Des fleurs, des chocolats, un cadre photo, un objet fabriqué avec grand soin par un écolier ou juste un poème, qu’importe! La fête des mamans, d’origine grecque, restera toujours un souvenir inoubliable dans la mémoire des enfants. Ces derniers ne lésinent pas sur les moyens pour exprimer leur amour envers leur maman. Pas seulement. Les grands aussi célèbrent ce moment précieux avec celle qui leur a donné la vie.
Françoise Sigur-Cloutier, a travaillé pendant 18 ans pour Radio Canada, elle est au courant de tout, écoute la radio sur son Ipad et sur son cellulaire en même temps; elle regarde la télé qui est «kaput maintenant», révèle cette ancienne présidente de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF). Elle regarde tout en même temps, «je suis multimédia», se qualifie-t-elle en éclatant de rire. Mais qui est-elle ?
«Je rends folles mes filles», reconnait Françoise d’un air guilleret . Elle a beaucoup contribué au développement de la francophonie dans l’ouest canadien et continue toujours son engagement. Cette francophonie qui a été son outil d’intégration en Alberta. Elle a été la première employée francophone de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) régionale de Calgary en 1973, jadis la Société franco-canadienne.
Native de Toulouse, dans le sud de la France, Françoise est maman de deux filles et enceinte du troisième lorsqu’elle pose le pied au Canada en 1967. Deux ans plus tard, elle choisit la ville de Calgary en Alberta pour s’y installer avec sa petite tribu. Jusqu’à aujourd’hui elle se considère toujours immigrante.
Elle parraine ses parents. Marguerite, sa mère de quatre-vingt-dix-huit ans aujourd’hui, les a rejoints en 1989 et restera, elle, au Canada. Pas son père. «Ma mère ne s’est jamais épanouie comme ça à Calgary», constate positivement Françoise.
D’une province à l’autre
Elle habite à Calgary de 1969 à 1990 où elle se remarie avec Michel qu’elle appelle son coco depuis 37 ans. La famille représente énormément pour Françoise Sigur-Cloutier. C’est sacré. Elle quittera la ville albertaine de la rose sauvage pour la Saskatchewan.
Elle y restera jusqu’en 2019 où elle reviendra à Calgary. «C’est parce que ma mère commençait à vieillir que j’ai décidé de revenir à Calgary», confie l’ancienne toulousaine. La famille habite dans une maison bigénérationnelle car une de ses filles partage la maison avec elle.
Marguerite Sigur s’est beaucoup impliquée dans la communauté et aujourd’hui Françoise pense avec beaucoup d’amour que sa mère, à 98 ans, «peut les quitter n’importe quand», dit-elle, en passant à travers toutes les récompenses et les prix que celle-ci a reçus.
Une relation fusionnelle
Très proche de sa mère, la relation de Françoise avec ses deux filles est aussi fusionnelle. Lorsqu’elle décrit la fête des mères, c’est de façon luxueuse et raffinée qu’elle la célèbre : «homard et champagne même pour la fête des Mères car c’est une célébration importante».
Après ce repas royal, elles se rendent dans une pâtisserie française de Calgary. Cette année, «on ne sait pas comment on va faire car on vient de recevoir une alerte Covid, ça veut dire qu’on ne va pas faire la fête des mères ?», s’interroge-t-elle. «De toute façon, on a fêté Noël par zoom, on fêtera la fête des Mères par zoom», se résigne-t-elle.
La fête des Mères est un événement important pour Françoise Sigur-Cloutier qui a beaucoup œuvré dans des groupes féministes. La maternité est quelque chose d’extrêmement cher à ses yeux. Chaque fois qu’elle donne son CV, elle ajoute que son plus beau rôle est celui de maman.
Elle ne dit pas que toutes les femmes doivent se définir par le rôle de mère, mais elle définit sa propre personne aussi par son rôle de mère; ce rôle l’a définit autant que tout le reste de sa carrière, tout le reste de ses études ou plus encore, que tout le reste de sa contribution à la communauté francophone ou à la communauté en général.
«Tout le temps je me définis comme mère de trois enfants, grand-mère de quatre petits-fils et arrière grand-mère d’un petit-fils que je n’échangerai pour rien au monde même si j’avais souhaité une petite-fille», résume-t-elle.