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le Samedi 22 mai 2021 13:07 Portrait PR

Devenir mère pendant la pandémie

Devenir mère pendant la pandémie
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Joëlle Préfontaine et Denise Anctil ont embrassé pour la première fois leur rôle de maman en août 2020. La Covid-19 les préoccupe et ne leur permet pas de profiter de leur maternité comme elles le voudraient. Cependant, les deux femmes soulignent leur bonheur d’être mère.  «Voir le monde dans ses yeux est incroyable!», s’exclame Joëlle. 

À la naissance de leurs enfants, les restrictions sanitaires étaient moindres. Aimée, la fille de Denise Anctil a pu faire la rencontre de ses grands-parents. Depuis le jour un, la jeune maman peut compter sur la grande présence de son mari tout en s’estimant chanceuse d’avoir eu à quelques reprises un soutien de sa mère au début. «Si j’avais eu mon enfant maintenant, j’aurais trouvé la situation plus difficile [en raison des mesures de confinement].»

Joëlle, sa fille et sa maman. Pour une partie du mois de mai, Joëlle a le soutien de ses parents. Elle est allée vivre chez eux pendant que son mari travaille à l’extérieur de la ville. Crédit: Courtoisie.

Quant à Joëlle, bien qu’elle ait présenté sa fille Émilia aux membres de sa famille dans sa cour extérieure l’été dernier, elle a trouvé difficile le resserrement des mesures de confinement. Même avec l’appui de son époux, elle n’a pas eu le soutien qu’elle aurait souhaité. «D’habitude, si mon enfant avait été malade, j’aurais pu appeler ma mère. Elle aurait pu venir chez moi m’aider. Dans ce cas-ci, on ne peut pas le faire». 

Absence de socialisation

Les deux femmes s’accordent pour dire que l’ère de la Covid-19 les empêche de socialiser avec les autres mamans. Joëlle aurait notamment aimé pouvoir discuter en personne avec d’autres mamans et intégrer des groupes de soutien. «Je me sens isolée puisque je n’ai pas l’occasion de me rassembler avec d’autres femmes qui ont des bébés et qui passent à travers des choses similaires.»

Elle nuance, cependant, qu’elle est entourée de plusieurs femmes qui sont à son écoute si elle a besoin de conseils ou simplement, de parler. De plus, son bébé ne peut pas suivre des cours de natation par exemple. La jeune maman indique que ce n’est pas la fin du monde, mais soulève une préoccupation quant à la socialisation d’Émilia puisque celle-ci ne connaît que ses parents.  

Une inquiétude que partage Denise puisque sa fille n’a pas eu la chance de socialiser avec les personnes de son entourage. «Aimée ne connaît pas vraiment d’autres gens comme ses grands-parents. Alors, au mois de septembre, quand je vais retourner au travail, ça sera difficile et ça va être un gros choc [pour elle] d’aller à la garderie. Elle n’est pas habituée aux autres enfants». 

Denise Anctil et sa fille, Aimée. Elle est excitée de célébrer la fête des Mères pour la première fois de sa vie. Crédit: Courtoisie.

Un stress supplémentaire pour leur accouchement

Vivant un accouchement pour la première fois, Denise avait des incertitudes vis-à-vis de ce moment qui était alors pour elle, inconnu. La covid-19 a ajouté une couche de stress. Ses craintes étaient un manque de personnel lors de son accouchement et de donner la vie seule, sans son conjoint à ses côtés. La naissance de sa fille s’est bien passée; elle s’est sentie en sécurité et son époux a pu l’accompagner. 

Pour Joëlle, sa plus grande crainte était que son mari attrape la COVID-19 et qu’il ne puisse pas venir à l’hôpital avec elle. Une peur qui, fort heureusement, ne s’est pas concrétisée. Cependant, lors de cette journée, son partenaire n’a pas pu entrer dans l’établissement hospitalier jusqu’à ce qu’elle obtienne une chambre. De plus, avant d’y être placée, la future maman a dû porter un masque sanitaire. Son accouchement s’est bien passé et elle salue l’équipe masquée d’infirmières et de médecins.

Aujourd’hui, même si elles vivent un début de maternité dans d’étranges circonstances, Denise et Joëlle sont très contentes d’être mères. Elles ont longtemps désiré la venue de leurs petites filles.