer la fête de Noël en français. Un concours virtuel des plus beaux biscuits a aussi réuni en famille toute la communauté. 

Des cartes de vœux pour les aîné.e.s 

Pour la deuxième année consécutive, nous avons distribué des cartes de vœux aux personnes âgées. Plus de 350 cartes ont été créées en collaboration avec les écoles Nouvelle Frontière (CSNO), Montrose (GPPSD) et St. Gerard (GPCSD).

 

Des cartes de Noël ont été distribuées aux personnes âgées de notre ville. Merci aux élèves de l’école Nouvelle Frontière, de l’École Montrose et de l’École St. Gerard.

L’atelier de bricolage a rassemblé de nombreux artistes en herbe. Crédit : ACFA régionale de Grande Prairie

Ces cartes ont été réalisées afin d’apporter de la joie et de la lumière aux personnes âgées vivant dans les établissements de soins et à l’hôpital de notre communauté. Fiers de partager un peu de magie avec eux, les enfants espéraient que cette nouvelle année leur apporte paix et joie!

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Une rentrée bien occupée

Nous planifions plusieurs activités pour le retour en janvier telles que des cours de conversation en français, des groupes de jeux pour les bébés, des rassemblements pour les jeunes retraités et des vendredis «ados». 

Le local sera aussi un lieu de rassemblement tous les samedis après-midi. Notre conseil d’administration souhaite offrir différentes activités ponctuelles pour la communauté afin de créer un sentiment d’appartenance autant chez nos jeunes que nos adultes.

 

Le 18 décembre dernier a eu lieu la quatrième édition du Marché Solidaire organisé par La Cité des Rocheuses en collaboration avec le Centre d’appui familial, le Conseil scolaire FrancoSud, l’église Sainte-Famille et le Réseau santé Alberta. 

Cette année, 106 familles ont pu se procurer des denrées non périssables, recueillies par les écoles du Conseil scolaire FrancoSud, et périssables (fromage, lait, beurre, poulet ou dinde, fruits et légumes). Les dons en argent ont été nombreux, ce qui a permis d’acheter les denrées périssables.

Toutes les paires de bras étaient les bienvenues lors de l’installation du Marché Solidaire. Crédit : Courtoisie

Cette année, les denrées périssables n’ont pas manquées grâce aux dons en argent versés par la communauté. Crédit : Courtoisie

Les chariots se remplissent tout au long de la journée. Crédit : Courtoisie

En raison des mesures sanitaires en vigueur en Alberta, 30% des familles ont eu recours à la livraison à domicile ou sont venues chercher leurs paniers devant La Cité des Rocheuses. Chaque panier était d’une valeur d’achat d’environ 150$ à 200$.

Les dons ont été très nombreux pour cet ultime évènement de l’année 2021. Crédit : Courtoisie

Des kilos de pommes de terre, mais aussi d’oignons et de carottes pour tous. Crédit : Courtoisie

Tout est fin prêt pour recevoir le public, chaque produit à sa place. Crédit : Courtoisie

Une trentaine de bénévoles ont contribué au succès de l’événement en s’occupant du triage des denrées, de la préparation des paniers ainsi qu’à la livraison aux quatre coins de la ville.

Le coin pour préparer de bonnes crêpes a été un succès. Crédit : Courtoisie

De nombreuses familles se sont déplacées pour récupérer leur panier. Crédit : Courtoisie

Déguisés ou non, tous donnent un coup de main. Crédit : Courtoisie

En cette période de pandémie, la solidarité et l’esprit de partage de notre communauté ont été une nouvelle fois exceptionnels. Toute l’équipe du Marché Solidaire est très fière d’avoir pu contribuer à offrir un temps des Fêtes plus réjouissant aux familles francophones de la région.

Le temps d’une journée, le théâtre de La Cité des Rocheuses a été transformé en centre de distribution. Crédit : Courtoisie

La distribution de produits ménagers a été très appréciée. Crédit : Courtoisie

La bonne humeur se lit même sous le masque. Crédit : Courtoisie

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Marina Allemano est chargée de cours à la retraite du département des langues modernes et des études culturelles de l’Université de l’Alberta. Elle est aussi autrice, traductrice et critique littéraire.

Lorsque vous entrez dans la Galerie Cité où est présentée l’exposition Culture de résistance de Mary Joyce, la première impression est une combinaison d’énergie, de dynamisme, de sensualité et de beauté, notamment en raison de la pièce de feutre rouge à grande échelle suspendue au plafond de 24 pieds de haut du hall d’entrée de La Cité francophone.

Quelle est l’idée derrière cet énorme carré d’une délicieuse teinte rouge rosé? 

Le carré de feutre mesure presque 8 mètres de large. Suspendu comme une tente ou une voile pendant une tempête, il est fixé aux balustres par ses quatre coins. Malgré qu’il soit inerte, le drapé suggère le mouvement, l’un des principaux thèmes de l’exposition. L’artiste explique dans son texte d’accompagnement que le grand carré a été inspiré par le petit carré de feutre rouge d’un pouce porté par les étudiants québécois en 2012 comme insigne pour protester contre la hausse des frais de scolarité et de leur pauvreté, comme l’exprime le jeu de mots «carrément dans le rouge». Dans l’atrium, le voile suspendu n’est pas à portée de main. Il oblige le spectateur à lever les yeux et expérimenter cette structure qui semble défier la gravité et qui évoque le vol et l’expansion… «La résistance est partout». Cette œuvre représente aussi un abri et une douce intimité si la tenture était arrimée. L’idée de sécurité, de stabilité et de force est également véhiculée par le symbole des huit épingles de sûreté en laiton surdimensionnées fixées au tissu, qui rappellent celles utilisées pour attacher «les carrés rouges» aux manteaux des manifestants. En plus de la tenture rouge, 36 peintures et gravures nous invitent à réfléchir et célébrer la résistance en tant que comportement humain fondamental face à une législation et une gouvernance oppressives qui nuisent, voire détruisent la vie et les droits des gens. Le motif de l’épingle de sûreté, avec sa forme enroulée caractéristique, se répète dans plusieurs œuvres, voilé ou distinct (épingles fermées ou ouvertes), et crée des formes de composition nouvelles et passionnantes.

