En 2021, l’Alberta a conclu une entente avec le gouvernement fédéral pour offrir des places en garderie à 10 $ par jour. Si les services de garde francophones bénéficient de ce programme, ce dernier ne résout pas le problème de pénurie de places dans le secteur.
Francopresse
Pour Brigitte Kropielnicki, directrice générale du Conseil scolaire du Nord-Ouest de l’Alberta, cette entente reste très avantageuse pour les parents. «Au lieu de payer 950 $ [par mois], ils payent autour de 500 $. C’est la moitié des frais. C’est très bien pour les parents, ça leur donne une chance de placer leur argent ailleurs, surtout une famille qui a plus d’un enfant.»
Le Conseil scolaire gère trois écoles francophones dans le Nord-Ouest de la province, dont une garderie à l’école Nouvelle Frontière à Grande Prairie, depuis 2019. «Avant qu’on ouvre nos portes à Grande Prairie, il n’y avait aucun service de garde en français», rappelle la directrice.
Depuis la mise en place de l’accord fédéral-provincial, le service de garde est plein. «Des familles avaient retiré leurs enfants, surtout pendant la pandémie, car elles n’avaient plus les moyens de payer. Un parent demeurait à la maison.»
La directrice générale explique que «depuis que l’entente est entrée [en vigueur,] il y a des familles qui sont revenues aux services de garde et les parents sont retournés au travail. Cela aide la communauté de Grande Prairie qui en général a besoin d’employés dans tous les secteurs. Ça fait boule de neige positivement.»
Le Centre scolaire du Nord-Ouest explore actuellement la possibilité d’ouvrir une garderie à l’École des Quatre-Vents à Peace River.
Mais les listes d’attente des garderies ne raccourcissent pas. Selon une étude de la Fédération des parents francophones de l’Alberta (FPFA) et du Conseil de développement économique de l’Alberta (CDEA) présentée le 13 février 2023, il manque de places dans les services de garde francophones de plusieurs zones, y compris à Calgary et à Edmonton.
«Plusieurs quartiers de [Calgary et Edmonton] ne comptent aucune place en garderie à temps plein alors qu’un nombre important de francophones y demeurent. Selon nous, il est possible d’agir en y créant un site de garderie aussitôt que possible», peut-on lire dans le rapport.
«On a dévoilé que pour six enfants francophones en Alberta, il y a moins d’une place en service de garde. On est extrêmement mal desservis», alerte Mireille Péloquin, directrice générale de la FPFA.
«Il y a des quartiers en Alberta qui sont bien servis, puis il y en a même où on dit qu’il existe des services, mais ce n’est quand même pas adéquat. Il n’y a pas suffisamment de places.» Cela pousse certaines familles à se tourner vers des services anglophones, déplore-t-elle.
Avec ce genre d’étude, la FPFA espère constituer une base de données qui pourrait être utile au gouvernement dans ses futures prises de décisions : «C’est le message qu’on est en train de passer au gouvernement provincial, de leur dire : si vous allez financer, si vous recevez des demandes pour des francophones, voici où sont nos besoins», déclare Mireille Péloquin.
Selon elle, il faudrait apporter des modifications à l’entente fédérale-provinciale. Pour cette raison, la FPFA essaie de travailler avec le gouvernement albertain. «On croit que si on n’exprime pas c’est quoi nos besoins, c’est difficile pour eux de deviner. On a quand même de bons contacts avec les administrateurs du côté du ministère.»
Car malgré le coup de pouce financier des services de garde à 10 $ par jour, les francophones se trouvent toujours lésés en Alberta : «Il y a beaucoup de déplacements pour un parent qui veut avoir accès à un service de garde en français, remarque Mireille Péloquin. Ça demande des ressources supplémentaires. Tandis que pour un anglophone, c’est plus accessible.»
Même si les frais des services de garde sont les mêmes pour les parents des deux communautés linguistiques, «la subvention va beaucoup plus loin pour la majorité, parce que c’est à côté de chez eux. Pour le francophone qui a la même subvention, mais qui doit traverser la ville, à la fin de la journée, la subvention est moins importante», conclut la directrice générale de la FPFA.
L’Accord entre le Canada et l’Alberta sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants prévoit un investissement de 3,8 milliards de dollars entre 2021 et 2026, «ce qui permettra de créer jusqu’à 68 700 nouvelles places en garderie agréée», rapporte le ministère des Services à l’enfance de la province.
«Ce travail comprendra des initiatives ciblées visant à créer des places pour les familles issues de populations diverses et mal desservies, y compris, mais sans s’y limiter, les familles francophones.»
Quand des personnes noires victimes de racisme franchissent enfin le pas et décident de faire état de ce qu’elles endurent, il y a aussitôt un autre obstacle qui se dresse devant elles : la rigidité du système juridique. Deux experts, chacun dans leur domaine, le professeur Carl James, de la York University (Ontario), et Me Elsy Gagné, membre de l’Association des juristes d’expression française de l’Alberta (AJEFA), en parlent.
Mehdi Mehenni
IJL – Réseau.Presse – Le Franco
En Alberta, dans les milieux scolaires comme dans le monde du travail, les personnes racisées sont généralement réticentes à l’idée de signaler les actes d’intimidation qu’elles subissent. La raison mise en avant est le plus souvent la peur des représailles, à en juger par les récents témoignages recueillis par Le Franco.
*Lire Racisme envers la population noire : la parole se libère dans les écoles à Edmonton paru dans l’édition du 3 février 2022.
Carl James, professeur à la York University (Ontario), auteur de plusieurs livres et spécialiste de l’intersectionnalité entre la race, l’ethnicité, le sexe, la classe et la citoyenneté, explique ce phénomène par l’interférence de plusieurs éléments pas toujours faciles à décortiquer.
