le Vendredi 26 avril 2024
le Samedi 22 avril 2023 6:15 Chronique

Les bons coups de la ministre Petitpas Taylor

Les bons coups de la ministre Petitpas Taylor
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Guillaume Deschênes-Thériault est doctorant en science politique à l’Université d’Ottawa. Il détient un baccalauréat de l’Université de Moncton et une maitrise de l’Université d’Ottawa. Dans le cadre de ses recherches, il s’intéresse aux communautés francophones en situation minoritaire, avec un intérêt particulier pour l’enjeu de l’immigration. Depuis mai 2021, il est conseiller à la municipalité de Kedgwick au Nouveau-Brunswick.

Le bilan du dernier mois de la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, est des plus positifs : entente avec le Québec, aboutissement des travaux en comité parlementaire sur le projet de loi C-13 et un milliard de dollars de plus dans le budget fédéral pour les langues officielles.

Francopresse – Guillaume Deschênes-Thériault – chroniqueur

La dernière année n’a pas été de tout repos pour la ministre Petitpas Taylor. Au moment du dépôt du projet de loi C-13 modernisant la Loi sur les langues officielles, le 1er mars 2022, peu de personnes s’attendaient à ce qu’un an plus tard, cette mesure législative ne soit toujours pas adoptée. 

Après plusieurs retards, et des débats parfois houleux, l’examen du projet de loi au Comité permanent des langues officielles s’est enfin conclu le 31 mars dernier. Le texte de loi pourra maintenant faire l’objet d’un troisième et dernier vote aux Communes avant d’être envoyé au Sénat.

L’élément qui a permis en grande partie de faire débloquer les travaux est une entente entre les gouvernements du Canada et du Québec concernant une série d’amendements sur l’usage du français au sein des entreprises privées de compétence fédérale. 

Au départ, le gouvernement québécois souhaitait que les entreprises situées au Québec soient obligatoirement assujetties à la Charte de la langue française du Québec. Ce ne sera pas le cas. Toutefois, les amendements adoptés font en sorte que le projet de loi C-13 comprend désormais des obligations très similaires à la législation québécoise sur ce sujet. 

La ministre Petitpas Taylor et le ministre québécois de la Langue française, Jean-François Roberge, ont tous deux mis de l’eau dans leur vin pour trouver un terrain d’entente plutôt que de rester campés sur leur position de départ. 

Dans une époque marquée par le cynisme en politique, ce type d’entente est un vent de fraicheur. Ce sont les francophones de partout au pays et la langue française qui en ressortent gagnants.

À lire aussi : C-13: deux nouveaux amendements pour les francophones

Une stratégie politique à point

En obtenant l’appui du gouvernement du Québec à son projet de loi, la ministre Petitpas Taylor s’assure de son adoption aux Communes. 

Sur Twitter, le ministre Roberge a qualifié la version amendée du projet C-13 «d’avancée majeure pour la vitalité du français au Québec et au Canada».

Les troupes de Pierre Poilievre souhaitent faire des gains au Québec lors des prochaines élections fédérales. Ce serait partir d’un bien mauvais pied pour eux que de voter contre un projet qui renforce la protection* du français, pas seulement selon les dires des libéraux, mais aussi ceux du gouvernement du Québec.