Des actes de résistance

L’artiste documente des actes de résistance précis, dont beaucoup de grandes manifestations publiques et de protestations au Canada et à l’étranger. Une grande image (huile sur bois, 30×30) d’une marche dans la ville d’Alma, au Québec, se distingue. Elle représente une action historique contre le lock-out à l’usine Rio Tinto Alcan en mars 2012. Une chaîne des personnages serpente le tableau depuis le site industriel, à l’horizon. Des visages tout d’abord flous qui deviennent de plus en plus distincts et familiers comme si ces personnes allaient sortir du cadre. En observant cette œuvre, j’ai ressenti l’envie d’entrer en contact avec ces personnes et d’entendre leurs histoires.La documentation et le talent artistique sont inséparables dans cette exposition. En discutant avec d’autres invités de la galerie lors de l’ouverture officielle, j’ai appris que la peinture la plus populaire est le grand tableau (huile sur toile, 48×48) intitulé Indian Farmers Flowers Shower, qui rend hommage à cette longue lutte qui a eu lieu de 2020 à 2021.Rarement un tracteur et un camion n’auront paru plus attrayants, les agriculteurs protestataires, plus dynamiques. La palette de couleurs pastel, semblables à des bonbons, et les pétales de fleurs expriment cette énergie. Une fois de plus, la composition dépose les véhicules et les personnages en mouvement directement dans l’espace du spectateur. Les événements dépeints étant particuliers et historiques, il est utile de lire l’étiquette accompagnant les œuvres pour apprécier le moment capturé. «Aux frontières de New Delhi, les agriculteurs campent depuis des mois pour protester contre le premier ministre Modi… Beaucoup d’entre eux sont des veuves d’agriculteurs qui n’ont pas réussi à faire face aux difficultés.»

Mary Joyce porte avec fierté un chapeau confectionné de carrés rouges, symbole de la résistance étudiante à Montréal. Crédit : Karen Cantine

D’autres œuvres de l’exposition sont plus intimes comme la peinture figurative (huile sur bois 30×24) For Our Daughters 1989-2008, montrant un groupe de cinq femmes faisant une pause pour boire de l’eau pendant une manifestation. Sur l’étiquette, on peut lire : «Elles auraient pu être ces femmes si elles n’avaient pas été abattues le 6 décembre 1989», faisant ici référence aux 14 étudiantes tuées lors d’une attaque misogyne à la Polytechnique de Montréal. Les années 1980 sont représentées par les vêtements des femmes et le tableau a été créé peu après l’impensable massacre, m’explique Mary Joyce. 

Les événements et rassemblements dépeints par Mary Joyce sont très variés. Par exemple, Edmonton Welcoming Refugees (huile sur toile, 16×16) en réponse aux «réfugiés en cage» de Trump ou Canada 150 at the Peace Tower (huile sur toile, 16×16), une peinture intéressante et à la fois ironique montrant la chute imaginaire au ralenti de la Peace Tower sous le regard d’un groupe de jeunes se tenant avec une bannière «Our Home on Native Land» devant un vieux bâtiment luminescent dans une évocation de scène théâtrale. 

Parmi les autres événements, il y a la grève de 2010 chez Stelco à Hamilton sous forme d’une jolie petite gravure sur bois ainsi que la marche de la «ligne rouge de Paris», en lien avec les Accords de Paris, qui a eu lieu en décembre 2015 (huile sur toile, 28×22). La ligne rouge fait allusion à l’énorme tissu rouge tendu le long des Champs-Élysées devant lequel se tiennent les anges gardiens du climat, avec leurs ailes et tout le reste, comme dans une histoire magico-réaliste de Gabriel García Márquez. 

En 2019, Mary Joyce a agi en tant qu’observatrice internationale lors des élections au Salvador et a recréé en peinture une scène de rue plus intime ressemblant à une école (huile sur toile, 36×37) avec des couleurs audacieuses et une composition intéressante de formes rectangulaires juxtaposant les formes organiques des personnages. 

Et, au cas où le spectateur aurait oublié le projet de loi antiterroriste C-51 de Stephen Harper,  qui est devenu une loi le 18 juin 2015, il y a Priceless Inestimable (huile sur panneau de bois avec collage de photos, 24×24) pour le lui rappeler. Ici, c’est la photographie d’un Edmontonien manifestant contre le projet de loi qui est proéminent, alors que d’autres visages sont subtilement gravés dans la peinture rouge et des empreintes floues d’épingles de sûreté cachées dans l’environnement abstrait.

L’abstraction au cœur de l’exposition

Les abstractions jouent en fait un grand rôle dans cette exposition consacrée aux causes sociales et le poids de la politique dans nos vies. C’est le cas des peintures carrées de 20 pouces qui représentent l’abstraction des masses (ex. : Red Square on Earth Day et Sherbrooke: 10,000 Carrying a Red Square) où les points, les tirets, la géométrie prononcée et les teintes opaques et transparentes produisent une impression de mouvement.Interrogée sur les mérites de l’art non figuratif, l’artiste explique que les abstractions offrent au spectateur un espace à ses propres idées, associations et interprétations. En outre, l’attention du spectateur sera naturellement attirée par les caractéristiques formelles de l’œuvre, l’application de la peinture, les teintes, les formes, les compositions, les aspects esthétiques. C’est notamment le cas de Vestige: A Nod to Minimalism (huile sur toile, 24×18), une peinture formaliste, un accord tacite. Sur un fond écarlate/rouge cadmium brillant, un petit carré apparaît. Sa teinte est plus foncée, quelque peu voilée par un motif reconnaissable parmi la foule abstraite. Mais la plaisanterie réside dans les marques au-dessus du carré, dans un contour presque invisible d’un carré de taille similaire, parsemé de morceaux de peinture brillante, comme si le carré plus sombre s’était un jour assis à sa place pour ensuite glisser vers le bas afin de se libérer de sa composition formaliste fixe d’origine. C’est une œuvre minimaliste brillante qui, avec le tissu à grande échelle, incarne les possibilités poétiques et politiques suggérées par le simple carré rouge.