Parlant du racisme envers les personnes noires à l’école, Carl James note, tout d’abord, que «les enseignants jouent un rôle très privilégié dans la vie des élèves et de leurs parents», et que, partant de ce principe, ces derniers «essaieront toujours d’éviter d’entrer en conflit avec les instituteurs».
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De ce fait, même lorsque les élèves peuvent avoir raison de se plaindre d’actes de racisme, souligne le professeur James, les parents «préfèrent s’en tenir à ce que dit l’enseignant de peur de compromettre l’éducation et la réussite de leurs enfants dans la société».
Cette réticence se manifeste de manière encore plus prononcée dans le cas où les parents sont des immigrants, relève notre interlocuteur. Considérant qu’ils n’ont pas «une bonne compréhension du système» dans lequel ils évoluent, les parents sont plus susceptibles de «s’en remettre au jugement des enseignants».
Et tout cela contribue forcément, de l’avis du professeur, «aux faibles résultats scolaires des élèves noirs et aux difficultés de santé mentale qui en résultent».
Mais ce n’est pas seulement avec les enseignants que les élèves peuvent avoir des problèmes, prévient Carl James. Ils peuvent en avoir aussi avec les membres de groupes de pairs. «Ce sont, là encore, des choses que les étudiantes et les étudiants racialisés vont chercher constamment à éviter. Et cela a également des répercussions sur leur scolarité et leur éducation.»
Donc, en plus de l’intimidation, il y a aussi les représailles. Le professeur James affirme que «les personnes noires, que ce soit à l’école ou au travail, sont très conscientes du fait qu’appeler le racisme par son nom affectera leur avancement».
Selon lui, des études canadiennes ont montré que «les étudiants noirs n’obtiennent pas leur diplôme au même rythme que leurs pairs, qu’ils sont plus susceptibles d’être suspendus ou expulsés de l’école et qu’ils n’entrent pas à l’université au même rythme que les camarades».
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Parmi les raisons expliquant cette réalité, Carl James cite la possibilité que «les élèves ne reçoivent pas le type de soutien pédagogique qui leur permet de réussir leur scolarité. Ils peuvent aussi être notés beaucoup plus sévèrement que leurs camarades ou être traités de façon plus dure».
Alors oui, martèle-t-il, «les représailles sont telles que ces élèves, pour les mêmes comportements à l’école, ne sont pas traités de la même manière que leurs pairs». Surtout, ajoute-t-il, «s’ils suggèrent ou même veulent suggérer que c’est le racisme qui en était à l’origine».
Les élèves et les étudiants noirs ne sont pas seulement aux prises avec les conséquences du racisme à l’école, mais aussi lors d’activités sportives ou récréatives, rappelle le professeur James. «Une fois adultes, ils peuvent ne pas être embauchés ou être ignorés pour une promotion au travail.»
Il explique cette autre réalité par le fait que «le racisme et le colonialisme, qui sont très inhérents à notre société, se reflètent dans les institutions telles qu’elles existent dans la société».
«À moins que les institutions reconnaissent le racisme au sein de notre société et acceptent que les politiques et les pratiques racistes et discriminatoires soient signalées pour les combattre, l’environnement du travail ne sera ni sûr ni équitable pour les personnes racialisées», assure le professeur.
Il invite, à ce propos, à «faire la différence entre l’attitude d’une personne envers la personne racialisée» et «la façon dont le système traite la personne racialisée».
«C’est ce que nous appelons le racisme systémique et c’est là que les politiques des institutions sont discriminatoires en fonction de la race.» Carl James
«C’est ce que nous appelons le racisme systémique et c’est là que les politiques des institutions sont discriminatoires en fonction de la race», nuance-t-il.
S’il est établi que le système de fonctionnement des institutions est en soi un engrenage qui ne permet pas aux personnes racisées de s’épanouir professionnellement, il y a un domaine qui n’en est pas moins compliqué : le droit. Un système dans le système. Lorsque des personnes estiment qu’elles sont victimes de racisme, la première question qui vient à l’esprit d’Elsy Gagné, avocate et membre de l’AJEFA, est : «Y a-t-il une preuve?»
«Le racisme et l’intimidation existent, mais comment les prouver? De toutes les plaintes que je reçois du milieu du travail, c’est toujours la même question qui revient : est-ce qu’il y a une preuve écrite, dite ou des témoins? Est-ce que c’est en raison de la race ou d’un manque de performance? C’est toute la difficulté», souligne-t-elle d’emblée.
Ensuite, pour établir qu’il y a un acte d’intimidation, il y a lieu d’établir plusieurs paramètres et c’est tout un processus. D’abord, «s’il s’agit d’un groupe ou d’un individu à l’origine de l’intimidation. D’un employeur ou d’un employé? Est-ce qu’il y a des faits réels? Est-ce que cela entre dans le cadre juridique?», énumère Elsy Gagné.
Elle relève, dans ce sens, que «les règles qui s’appliquent sont très complexes», que «du point de vue du droit, c’est très difficile de prouver qu’il y a un acte de racisme, même si vous prenez le meilleur des avocats».
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Ce n’est pas pour rien que, sur les cinq personnes qui l’ont contactée entre 2021 et 2022 évoquant des actes d’intimidation, Elsy Gagné n’a pu établir, à son niveau, que seulement un cas relevait des tribunaux. C’est celui d’une dame âgée dans la cinquantaine, détentrice de deux maîtrises, qui a perdu son emploi.
«Elle ne m’a pas révélé au début qu’il s’agissait d’un acte de racisme. Je ne savais pas, moi non plus, qu’elle était une personne noire. Je lui avais seulement parlé au téléphone. C’était une femme très qualifiée. Elle était directrice d’un département et on a nommé un autre directeur au même poste. Une manière de la pousser vers la porte», raconte-t-elle.
