David Caron est gestionnaire des études au Centre collégial de l’Alberta. Son quotidien est de s’assurer que tout est en place pour que l’étudiant puisse suivre son programme sans anicroche et qu’il reçoive finalement sa certification. «Pour cela, l’étudiant doit effectuer un certain nombre d’heures dans les domaines de la numératie, la littératie et bien d’autres qui sont contenus dans le programme de l’Envol et les cours qui lui sont dédiés».
Il souligne aussi le nombre d’heures effectuées en stage qui peut approcher un total de 800 heures alors que le minimum prévu pour les mêmes certifications dans d’autres établissements est de 700 heures. Une différence essentielle lorsque l’éducateur prend lui aussi son envol pour accompagner les jeunes enfants dans l’établissement qu’il aura choisi.
Envol, un programme d’apprentissage qui fait référence
«Ce curriculum, Envol, n’est pas obligatoire dans les établissements de la petite enfance», explique David Caron, mais «il deviendra la norme très rapidement», souligne Emmanuelle Sow, la professeure qui enseigne ce curriculum en quatre cours. «C’est le fondement de la petite enfance» basée sur l’approche de Reggio Émilia où l’enfant est «un apprenant puissant et citoyen».
«L’Envol, il doit s’apprendre avec le temps, explique Mme Sow, c’est une façon d’être». Elle insiste, «il faut te déprogrammer pour mieux te programmer». Elle qui a fait ses études au Québec voit la différence avec les anciens programmes. «J’étais un peu la G.O (gentille organisatrice). Cela ne fonctionne plus ainsi. Aujourd’hui, c’est l’enfant qui apporte ses intérêts, son bagage culturel, ses valeurs, ses forces» et c’est à l’éducateur de lui proposer le matériel pour qu’il développe l’intérêt observé. L’enfant prend alors des risques, se trompe et apprend de ses erreurs. «L’éducateur a un rôle de co-apprenant, de co-chercheur, co-concepteur de possibilités.» Elle aime à dire que «l’on redonne à l’enfant le goût de l’imaginaire» aujourd’hui éteint.
Lors de ces quatre cours distincts et interreliés, Emmanuelle Sow offre la possibilité aux étudiants de comprendre l’enfant pour pouvoir l’accompagner et interagir avec lui dans un objectif de bien-être et de développement. «Le cours 1, c’est l’observation de l’enfant et l’apprentissage de qui il est. Ensuite, tu dois créer avec l’enfant un milieu de vie qui reflète ses valeurs, ses intérêts, ses besoins d’apprentissage, culturels et familiaux». Elle insiste d’ailleurs sur le fait que «la garderie est le milieu de vie de l’enfant, pas celui de l’éducateur».
Plus tard, «on construit le citoyen. Il faut assurer le bien-être de l’enfant dans son environnement. Cela passe notamment par “les cent langages de l’enfant”». Une désignation qui fait référence aux multiples possibilités que l’enfant possède pour s’exprimer, pour communiquer avec l’autre. Du langage classique, comme la parole et l’écriture, au langage graphique, symbolique, corporel, logique, fantastique, etc.
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