Ces pages sont les vôtres. Le Franco permet à ses lecteurs et lectrices de prendre la parole pour exprimer leurs opinions. Steve Morgan, Ph. D., est professeur de politiques de la santé à l’Université de la Colombie-Britannique et Linda Silas est infirmière et présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers.

Il y a près d’un quart de siècle, le gouvernement fédéral a organisé une conférence sur l’assurance-médicaments. Elle a eu lieu à Saskatoon, lieu de naissance du régime d’assurance-maladie du Canada. La rencontre a été extrêmement frustrante pour les délégués qui, à ce moment-là, s’attendaient à des mesures concrètes et non pas à des discours.

Steve Morgan et Linda Silas – À titre citoyen

Nous le savons parce que nous y étions.

Cette rencontre à Saskatoon s’est faite dans la foulée du Forum national 1997 sur la santé, organisé par le premier ministre Chrétien. Faisant écho aux commissions nationales antérieures, le Forum recommandait la mise en œuvre d’un régime public, universel et complet d’assurance-médicaments qui irait de concert avec le régime d’assurance-maladie du Canada.

Nous étions donc là parmi un auditoire de près de 300 professionnels de la santé, experts, représentants du public et principaux acteurs, tous rassemblés pour « amorcer un dialogue » sur un enjeu pour lequel il y avait déjà une réponse bien claire. 

Pourquoi mettre l’accent sur un plus grand nombre de consultations quand nous savions déjà ce qui était nécessaire? Parce que les acteurs les plus puissants – plus particulièrement les compagnies pharmaceutiques multinationales – s’opposaient à l’orientation recommandée par le Forum relativement au régime national d’assurance-médicaments. 

Steve Morgan, Ph. D., est professeur de politiques de la santé à l’Université de la Colombie-Britannique

Le régime national d’assurance-médicaments recommandé aurait réduit de façon draconienne les coûts des médicaments et signifié des économies pour les gouvernements, les entreprises et les ménages. Ainsi, un plus grand nombre de personnes au Canada auraient accès aux médicaments car ces derniers seraient complètement couverts et les fabricants ne pourraient plus facturer davantage au Canada que le prix facturé dans des pays comparables.  

Les compagnies pharmaceutiques préféraient que le Canada adopte un système d’assurances privées obligatoires, fondé sur le modèle qu’elles venaient de faire adopter par le Québec en 1997 – à un coût énorme pour les ménages et les entreprises du Québec. Les assureurs préféraient aussi le modèle du Québec car quelle industrie s’opposerait à ce que les gens soient forcés légalement d’acheter leurs produits sans que leurs marges de profits ne soient réglementées?

Un quart de siècle plus tard et c’est la même histoire.

Les options pour un régime national d’assurance-médicaments ont fait l’objet de nombreuses études, et chaque enquête nationale sérieuse arrive à la même conclusion : un régime public, universel et complet d’assurance-médicaments permettrait d’améliorer l’accès aux médicaments nécessaires tout en permettant d’économiser des milliards de dollars à chaque année. 

Le plus récent rapport du gouvernement sur le régime national d’assurance-médicaments – rapport de juin 2019 du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments – offre un autre plan pratique, fondé sur les principes et les données probantes, pour la mise en œuvre du régime.  

Un tel régime national d’assurance-médicaments a été mentionné dans le Discours du Trône 2020, le Budget 2021 et la Lettre de mandat 2021. Or, il y a eu peu d’actions concrètes liées à la mise en œuvre. 

Le gouvernement fédéral a choisi de revenir encore une fois à un « engagement des principaux acteurs » plutôt qu’à des mesures politiques.

Cela n’est pas de bon augure pour la population canadienne. Par exemple, après de nombreux engagements de la part des principaux acteurs, le gouvernement a récemment fait bond arrière par rapport à la mise en œuvre des nouveaux règlements sur les prix des médicaments sur ordonnance. Cela s’est fait seulement quelques jours avant que ces règlements n’entrent en vigueur. La raison? Les compagnies pharmaceutiques n’étaient pas contentes.

Plutôt qu’adopter des politiques conçues dans l’intérêt véritable du public, le gouvernement a promis de tenir compte des propositions de l’industrie pharmaceutique pour la réglementation des prix. C’est là la définition même de la capture règlementaire : lorsque l’industrie règlementée manipule les règlements à l’avantage des compagnies et non des consommateurs.

Mais voici ce qui en est : on ne peut pas adopter des politiques publiques majeures visant à établir des institutions durables axées sur l’intérêt véritable du public grâce à un consensus parmi les principaux acteurs. Si le premier ministre Tommy Douglas et le premier ministre Lester Pearson avaient cru cela, le régime canadien d’assurance-maladie n’aurait jamais vu le jour en raison de l’opposition féroce de la profession médicale aux soins de santé publics.

Si le premier ministre Pierre E. Trudeau avait pensé que le consensus était la voie pour surmonter les défis au sein du système de soins de santé dans les années 1980, nous n’aurions pas la Loi canadienne sur la santé. Nous aurions plutôt à payer l’accès au système, et cela reproduirait probablement les coûts extraordinaires et les inégalités que nous pouvons observer dans le système de soins de santé des É.-U.