«Dans le système juridique, les règles sont si rigides qu’il vaut mieux régler les conflits de cet ordre à l’amiable.» Elsy Gagné
Lorsque Elsy Gagné a appris que la dame avait également signé une décharge à son insu, il n’y avait plus aucun doute. «C’est rare que je dise cela immédiatement aux personnes qui me contactent pour des cas similaires, mais nous étions bel et bien là face à un acte d’intimidation lié à la race», lance-t-elle.
Certes, la dame a été compensée en fonction de ce qu’elle devait recevoir, mais toujours est-il, insiste Elsy Gagné, que «dans le système juridique, les règles sont si rigides qu’il vaut mieux régler les conflits de cet ordre à l’amiable».
En Alberta, les attaques contre les femmes musulmanes se sont multipliées ces dernières années. Le Service de police de la ville d’Edmonton (EPS) juge la situation «préoccupante» et admet «l’existence d’un problème de sécurité publique». Le Conseil des communautés musulmanes d’Edmonton (ECMC) réclame, de son côté, des peines plus sévères à l’encontre des agresseurs.
Mehdi Mehenni
IJL – Réseau.Presse – Le Franco
Alors que les citoyens musulmans de la province croyaient en avoir fini avec ces agressions dans les lieux publics, une nouvelle attaque vient jeter l’effroi sur la communauté, regrette Toqa Abdelwahab, étudiante à l’Université de l’Alberta.
Selon EPS, par l’intermédiaire de sa section des communications, les membres de la patrouille de la Division Nord-Est sont intervenus le 1er janvier dernier près de la mosquée Al Ameen et ont procédé à l’arrestation de Jeffrey Ryan Hill, 34 ans, pour méfait de moins de 5 000 $ et menaces contre une femme musulmane.
«Après consultation avec l’Unité des crimes haineux et de l’extrémisme d’EPS, les enquêteurs ont recommandé que l’article 718.2 du Code criminel du Canada soit appliqué dans cette affaire. Cela permet aux tribunaux d’envisager une augmentation de la peine lorsqu’il y a preuve que l’infraction a été motivée par la haine», précise le Service de police d’Edmonton.
D’après le président sortant du Conseil des communautés musulmanes d’Edmonton (ECMC), Masood Peracha, «l’agresseur a d’abord tenté de harceler une femme musulmane assise dans son propre véhicule avec ses deux enfants avant d’apporter une pelle d’une propriété voisine et de commencer à l’attaquer».
Une scène dont parle avec colère la jeune étudiante de 21 ans en biologie et en littérature française. «Cela m’a frustrée. J’étais malheureuse», clame-t-elle. Elle affirme que malgré les incessants appels lancés en direction des autorités pour les protéger contre les crimes haineux, «les femmes musulmanes n’ont rien vu venir».
Le Service de police d’Edmonton ne nie d’ailleurs pas l’existence d’un problème de sécurité publique en la matière.
«Les attaques contre la communauté musulmane sont incroyablement préoccupantes. Lorsque les membres d’une communauté ont peur de sortir de chez eux, ont peur de se rendre dans les lieux de culte, il s’agit d’un problème de sécurité publique», reconnait EPS. Les autorités policières de la ville ont par ailleurs enregistré 11 crimes motivés par la haine contre la communauté musulmane en 2021.
«Les attaques contre la communauté musulmane sont incroyablement préoccupantes.» Section des communications de la Police d’Edmonton
Pour essayer de comprendre et d’expliquer ce phénomène, EPS atteste que ses agents «tentent, après chaque enquête, de déterminer les causes, d’examiner les événements pour voir s’ils ne sont pas liés ou coordonnés et de chercher les motivations des agresseurs». À ce jour, EPS assure qu’aucune piste ne pointe à l’horizon.
De son côté, Masood Peracha avoue que leur organisme communautaire «n’est pas en mesure d’identifier les causes précises de ce phénomène».
Une supposition survient, cependant, à son esprit. «Nous savons qu’il y a eu une augmentation indubitable du racisme antimusulman en Alberta et partout au Canada au cours des dernières années. Ces agressions dans les lieux publics contre des femmes musulmanes portant le voile semblent être une manifestation de cette islamophobie.»
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À la question de savoir si l’ECMC a entrepris des actions pour lutter contre ces agressions récurrentes, notre interlocuteur indique que le Conseil «travaille en étroite collaboration avec les Services de police d’Edmonton, en particulier avec son Unité des crimes haineux». Masood Peracha insiste sur le suivi après le signalement de tels incidents, ainsi que sur la surveillance des résultats de la police dans le cadre de l’application de la loi et des poursuites judiciaires.
Il indique avoir aussi fait des démarches, en lien avec les politiques publiques, auprès du nouveau maire d’Edmonton, Amarjeet Sohi, et de certains conseillers municipaux.
Mais ces efforts ne sont pas d’une grande efficacité aux yeux des femmes musulmanes comme Toqa Abdelwahab. Et la jeune étudiante semble avoir ses raisons. «Lorsque nous avons demandé aux responsables des mosquées de faire quelque chose, ils nous ont suggéré de rester à la maison ou de nous faire accompagner dans la rue par un tuteur», pestifère-t-elle.
«Lorsque nous avons demandé aux responsables des mosquées de faire quelque chose, ils nous ont suggéré de rester à la maison ou de nous faire accompagner dans la rue par un tuteur.» Toqa Abdelwahab
Elle dénonce, extrêmement mécontente, «quand des mosquées ont fait venir des policiers pour donner des conseils de sécurité aux femmes, ils nous ont proposé de porter sur soi du gaz poivré, ce qui est interdit [selon le Code criminel] au Canada. Leurs conseils étaient en grande partie inutiles».
EPS soutient pourtant que ses agents «ne ménagent aucun effort», qu’ils «enquêtent de manière approfondie sur toutes les plaintes» et qu’ils «continuent à appliquer les lois actuellement en place», en s’engageant à «aider à l’introduction d’une législation plus stricte pour les crimes de haine».