Retarder la mise en œuvre d’un régime national d’assurance médicaments en recherchant davantage de consensus parmi les principaux acteurs n’est qu’un jeu de dupes. Les citoyens appuient fortement la mise en œuvre immédiate d’un régime public, universel et complet d’assurance-médicaments, et c’est pour eux une priorité politique même pendant la pandémie de COVID-19. Nul besoin de les consulter davantage.

Les compagnies pharmaceutiques, par contre, ne veulent pas ce qu’il y a de mieux pour la population canadienne. Elles veulent ce qu’il y a de mieux pour leurs actionnaires : des politiques timides et, par conséquent, des prix élevés.

Chaque année qui s’écoule sans la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments signifie des milliards de dollars gaspillés, un (1) million de familles canadiennes ayant de la difficulté à joindre les deux bouts, et des centaines de décès prématurés.

Or, il n’est pas trop tard pour mettre en œuvre un régime national d’assurance-médicaments qui deviendra un héritage positif et durable pour les prochaines générations. Il suffit de leadership : un leadership véritable qui défend les intérêts du public et les fait passer devant ceux des puissants actionnaires. 

Une élection fédérale est un bon moment pour découvrir qui va s’engager clairement à agir par rapport au régime national d’assurance-médicaments et qui va préférer continuer à s’adonner à un jeu de dupes.

 

Ces pages sont les vôtres. Le Franco permet à ses lecteurs et lectrices de prendre la parole pour exprimer leurs opinions. Andrea van Vugt s’occupe de défense des droits des personnes handicapées et vit à Calgary, en Alberta. Elle est fondatrice et présidente de la Disability Pride Alberta Foundation, consultante pour le mouvement le handicap sans pauvreté et poursuit actuellement des études de maîtrise en développement communautaire.

Quand on a un handicap, le simple fait de prendre un cours peut faire toute la différence entre avoir de quoi se nourrir et ne rien pouvoir mettre sur la table. Il faut réformer les prestations d’invalidité pour rompre le cycle de la pauvreté.

Andrea van Vugt – À titre citoyen

Jusqu’à présent, les candidats aux élections fédérales n’ont presque rien dit sur les questions touchant les personnes handicapées. C’est dommage parce que nous sommes des millions à savoir que le Canada peut faire mieux pour la communauté des personnes handicapées. Il est temps de faire entendre notre voix. 

Une bonne politique fédérale sur les personnes en situation de handicap dictée par l’intérêt public pourrait faire toute la différence entre une vie vécue dans la pauvreté perpétuelle et une vie remplie de possibilités. Alors qu’est-ce que votre parti compte faire à cet égard? 

J’ai reçu un diagnostic d’épilepsie à la fin de mon adolescence. On ne savait pas ce qui causait l’apparition soudaine de ces crises graves. J’étais effrayée : tout à coup, je ne pouvais pas prendre la voiture ni aller travailler. Je ne pouvais même pas traverser la rue par crainte d’avoir une crise.

Après de nombreux tests et des essais de médicaments, j’ai reçu de mon neurologue un diagnostic d’invalidité de longue durée. J’ai commencé à recevoir des prestations d’invalidité de longue durée de mon employeur, et finalement, j’ai eu droit aux prestations du Programme de prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada (RPC).

Andrea van Vugt, fondatrice et présidente de la Disability Pride Alberta Foundation. Crédit : Courtoisie.

Les personnes qui ont recours aux prestations d’invalidité du gouvernement vivent dans la pauvreté. 

Le montant le plus bas que j’ai reçu en prestations a été de 1100 $ par mois, et le plus élevé, de 1340 $ par mois. À ce moment-là, le total de mes prestations était de 160 $ par mois inférieur au revenu à plein temps fondé sur le salaire minimum et de 360 $ par mois inférieur au seuil de ce qui est considéré comme un faible revenu en Alberta. Un grand nombre de personnes handicapées continuent de recevoir moins que ce qui m’était accordé en prestations. 

J’ai essayé de reprendre le travail, mais je faisais des crises d’épilepsie durant la journée. Mon employeur ayant déclaré que ma présence sur le lieu de travail constituait un fardeau, je suis retournée à ma vie de personne au foyer et j’ai recommencé à toucher des prestations d’invalidité. Ces prestations m’ont permis de me payer un logement partagé, de la nourriture, des médicaments, le téléphone, des vêtements et des produits d’hygiène personnelle. Heureusement, j’ai répondu aux critères de personnes à faible revenu et la ville m’a donné une carte d’abonnement d’autobus pour que je puisse me déplacer.

Mes prestations d’invalidité ne me permettaient cependant pas de faire des changements positifs dans ma vie. J’étais non seulement incapable d’aller travailler, mais mes prestations limitaient aussi ma capacité à poursuivre des études et à changer de carrière.

Le risque de perdre mes prestations était toujours présent. J’avais besoin de cet argent pour survivre, et il est difficile de postuler des emplois quand on est handicapé. Les entreprises n’ont pas envie de mettre en place des mesures d’accommodement pour une personne en situation de handicap qu’elles viennent juste de rencontrer. Elles veulent la preuve que cette personne vaut les ressources qui seront mises à sa disposition. Bien que mon handicap ne nécessite pas que je doive le révéler tout de suite, je le fais généralement parce que j’ai en moyenne 11 crises par mois. Je veux que les gens sachent à quoi s’attendre si je fais une crise.