Sur ce dernier point, le Conseil des communautés musulmanes d’Edmonton nourrit justement de grandes attentes, Masood Peracha considérant que «les attaques violentes et les agressions motivées par la haine devraient entraîner des peines plus sévères. De même que les juges devraient considérer la haine comme un facteur aggravant lors de la détermination de la peine».
Établies au Canada depuis déjà plusieurs générations, les communautés africaines, notamment maghrébines ou de confession musulmane, continuent d’éprouver le besoin d’enterrer leurs proches dans leurs pays d’origine.
Mehdi Mehenni
IJL – Réseau.Presse – Le Franco
L’Alberta n’échappe pas à cette tradition décidément bien ancrée chez ces communautés issues de l’Afrique. Pour preuve, l’ouverture récente à Edmonton d’un bureau régional de Dernière Demeure Internationale (DDI), une organisation spécialisée dans le rapatriement des dépouilles.
Établie au Québec, DDI existe depuis 2018, mais ce n’est que depuis la fin de janvier 2022 qu’elle est officiellement opérationnelle en Alberta, comme l’affirment Lyse Riza et Hervé Njanjouo, codirecteurs régionaux pour l’Alberta.
«Nous avions constaté que beaucoup d’immigrants, qui vivaient dans la précarité, principalement des afro-descendants, ne pouvaient pas payer la facture funéraire en raison de leurs faibles revenus. Lorsqu’il y a un décès, nos proches en Afrique souhaitent voir le corps et faire le deuil. Cela crée une pression financière et psychologique sur la famille se trouvant ici», explique Lyse Riza.
«Cela crée une pression financière et psychologique sur la famille se trouvant ici.» Lyse Riza
C’est dans cet esprit, souligne-t-elle, que «DDI a pensé à la solution d’accompagner dignement les communautés immigrantes, alléger la pression financière sur elles et améliorer leurs conditions de vie».
Pour devenir membre de DDI, la démarche est plutôt simple, selon Hervé Njanjouo. Il suffit de créer un compte sur la plateforme pour y adhérer. «Quand survient un décès, tous les adhérents reçoivent simultanément un message. Après quoi, une somme est prélevée sur le compte de chaque membre.»
Pasteur Armand, un adhérent actif de DDI, en a fait l’expérience récemment. Il habite Calgary et a perdu son cousin en janvier 2021. «Comme chaque membre peut avoir des adhérents proches sous sa charge, cela m’a permis de rapatrier mon cousin Eddy au Rwanda.»
Décédé à l’âge de 56 ans après une lutte de plusieurs mois contre la maladie, le cousin de M. Armand n’avait pas émis de volontés précises quant aux modalités de ses funérailles. Alors que 90% des membres de sa famille vivent à Kigali, la capitale du Rwanda, ils ont jugé bon de l’enterrer là-bas.
Cette décision a été motivée par deux facteurs, soutient Pasteur Armand. Le coût de l’enterrement qu’il juge assez élevé au Canada et le fait de permettre à ces proches de lui rendre un dernier hommage.
«Mme Henriette Wambo a fait remarquer dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture qu’avoir une représentation DDI en Alberta était un objectif réalisable et devrait servir de motivation pour continuer à mettre tout le monde sur le pont dans la construction de cette grande organisation.»
«Au bas mot, un enterrement coûte 20 000 $ au Canada, sans les frais d’entretien de la tombe qui sont versés annuellement. Mais il y a aussi ses enfants qui sont établis en Europe et c’est plus facile pour eux d’aller au Rwanda que de venir au Canada», ajoute-t-il.
Depuis sa création en 2018, sur les 19 décès qui lui ont été signalés, Dernière Demeure Internationale a rapatrié neuf dépouilles vers leurs pays d’origine, principalement sur le continent africain.
Si dans le pays d’origine de Lyse Riza, le Burundi, «cela répond seulement à des considérations traditionnelles qui veulent que nous soyons enterrés parmi les nôtres», il peut en être autrement dans d’autres pays, comme le souligne Hervé Njanjouo, originaire du Cameroun.
«Il y a des tribus en Afrique pour qui avoir le corps est primordial. Les Bamilékés (une tribu de l’ouest du Cameroun), pour garder l’arbre généalogique de la famille, prélèvent le crâne du défunt trois années après son enterrement. Cela permet de faire le culte des ancêtres», explique notre interlocuteur. C’est grâce à cette pratique qu’il connait la grand-mère de sa grand-mère et peut remonter jusqu’à neuf générations.
«Il y a des tribus en Afrique pour qui avoir le corps est primordial.» Lyse Riza
Un besoin que comprend parfaitement Jean-Marc Barreau, professeur en anthropologie spirituelle à l’Université de Montréal. Il possède une connaissance approfondie de la question puisqu’il est également titulaire de la Chaire Jean-Monbourquette sur le soutien social des personnes endeuillées et membre permanent du Centre interdisciplinaire de recherche sur les religions et les spiritualités (CIRRES).
Pour M. Barreau, «la résolution du deuil ne se fait pas de manière artificielle. Elle exige souvent des éléments culturels qui varient, certes, d’une culture à l’autre, mais qui en disent long sur l’exigence du processus de deuil».
«Voir la dépouille de la personne aimée dans son pays d’origine est un élément clé pour la résolution du deuil. L’endeuillé dira : ‘’il est rentré chez les siens’’. Ce faisant, il honore la culture du défunt et permet une célébration qualifiée de la religion du défunt et de sa famille, les rites culturels, etc.», analyse Jean-Marc Barreau.
Membre permanent du Réseau québécois de recherche en soins palliatifs et de fin de vie (RQSPAL) et coordonnateur des stages en soins spirituels, et professeur adjoint à l’Institut d’études religieuses (IÉR), il avance aussi le paramètre de la religion. C’est, celui-lui, un facteur déterminant dans ce désir d’être inhumé dans «sa terre» ou de voir ses proches y être inhumés.
«Chaque religion monothéiste développe un sentiment d’appartenance qui fait que l’on veut être inhumé avec les siens, que l’on souhaite que l’être cher soit auprès des nôtres. Et de notre Dieu, c’est sûr», note Jean-Marc Barreau.
«Le pays d’adoption n’offre pas nécessairement tous les rites originels nécessaires aux funérailles.» Jean-Marc Barreau
À cela s’ajoute un élément culturel, «car le pays d’adoption n’offre pas nécessairement tous les rites originels nécessaires aux funérailles et à la résolution du deuil. Le pays d’origine respectera cela». Et puis, il y a un aspect métaphysique que l’on ne souligne jamais assez, de l’avis de l’expert.
«Pour que le deuil se fasse convenablement, le ‘’lieu’’ des funérailles est important comme le ‘’temps’’. Deux éléments qui permettent d’amorcer plus sereinement le processus de deuil et de l’accomplir aussi, car on revient sur le ‘’lieu’’ régulièrement à des ‘’temps’’ précis (anniversaires, fêtes religieuses, etc.).»
Le professeur Barreau a conduit durant plus d’un an un projet de recherche pour identifier comment la pandémie a contribué à complexifier le deuil et son processus. Il avertit, «ne pas faire son deuil, c’est prendre le risque de développer des pathologies qui affectent la santé des personnes».
«Il existe des deuils suspendus, qui ne se font pas en raison de contextes migratoires ou pandémiques. C’est une réalité que la société et les pouvoirs publics doivent prendre très au sérieux », prévient-il.
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Il poursuit : «Un deuil non résolu se rapproche de l’état de sidération, même si c’est différent. Et cet état de suspens peut regarder le processus de deuil d’une personne, mais aussi d’une communauté (famille, village, pays). C’est une réalité complexe qui exige une prise en compte précise».
Il considère donc que «l’investissement de la communauté est essentiel pour la résolution du deuil». «La communauté offre à la fois un support affectif à la personne endeuillée, mais aussi, dépendamment des cultures, le ‘’droit’’ d’être en deuil. Elle confirme ce droit et l’accompagne», conclut-il.
Avec près de 2 500 milles de littoral, la Nouvelle-Écosse abrite de nombreux secrets : alcôves océaniques et ports cachés. On pense que ces endroits isolés ont donné naissance à la boisson préférée de la province : le rhum. Faisant partie du tissu culturel de la Nouvelle-Écosse, les histoires de rhum et de course au rhum ont été transmises de génération en génération par des récits et des chansons. Les récits sont les plus forts dans nos villes et villages côtiers où la pêche et les traditions de la mer font toujours partie de la vie quotidienne.
IJL-Franco.Presse-Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
La Nouvelle-Écosse, dont on dit qu’elle a vu le jour avec les pirates dans les années 1700, est devenue plus connue pour la vente de rhum, car la côte peu peuplée est devenue une halte privilégiée pour les pirates. La contrebande de rhum ou «bootlegging» est une activité illégale qui consiste à transporter ou à faire passer en contrebande des boissons alcoolisées lorsque ce transport est interdit par la loi.
La contrebande a généralement lieu pour contourner les lois de taxation ou de prohibition dans une juridiction particulière. Le terme «rum-running» s’applique plus communément à la contrebande par voie maritime ; le «bootlegging» s’applique à la contrebande par voie terrestre.
Fait remarquable, les distilleries de la province ont été la première grande industrie de Halifax, avant même la pêche ou la construction navale, ce qui signifie qu’il y avait des produits à partager, notamment avec les États-Unis et leur tristement célèbre Rum Row.
La prohibition a été abolie dans les années 1930, mais les Néoécossais ont conservé leur relation avec le rhum. Après tout, ils adorent boire, comme le prouve le fait que la province possède les premières brasseries, distilleries et caves artisanales du Canada. Les voyageurs peuvent maintenant avoir un aperçu de ce qui a façonné l’amour de cette province pour le rhum.
Comme dans beaucoup de nos communautés rurales, il existe de nombreux récits de l’époque du rhum, qui dépeignent cette activité. Par exemple, dans le livre Cap-Rouge — Ancien hameau de Chéticamp — Former Hamlet of Chéticamp, un projet de La Société Saint-Pierre, il y a une section intitulée «L’économie illicite». On y parle de l’époque de la contrebande.
Les habitants de Chéticamp et de Cap-Rouge avaient certains avantages en matière de contrebande : un langage commun avec les fournisseurs de vins fins, de ports et de rhum, les habitants des iles françaises de Saint-Pierre et Miquelon et une côte plutôt solitaire, balayée par des vents violents et difficile à contrôler. Les gros bateaux veillaient à rester en dehors de la limite des trois milles et les petits bateaux allaient à leur rencontre.
Les épaves étaient une autre source de revenus et de luxe inattendu à Cap-Rouge. Joseph Denis Muise raconte que lorsque le Catalogue, un voilier qui transportait du rhum de Saint-Pierre-et-Miquelon, s’est échoué en 1931, tous les hommes de la communauté étaient sur la côte à l’aube pour récupérer la cargaison qui atteignait le rivage, le voilier et les corps de deux hommes n’ont été retrouvés que plusieurs jours plus tard.
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Il y a aussi des souvenirs des années de richesse inattendue ; l’année de la farine en 1874, l’année de la brique en 1875.
Il y a plusieurs années, le regretté Léo (à Dan) Chiasson m’a raconté une histoire sur ce qu’il appelait «l’année du rhum». En 1932, Louis (à Dominique) Doucet et son frère jumeau, Joseph, de Saint-Joseph-du-Moine, sont tombés sur ce qu’ils considéraient comme un véritable trésor.