Dans la mi-vingtaine, j’ai réduit la quantité de médicaments que je prenais. Mes crises étaient plus fréquentes, mais j’avais une meilleure mémoire et mes pensées étaient plus claires. C’était un compromis risqué, mais j’étais disposée à l’accepter. J’ai alors commencé à me fixer des buts pour l’avenir. L’un de ces buts a été d’augmenter mes connaissances en mathématiques au-delà du secondaire. Les frais de scolarité et l’achat d’un manuel et d’une calculatrice s’élevaient alors à 370 $. Puisque cette somme correspondait à 28 % de mes prestations d’invalidité mensuelles, j’ai économisé pendant plusieurs mois pour retourner à l’école et suivre ce seul cours.

Cela fait plus d’une décennie que j’ai économisé pour ce cours de mathématiques. Durant toutes ces années, j’ai été reconnaissante d’avoir accès à divers régimes et programmes fédéraux d’aide sociale. J’ai reçu des prestations du Programme de prestations d’invalidité du RPC pour pouvoir payer une partie de mes produits de première nécessité. J’ai fait appel aux services de Santé Canada pour accéder à des hôpitaux et à des médecins, et j’ai appris comment m’impliquer dans la société en tant que personne handicapée. J’ai utilisé des services d’accessibilité quand j’ai pris le risque de retourner à l’école à temps plein. J’ai parfois fait appel à des services d’emploi de personnes handicapées pour chercher du travail chez un employeur disposé à prendre des mesures tenant compte de mon invalidité neurologique.

Il ne devrait pas être si difficile que ça de s’impliquer dans la société. Il ne devrait pas être si risqué que ça de retourner à l’école. Il ne devrait pas être intimidant de chercher un emploi en tant que personne handicapée, mais ça l’est. C’est dur, risqué et démoralisant.

Plutôt que de restreindre les personnes en situation de handicap, demandons à la communauté des personnes handicapées ce dont elles ont besoin pour réussir et pour s’impliquer dans notre société. Donnons à ces personnes la chance de vivre une vie riche et épanouie, où les besoins fondamentaux ne sont pas les seuls qui puissent être comblés. Faisons de l’égalité du revenu une réalité plutôt qu’une simple proposition. Et demandons à nos partis politiques fédéraux en quoi consistent leurs plans pour améliorer la vie des personnes en situation de handicap au Canada.

Ces pages sont les vôtres. David Le Gallant, originaire de Île-du-Prince-Édouard, est le président fondateur en 2009 de la Société internationale Veritas Acadie (SIVA) qui a pour mission de défendre et de promouvoir la véracité de la riche histoire acadienne. David Le Gallant est aussi diplômé en droit, Université de Moncton (1990).

David Le Gallant – À titre citoyen

Ça va nous prendre combien de claques sur la gueule pour que le Canada français finisse par se réveiller…?

La réalité fondamentale du Canada n’a pas changé depuis le Rapport Durham (1839) et George Brown, un des pères de la Confédération qui, à la sortie de la Conférence de Québec lors des délibérations pour une Confédération du Dominion (1867) a déclaré : French Canadianism Finally Extinguished ! (Du suprématisme blanc anglo-saxon à la lettre, s’il y en a un…)

Depuis que le premier ministre Pierre Elliott Trudeau a conçu et énoncé dans les années 1970 une politique pour gérer la diversité culturelle au Canada (appelée «multiculturalisme dans un Canada officiellement bilingue») qui a été enchâssée en 1982 dans la Charte canadienne des droits et libertés (article 27), on réalise de plus en plus que cette politique engendre des tensions sociales et identitaires et une dynamique de fractionnement inévitable. Dans les faits, comme nous le rappelle le chroniqueur Mathieu Bock-Côté, le Canada est un pays plus anglais que jamais et qui, désormais, envie de l’assumer, comme cela a été le cas  avec la querelle entourant l’ignorance du français par la nouvelle gouverneure générale.

Le multiculturalisme à outrance tel que préconisé aujourd’hui par Justin Trudeau ne permet pas l’intégration à la culture et aux valeurs dominantes du pays d’adoption ou d’accueil (l’État canadien) alors que normalement partout sur la planète, les immigrants s’intègrent en grande partie à la société d’accueil, dès la 2e ou 3e génération. Avec le multiculturalisme, ce qui se passe est tout le contraire : les immigrants peuvent vivre à l’intérieur d’une communauté sans jamais entrer en contact avec la population d’accueil. C’est là où le bât blesse car trop peu de connaissances vitales des valeurs culturelles et patrimoniales de la population d’accueil  peut engendrer des aspects de la dérive extrême-droite que l’on a de nos jours, partout en Occident, dérive qui s’interpose à la population d’accueil, qui ose même jusqu’à faire la leçon aux membres de ladite population d’accueil (ex. ayant valeurs acadiennes, québécoises, etc.) comme si les propres valeurs de celle-ci n’avaient soudainement plus de droit de cité au soleil canadien.

Autrement, y a-t-il une autre façon de concevoir le vivre-ensemble en Amérique du Nord au sein de la fédération canadienne? Devant le multiculturalisme effréné de Patrimoine canadien, plusieurs optent pour emboîter le pas à ce qui existait encore il n’y a pas si longtemps au pays, du moins avant l’ère des Trudeau, à savoir un  interculturalisme de mise où les immigrants, par respect et gratitude, adoptent substantiellement des valeurs fondatrices « générales » du pays d’accueil particulièrement dans la région spécifique où ils ont élu domicile dans ledit pays d’accueil (ex. au Québec, en Acadie, en Gaspésie, etc.)

La façon du vivre-ensemble imposée subrepticement par Patrimoine canadien et ces commissaires idéologiques qui prétendent délivrer le monde de la souillure de l’homme blanc, du francophone ou du chrétien, souvent pour des raisons électoralistes auprès de leurs électeurs, constitue en soi une réalité  fort honteuse et décevante quant au calibre de la classe politique.

En passant, on pourrait se demander pourquoi les 5 000 livres ciblés récemment pour un autodafé («supplice du feu») en Ontario ne couvraient que des livres en langue française? Est-ce que la consultante antiraciste impliquée au Parti libéral fédéral du Canada s’est justifiée au nom du multiculturalisme canadien pour relayer une représentation désobligeante vis-à-vis des Franco-Ontariens? Pourquoi ladite consultante «antiraciste»  au Parti libéral n’aurait pas inspecté des livres anglophones aussi? Sur ces entrefaites, le Congo belge devrait-il faire un autodafé des livres sur Tintin?

Le Parti libéral du Canada est imputabe pour n’avoir ciblé que les Canadiens Français de l’Ontario et non ses Canadiens Anglais, dans sa chasse aux sorcières du racisme dans le sud catholique et francophone de l’Ontario. Pour mieux comprendre la problématique de l’immigrant vis-à-vis du pays d’accueil et vice-versa, ça simplifierait de visionner en ligne jusqu’à la toute fin, le lien fort élucidant intitulé la Charte des valeurs du Québec – You Tube.

Quant à cette Charte des valeurs de l’État du Québec, je m’inspire de Richard Martineau qui nous dit que pour ce qui est des pays à forte diversité, seul le concept de laïcité peut les régir (ex. en France). Il n’y a pas véritablement  d’autre choix, car la laïcité étatique est le garant de la neutalité des institutions tout comme elle garantit la liberté de culte pour toutes les religions.

         Quant à la question sempiternelle d’une «réconciliation» avec les Premières Nations, faudrait y entrevoir anguille sous roche de la part du Fédéral pour réaliser que tout ce bon parler larmoyant trudeauesque de «réconciliation»  rime  «censure» car une fois réconciliation avouée on cesse d’évoquer toute la crasse vérité. Faudrait rappeler au premier ministre canadien que La loi sur les Indiens relève du racisme de l’État canadien et n’est rien d’autre qu’une traduction politique de la vision qu’a entretenue l’Empire britannique à l’endroit des populations qu’il colonisait à travers le monde et qui s’est institutionnalisée dans l’État fédéral canadien?  

Inversement, quant à l’État québécois, qui représente primordialement la continuité historique et politique de l’Amérique française au fil des siècles, comme le précise le chroniqueur Bock-Côté, le Québec a toujours entretenu une politique fondamentalement différente à l’endroit des Autochtones. Le Québec s’en targue fièrement et avec raison. C’est un simple rappel de bon sens que la responsabilité collective québécoise, comme peuple, se situe à l’échelle québécoise et non pas à l’échelle pancanadienne et fédérale. Bock-Côté écrit : «De Champlain à Bernard Landry, en passant par Honoré Mercier et René Lévesque, l’histoire  de nos rapports avec eux s’inscrit dans une toute autre logique. Il faudra toujours rappeler qu’au moment où MacDonald persécutait les Métis dans l’Ouest canadien, Honoré Mercier se solidarisait avec eux et parlait de son frère Riel. Cela ne veut pas dire que nos rapports avec les Autochtones sont immaculés… Cela ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas s’améliorer de mille manières. Cela veut dire que nous ne sommes pas coupables des crimes des Britanniques et de ceux qui ont poursuivi leur histoire du Canada. Il y a des limites à assumer les crimes des autres.»

Si on regarde en face l’histoire du Canada anglais par rapport au Canada français, il ne faut pas un expert dans la lecture des feuilles de thé pour conclure que le statu quo raciste et suprématiste du Canada anglais s’est constamment profilé à l’horizon canadien depuis les incursions initiales des Britanniques. Passons en revue le legs du nettoyage linguistique fomenté par Lord Durham, George Brown et Sir John A. Macdonald. Lord Durham donne le ton en 1839 dans son infâme Rapport pour assimiler les Canadiens du Bas-Canada  auxquels il affiche une haine indestructible les affublant d’être une race «sans culture et sans littérature» donc inférieurs d‘accéder à la supériorité de la race anglaise. Selon Durham, une fois placés en minorités, lesdits Canadiens abandonneraient leurs vaines espérances de nationalité

Et bien aujourd’hui, 182 ans plus tard, la plus populeuse ethnie historique du Canada, soit la française, est divisée en 13 minorités grâce à Pierre Elliott Trudeau ce auquel Elizabeth II, à titre de reine du Canada, a apposé sa signature (en latin comme il se doit) à l’Acte constitutionnel de 1982, une toute nouvelle Constitution «rapatriée»  comprenant, par ricochet, le renforcement radical de ses charges royales au Canada (cf. Partie V, acte 41a ). Pas étonnant que Sa Majesté canadienne y soit venue en personne en pleine période froide, le 17 avril 1982.Voilà enchâssée par Trudeau père, la destinée  fatidique de la race française au Canada. Ce qui suit l’est dans la mire de ce que Lord Durham avait concocté et ciblé pour l’Amérique du Nord britannique. Mission accomplie dont voici quelques bribes :

1. La répression des Patriotes 1837-1838: Compatriotes infortunés, les Patriotes sont tombés victimes innocentes de la haine et des plus mauvaises passions. Le vieux brûlot britannique Colborne n’a épargné personne. (Source : Album de la  Fête du 150e anniversaire des Patriotes)

2. La révolte de Caraquet de 1875: l’infâme School Act du gouvernement néo-brunswickois de George King qui rendait les écoles non confessionnelles, les catholiques pouvaient établir leurs écoles à leurs frais mais devaient aussi payer pour les écoles neutres. Cette double taxation était énorme. Les citoyens de Caraquet manifestent leur refus de se soumettre à la loi. Le jeune Acadien Louis Mailloux est atteint d’une balle, laissé agonisant, les assaillants ne s’en occupent pas. D’autres Acadiens sont ligotés, roués de coups, injuriés et emmenés prisonniers. Le juge Allen suspend  le verdict car il refuse d’accepter les preuves  de la défense des accusés et se dit soucieux de certaines irrégularités et s’en remet à la Cour suprême du Nouveau-Brunswick dont il est le même juge qui siège.  Il décide qu’il y eut des erreurs majeures dans l’enquête et le procès. Le verdict est annulé. Après 18 mois de prison, les derniers neuf Acadiens  sont relâchés. De mise que la polyvalente de Caraquet prend son nom de Louis-Mailloux. (Source : Raymond Arsenault, Veritas Acadie 8, 2019, p.80 à 83)