Ils se promenaient le long de la côte lorsqu’ils ont remarqué que des barils flottaient dans l’océan et étaient rejetés sur le rivage. Curieux, ils ont examiné la scène et ont vite compris qu’il s’agissait de barils de rhum de cinq et dix gallons. Très excités, ils ont tenté de récupérer une partie de cette cargaison. Certains des barils s’écrasaient contre les rochers et se brisaient.
Selon Léo Chiasson, cette histoire est toujours restée un peu mystérieuse. Apparemment, ces quinze à vingt barils de rhum provenaient d’un bateau qui a été trouvé en mer. Le bateau a été ramené au port de Grand-Étang. Siméon Cormier et Léo Chiasson s’en sont occupé. Ils ont découvert deux cadavres à bord. Un homme a été trouvé dans la cabine de couchage et l’autre dans la salle des machines.
Comme il n’y avait pas de Gendarmerie royale du Canada établie dans cette région à l’époque, il y a eu peu d’enquêtes.
Le bateau a finalement été amené à Chéticamp et dans la partie inférieure du bateau, ils ont trouvé plus de ce rhum, dans un compartiment caché.
On a demandé à Léo de s’occuper de l’enterrement des défunts. Il n’y avait aucune identification sur eux et personne n’a revendiqué ces hommes, donc on ne savait pas s’ils étaient catholiques ou protestants.
C’est pour cette raison que les corps n’ont pas pu être enterrés dans la zone habituelle du cimetière Saint-Joseph, mais qu’ils ont été déposés dans un coin isolé, parmi ceux où étaient enterrés à l’époque les corps en quarantaine et les corps non baptisés.
On dit que des membres de la famille sont venus de la région de Sydney, à la recherche de ces hommes. Ils ont demandé qu’on les dépouille pour les identifier, mais n’ont jamais réclamé les corps.
Était-ce les hommes que la famille recherchait? Ont-ils reconnu leurs proches, mais ont-ils eu peur de le faire savoir en raison de l’illégalité liée à l’incident? Malheureusement, comme pour beaucoup d’autres histoires, les détails disparaissent avec le temps.
C’était l’époque de contrebande et on disait que ce rhum était si puissant qu’on ne pouvait pas le boire pur. Le commerce du rhum était une entreprise dangereuse et à haut risque.
Ce mystère n’est peut-être pas résolu, mais ce que beaucoup de paroissiens de Saint-Joseph-du-Moine et de Grand-Étang savent par expérience, c’est que le rhum était «plutôt bon» ou, comme nous, Acadiens du comté, dirions «pas mal bon»!
Oh, quels trésors nos côtes recèlent-elles, celui du folklore des pirates et des mystères des jours passés? Peut-être que la prochaine fois que nous nous promènerons le long du littoral, que nous observerons les bateaux depuis les falaises en regardant la marée monter ou que nous nous laisserons tenter par une bière de Nouvelle-Écosse, nous pourrons faire travailler notre imagination et entendre les échos des pirates sur le pont, imaginer le bruit des bateaux immergés dans le brouillard ou nos ancêtres se précipitant sur la côte pour sauver une précieuse cargaison perdue en mer.
Comme leur légende hante nos côtes, peut-être pouvons-nous imaginer un généreux butin caché, passé en contrebande, niché dans notre littoral accidenté.
Le gouvernement des TNO lance deux programmes d’aide financière voués à «assurer la survie» des entreprises des secteurs du tourisme et de l’hébergement, d’ici le retour graduel des voyageurs au territoire. La ministre de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement, Caroline Wawzonek, en a fait l’annonce en chambre le 4 juin.
Thomas Ethier – IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon
Cette annonce survient alors que le gouvernement du Nunavut a annoncé, le 7 juin, l’ouverture de ses frontières aux voyageurs ayant reçu deux doses de vaccins, et ce, sans obligation d’auto-isolement.
En conférence de presse, le 7 juin, la directrice générale de Tourisme TNO, Donna Lee Demarcke, a dit espérer que de tels assouplissements des règles aux frontières seront bientôt annoncés aux TNO. «Nous espérons que ça va se produire très rapidement, a-t-elle commenté. Le tourisme est un marché très compétitif. Le Yukon et le Nunavut ont déjà fait leurs annonces. Espérons que nous ne serons pas trop loin derrière.»
Mme Demarcke dit espérer que le plan d’assouplissement des mesures sanitaires des TNO, qui doit être dévoilé le mercredi 9 juin, comprendra des échéanciers pour les différentes étapes d’assouplissement, dont l’ouverture des frontières aux visiteurs.
«Nous espérons qu’avec ces deux programmes, nos [entreprises de tourisme et nos fournisseurs d’hébergements] auront l’aide nécessaire pour survivre jusqu’à ce que nous atteignions un point où nous ne parlerons plus d’aide et de reprise, mais de stabilité et de croissance», a commenté la ministre Wawzonek, lors du même point de presse.
Désormais, les fournisseurs d’hébergement, dont les installations comprennent trois chambres ou plus, peuvent se tourner vers le Programme de compensation du secteur de l’hébergement touristique pour couvrir certaines dépenses, s’ils ont subi une baisse importante de leur clientèle.
Le Programme prolongé des mesures d’aide liées à la pandémie offre aux exploitants d’entreprise touristique un financement pouvant aller jusqu’à 100 000 $ pour couvrir les couts fixes admissibles. Ces deux programmes, offerts conjointement avec le gouvernement fédéral, via l’agence CanNor, demeurent en place pour le reste de l’exercice financier.
«Les frais fixes ont été un fardeau durant toute la période de restrictions aux frontières, a souligné Mme Demarcke. Pour que les entreprises puissent contribuer à la relance de notre économie, elles doivent pouvoir survivre jusqu’au retour des voyageurs.»
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Sur le plan de la popularité prochaine des TNO comme destination touristique, les deux intervenantes disent avoir observé des signes prometteurs, laissant croire que les Territoires du Nord-Ouest se distingueront aux yeux des touristes canadiens comme une destination sécuritaire, lorsque les règles le permettront.
«J’ai parlé avec plusieurs ministres des provinces et territoires, a souligné la ministre Wawzonek. Nous avons partagé nos visions d’un retour aux déplacements […]. En indiquant que plusieurs de nos résidents ont hâte de voyager pour voir leur famille, mes homologues des provinces m’ont tout de suite répondu que nous allions nous-même connaitre un boum, que les gens voudront venir aux TNO. Nous devons garder en tête que tout le monde au Canada a également envie de voyager.»
Mme Demarcke a également pu observer un intérêt marqué pour les TNO en tant que destination. La directrice de Tourisme TNO se fonde sur une récente expo-vente virtuelle organisée par Rendez-vous Canada, rassemblant plus de 500 kiosques. «En matière de nombre de visiteurs, nous sommes arrivés en troisième position parmi les 500 kiosques virtuels présents, s’est-elle réjouie. C’est spectaculaire ! Cette donnée nous indique que les gens sont intéressés par les TNO.»
À compter du 14 juin, les voyageurs qui ont reçu leurs deux doses du vaccin pourront entrer au Nunavut sans avoir à respecter une période d’auto-isolement. Le Yukon a déjà mis en place une telle politique en mai.
À l’heure actuelle, aux Territoires du Nord-Ouest, seuls les voyageurs en provenance du Yukon et du Nunavut peuvent être exemptés de l’auto-isolement. Les visiteurs du parc national Wood Buffalo, qui se trouve principalement en Alberta, mais dont l’entrée est située aux TNO, peuvent aussi obtenir une autorisation de circulation pour se rendre dans le parc. Certains exploitants touristiques en secteur éloignés, par exemple des pourvoyeurs, peuvent enfin obtenir une autorisation pour recevoir des voyageurs sans qu’ils aient à effectuer la quarantaine. Dans tous ces cas, on ne demande pas aux voyageurs de fournir d’attestation de vaccination.
Juin marque la célébration de la Fête des pères au Canada. Introduite aux États-Unis au début du XXe siècle, cette fête souligne le rôle important des pères. Alors que les pères cisgenres – pour qui le genre ressenti correspond au genre assigné à la naissance – sont facilement associés à la célébration, les pères transgenres binaires – avec une identité de genre qui diffère du sexe assigné à la naissance – sont dorénavant aisément inclus au groupe. Qu’en est-il des pères transgenres non-binaires qui ne se sentent ni strictement homme ou femme?
Marie-Paule Berthiaume – IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO
L’animateur et panéliste du Comité FrancoQueer de l’Ouest (CFQO), Émanuel Dubbeldam, offre des activités de sensibilisation à travers l’acronyme de LBGTQ2+ aux élèves en milieu francophone minoritaire de l’Ouest canadien, à leur personnel enseignant et à leurs parents.
Son rôle est d’expliquer les termes «lesbienne», «gai», «bisexuel», «transgenre», «en questionnement», «two spirit ou bispirituel» et autres. Il illustre les termes pour son auditoire afin de faciliter leur compréhension. «On contextualise le genre assigné à la naissance, l’expression de genre et l’orientation sexuelle romantique», énumère celui qui est également membre du conseil d’administration de ce comité.
Il explique que le genre assigné à la naissance, «masculin» ou «féminin», l’est en fonction des organes génitaux externes et qu’il concerne l’aspect biologique et physiologique comme les hormones et les organes génitaux. L’identité de genre, en contrepartie, est liée au ressenti d’une personne en tant qu’homme, femme ou autre.
«Pour les personnes non-binaires, l’identité de genre se retrouve quelque part entre les deux [homme et femme], c’est une combinaison ou bien c’est quelque chose de complètement à part. Il y a plein de sous-identités non-binaires mais, en gros, ça se définit par le fait de s’identifier en dehors du binaire, homme ou femme du genre», résume l’homme transgenre.
Emmett Lamache s’identifie comme «personne trans non-binaire queer» et il utilise tous les pronoms. Recevant des hormones masculines depuis cinq ans, il a rencontré suite à sa transition sa femme qui est aujourd’hui enceinte. Dès l’annonce de la nouvelle, il savait quel serait son rôle dans le noyau familial et quel terme son enfant utiliserait pour le désigner, soit «Papa».
Mais le rôle qu’il choisirait auprès de ses enfants n’a pas toujours été aussi clair. Tout petit, il rêvait déjà d’être parent. À l’adolescence, alors que son corps changeait, il avait de plus en plus de mal à réconcilier sa volonté d’avoir des enfants et le rôle de mère qui lui serait imposé.
«C’est seulement en prenant conscience de mon identité de genre [non-binaire] et en faisant mon coming-out il y a six ans que je me suis rendu compte que c’était pour ça que je n’ai jamais été intéressé à être mère mais que j’avais toujours voulu être parent. Je voulais prendre le rôle du père. À ce moment-là, ça a vraiment fait du sens», partage le Franco-albertain d’origine.
Le futur papa a toujours été attiré par les femmes. Il a d’abord tenté «d’entrer dans le moule de la société» à l’adolescence en ayant une relation amoureuse avec un homme pendant un an. Il a ensuite fait son premier dévoilement, par rapport à son orientation sexuelle, à 18 ans en sortant avec une fille.
Son identité de genre a été plus longue à découvrir et à valider comme il n’avait aucune notion de transidentité, et encore moins de non-binarité. «C’est en sortant de la communauté francophone, après avoir gradué du secondaire, et en côtoyant plus d’anglophones à l’université que j’ai commencé à rencontrer des personnes issues de la diversité de genre dans la communauté queer dont une qui s’identifiait comme non-binaire. Dès que j’ai entendu le terme, j’ai su que c’est ça que j’étais. Je me suis dit voilà ce qui explique tant de choses», lance-t-il en riant.