3. Les écoles du Nouveau-Brunswick et ailleurs, aujourd’hui : «là où le nombre le justifie» : disposition discriminatoire systémique à même la Charte canadienne des droits et libertés quant à l’assujetissement à la justification par le nombre. (Source : Normand Lester Veritas, Acadie 8, p. 85-86)

4. Le Réglement 17 (Ontario)  : «English will be the langage of instruction in all of the French schools in Ontario» (Source : Linda Drouin, Veritas Acadie 7, p. 96-98  / Me Christian Néron, Veritas Acadie 8, p. 90-92 et ibid. Normand Lester p. 93-95)

5. Les écoles du Manitoba, 1890 : Abolition de l’usage du français  à la législature  et dans les tribunaux du Nord-Ouest et du Manitoba. (Source : Normand Lester, Veritas Acadie 8. p.97-99) 

6. Les écoles de Île-du-Prince-Édouard : Malgré des protestations adressées au Bureau d’Éducation, les manuels scolaires à contenu religieux sont tolérés dans les écoles acadiennes jusqu’en 1877, simplement parce qu’au Canada  des manuels français appropriés sans contenu religieux  n’existent pas.  La loi scolaire de 1877  stipule que les écoles publiques doivent être non confessionnelles et les manuels scolaires uniformes. Les livres français utilisés dans les écoles dites acadiennes sont donc retirés. (Source : Georges Arsenault, Les Acadiens de l’Île, 1984, p. 114) 

N’eût été les politiques anti-francophones du Canada…

Après la pendaison le Louis Riel et le génocide des Métis. le gouvernement canadien appliqua une politique de colonisation dans l’Ouest canadien en y distribuant  des subventions et en y donnant des terres. Il y eut une vaste campagne de promotion en Europe. Il est important de  noter que ces privilèges n’étaient pas  disponibles pour les Québécois qui manquaient des terres à cultiver. C’est ce qui explique leur exil aux États-Unis, plutôt que vers l’Ouest canadien.

Il y a environ 7 millions + de francophones au Québec et un million + de francophones hors Québec. Si le Canada avait permis aux Québécois de coloniser  l’Ouest canadien plutôt que de s’exiler aux États-Unis, on peut supposer qu’il y aurait  21 millions de Canadiens  dont la langue maternelle serait le français. La population totale du Canada est aujourd’hui d’environ 40 millions. Les francophones seraient, et de loin, le groupe  majoritaire dans ce beau Canada, n’eût été des lois du gouvernement d’Ottawa. Est-ce que la politique d’exclusion des Québécois tout comme celle de rendre le français illégal dans tous les autres provinces à la même époque, était préméditée ou un pur hasard??? (Source :   commentaire partiel de Laurent Desbois, dans la Tribune libre de Vigile, le 13 mars 2016.)

D’un génocide à l’autre : une valeur distinctive du Canada anglais…

Que de se poser la question, c’est d’y répondre.  Mais de quelle réconciliation devrait-on vraiment parler, Monsieur Justin Trudeau? Serait-ce possiblement cette «Grande Réconciliation» du Canada anglais vis-à-vis du Canada français? 

Amérindiens, Québécois, Acadiens, c’est à NOUS de nous définir, pas au Canada anglais!

Ces pages sont les vôtres. Le Franco permet à ses lecteurs et lectrices de prendre la parole pour exprimer leurs opinions. Fatima Karidio, étudiante au Campus Saint-Jean nous alerte sur les maux des jeunes canadiens.

Fatima Karidio – À titre citoyenne

Pour moi, cette élection, à la lumière de la pandémie, est une occasion pour les jeunes de s’exprimer sur ce qui est le plus important pour eux. C’est aussi l’occasion de prendre leur avenir en main.

Un enjeu que je surveille est l’importance accordée à la crise de la santé mentale au Canada. En effet, dans notre pays, la pandémie de COVID-19 a transformé la vie des jeunes et leur santé mentale sur divers aspects. 

Des situations telles que la perte d’emploi, la maladie ou le décès des proches, l’isolation et la réduction des interactions sociales ont eu comme effet l’aggravation ou le développement de troubles mentaux chez les jeunes. Ces réalités révèlent pour certains un réel besoin d’établir des efforts nationaux pour répondre à cette crise.

Avec le stress et l’anxiété liés aux incertitudes de la pandémie, une appréhension que j’évoque en ce moment, est le besoin que les jeunes Canadiens aient l’accessibilité aux outils et aux ressources en santé mentale.

Environ 40% de Canadiens rapportent que leur santé mentale s’est détériorée depuis le début de la pandémie ; parmi eux, 61 % avaient déjà une maladie mentale existante et 60 % étaient des personnes âgées de 18-24 ans (source : Canadian Mental Health Association et al., s. d., p. 1). 

Il est évident que la pandémie a eu des séquelles sur le bien-être de la population en plus des effets assez pernicieux, spécialement chez les jeunes adultes. Il est maintenant particulièrement important de commencer une intervention et de lancer des programmes pour combler ses besoins. 

Maintenant, plus que jamais, il y a un vrai besoin de hausser le nombre de services disponibles. Des facteurs tels que de longues périodes d’attente pour rencontrer un professionnel ou des coûts peu abordables, empêchent certains de recevoir le soutien dont ils auraient besoin. 

Ceci a des conséquences dans la vie économique, puisque les individus qui ne sont pas en meilleur état d’esprit sont plus susceptibles d’être au chômage, d’être moins productifs au travail, ou de manquer des journées de travail (source : Centre for Addiction and Mental Health, s. d.). 

Cela dit, en raison de son influence sur les autres sphères de la vie, il est certain que la santé mentale est plus qu’un dilemme individuel, mais plutôt collectif.

Présentement, le sujet de la santé mentale semble être de plus en plus abordé dans les médias et est un des enjeux listés dans les nombreuses plateformes politiques. Cela est déjà un signe prometteur pour l’avenir des jeunes dans ce pays. Toutefois, ces propositions doivent être matérialisées pour avoir un poids. 

Dans les jours à venir, il faudra observer le discours des chefs de partis sur la santé mentale

En tout, les jeunes jouent un rôle vital dans l’avenir du Canada, toutefois pour tirer les bénéfices de leur potentiel, il faudra assurer un état d’esprit qui leur permettra de performer de manière optimale.

Ces pages sont les vôtres. Le Franco permet à ses lecteurs et lectrices de prendre la parole pour exprimer leurs opinions. Spécialiste de la politique canadienne et québécoise, Frédéric Boily est professeur titulaire au Campus Saint-Jean (Université de l’Alberta). Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages et de collectifs portant sur la droite, le conservatisme et le populisme. Il est aussi chercheur associé au Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR).

Source : Presse de l’Université Laval

Qui est Erin O’Toole? Cette question demeure encore sans réponse pour de nombreux Canadiens. Le chef conservateur n’a pas vraiment eu le temps de se faire connaître avant le déclenchement de la campagne électorale. C’est pourquoi les partis d’opposition tentent de fournir une réponse à cette question avant même qu’il n’y parvienne.

Une réponse facile est de simplement l’associer à Jason Kenney. Ainsi, lorsque les chefs du Parti conservateur et du Nouveau parti démocratique étaient de passage en Alberta, ils ont tout autant sinon plus critiqué Jason Kenney qu’Erin O’Toole. À Calgary, le premier ministre sortant s’en est pris au premier ministre albertain, par exemple en rappelant une déclaration controversée de Jason Kenney qui avait pointé les communautés asiatiques du sud de Calgary pour la propagation de la covid-19. À Edmonton, le chef néo-démocrate n’a pas épargné lui non plus le premier ministre albertain en lui reprochant de diminuer les salaires des infirmières. L’idée est que Jason Kenney devienne un boulet au pied d’Erin O’Toole.

Une tactique qui a parfois fonctionné, comme ce fut le cas lorsque les libéraux de Jean Chrétien associaient, lors de l’élection de 2000, le chef de l’Alliance canadienne Stockwell Day à Ralph Klein et à la privatisation du système de santé. Mais les succès du passé ne sont pas nécessairement destinés à se reproduire mécaniquement dans le présent. Cette façon de faire pourrait se révéler contre-productive, et ce pour deux raisons. 

D’une part, en insistant lourdement sur le lien entre Kenney et O’Toole, les opposants pourraient finir par oublier de défendre leur propre programme. Dépeindre négativement son adversaire ne doit pas faire oublier d’avancer des propositions positives afin de gagner la confiance des électeurs.

D’autre part, la stratégie fonctionne pour autant qu’il y ait une certaine vraisemblance dans le propos. À cet égard, le chef conservateur a su assez habilement en début de campagne se démarquer de son homologue albertain avec des politiques ciblées pour aider les personnes handicapées ou encore en proposant, comme il l’a fait en Colombie-Britannique, d’ajouter 1000 lits pour lutter contre les dépendances aux opioïdes.

Enfin, on pourrait aussi ajouter que la plateforme électorale conservatrice semble avoir été plutôt bien accueillie du moins du côté de l’Ontario et des quotidiens à droite. Sans être charismatique, le chef conservateur mène une campagne disciplinée avec suffisamment de promesses qui ne sont pas nécessairement spectaculaires, mais qui apparaissent suffisamment cohérentes pour susciter l’intérêt. De ce point de vue, il n’est pas sans ressembler à Stephen Harper, efficace et répondant plutôt franchement aux journalistes, mais moins idéologique et un peu plus aimable. Surtout, Erin O’Toole a pu éviter, du moins en début de campagne, la plupart des pièges dans lesquels tombait allègrement le précédent chef conservateur, Andrew Scheer.

Certes, le chef conservateur doit encore passer le test des débats des chefs et montrer son agilité linguistique en français. On se rappellera que la dernière campagne s’était en quelque sorte jouée à ce moment lorsque Andrew Scheer avait été incapable de contrecarrer l’idée qu’il était à la solde des conservateurs religieux. Et le plan vert des conservateurs pourrait être jugé insuffisant pour lutter contre les changements climatiques par une partie de l’électorat, précisément par les électeurs qu’il courtise en Ontario et au Québec.

C’est pourquoi, la partie est loin d’être gagnée pour les conservateurs, tout comme pour les libéraux. Ce qui semble pour le moment être une grande inconnue et qui complique la tâche des partis, c’est de savoir ce qui structure l’opinion de fond de l’électorat canadien. La gestion de la quatrième vague et le passeport vaccinal? Les questions environnementales? Ou alors celle concernant le logement abordable?

À moins que les électeurs canadiens ne soient préoccupés par des questions liées à l’économie et à l’inflation qui fait augmenter le coût de la vie. Les deux premières semaines de la campagne ne semblent pas avoir encore donné de réponse claire à cette question. Il se pourrait qu’il faille attendre la dernière semaine de campagne pour voir les électeurs se mettre à scruter avec attention les propositions des partis, ce qui pourrait donner des surprises le soir de l’élection.