Emmett Lamache navigue «entre deux mondes» bien qu’il ait tendance à avoir une expression de genre plutôt masculine et à remplir des rôles considérés masculins au quotidien. La conceptualisation de son identité non-binaire est principalement liée à sa spiritualité.
Pour Émanuel Dubbeldam, les mots identitaires «homme», «femme», «père», «mère», «oncle» et «tante» sont des mots personnels. Il donne l’exemple des mots identitaires liés au rôle de grand-mère. «Il y en a qui préfèrent être appelées «mamie», d’autres «mémé» ou encore «grand-maman».
Il y en a qui veulent simplement être appelées par leur prénom. Ce sont des mots identitaires que l’on choisit pour soi-même. Qu’une personne non-binaire s’identifie à un mot lié à ce qu’elle représente dans sa famille reste sa décision. Si une personne trouve que le mot «père» est confortable, tant mieux! Ça n’a aucun effet sur les gens autour d’elle, à l’exception de sa famille en principe», conclut l’éducateur.
Le fait de ressentir une attirance envers deux ou plusieurs identités de genre.
Le terme décrit une personne pour qui l’identité de genre ne correspond pas à son sexe assigné à la naissance.
Une personne qui se questionne sur son identité de genre et/ou son orientation sexuelle.
Identité spirituelle et autochtone qui, selon la personne, peut autant représenter une identité de genre qu’une orientation sexuelle. Ces identités varient d’une communauté autochtone à une autre et d’une personne à une autre. Le terme Two Spirit a été désigné par les participants du Intertribal Native American, First Nations, Gay and Lesbian American Conference à Winnipeg en 1990 pour représenter la communauté allosexuelle autochtone. Une traduction officielle désignée par un rassemblement semblable n’existe pas en français, mais « bispiritualité » et « deux-esprits » sont des traductions communément utilisées.
Pour plus d’informations :
Yellowknife se trouve sur le territoire de la Première Nation des Dénés Yellowknives et du futur gouvernement métis des TNO. Ce n’est pourtant qu’en 2015 qu’a été entamé le processus de réconciliation avec ces groupes.
Thomas Ethier – IJL – réseau.presse – L’Aquilon
Tout juste engagée sur la voie de la réconciliation, la municipalité de Yellowknife s’engagera sous peu dans un processus de consultations publiques, qui devra alimenter ses efforts pour les années à venir. Le tout sera orienté par le Cadre de réconciliation de la municipalité, un document appelé à évoluer, qui décrit les actions à entreprendre pour bâtir de saines relations avec les gouvernements et groupes autochtones de la région.
Comme l’explique la mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, ce plan d’action qui sera bientôt soumis au public marque le début d’un long itinéraire voué aux développements de bonnes relations avec les groupes autochtones de la région. « Ça ne fait que cinq ans que nous avons réellement commencé à travailler fort avec la Première Nation des Dénés Yellowknives. À leurs yeux, au cours des 75 dernières années, la municipalité n’a pratiquement rien fait pour eux », a indiqué la mairesse à Médias ténois. La relation de travail actuelle ne représente qu’un petit morceau de notre histoire.
Ce Cadre de réconciliation – dont une version préliminaire est disponible sur le site web de Yellowknife – inclut une liste des initiatives déjà entreprises et de celles qui devront aller de l’avant dans les prochaines années. Le tout « vise à établir les fondations sur lesquelles la municipalité bâtira des relations respectueuses et créera une meilleure représentation des groupes autochtones à Yellowknife », peut-on lire dans le document.
Lors d’une rencontre du conseil municipal, ce lundi 14 juin, le chef de Ndilǫ, Ernest Betsina, a laissé savoir que la Première Nation des Dénés Yellowknives a mis sur pied son propre groupe de travail pour l’élaboration de ses propres orientations. « Ce sera un document propre à la Première Nation des Dénés Yellowknives, distinct des intérêts que pourront mettre de l’avant les Métis, par exemple, a-t-il indiqué. Nous serons alors prêts à collaborer avec la municipalité de Yellowknife pour l’élaboration de son plan d’action. »
Créé à partir de premières consultations menées en 2018, le Plan d’action vers la réconciliation de Yellowknife est appelé à changer et devra être alimenté, après son adoption par le conseil municipal, en fonction des idées qui seront soumises par l’ensemble des parties prenantes. Certains des éléments inclus pourront être mis en branle sans passer par un vote du conseil municipal.
« Nous voulons consulter des organisations comme, par exemple, l’Association des femmes autochtones. Les employés de la municipalité pourront également ajouter des éléments, dont certains pourront être mis en branle sans avoir à passer par le processus d’approbation du conseil municipal », explique la mairesse, citant comme exemple la conversion d’une trentaine de panneaux d’arrêt à Yellowknife et à Ndilǫ, qui ont été traduits en langue Wiiliideh.
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Comme autre priorité, la mairesse souligne l’importance, pour le comité Héritage de la municipalité, de transmettre l’histoire de la Première Nation des Dénés Yellowknives, qui serait présentement négligée sur certains sites de la municipalité par l’histoire des mines et des colonisateurs. « Personnellement, j’aimerais lire davantage la langue Wiiliideh à Yellowknife et je souhaite que les résidents en sachent plus, avec notre aide, sur l’histoire de la Première Nation des Dénés Yellowknives, qui étaient ici bien avant la construction de la ville. »
La municipalité entend également mettre en place une stratégie conjointe de développement économique avec les groupes autochtones. Un exercice appelé à s’imposer prochainement, avec la mise en œuvre des accords sur les droits ancestraux. « La Première Nation des Dénés Yellowknives a désigné certains terrains dans la municipalité qui seront voués au développement économique. Nous savons que nous devrons travailler ensemble dans les prochaines années, dès que les ententes territoriales seront mises en œuvre, pour bâtir ces projets », explique Mme Alty.
Selon l’administration municipale, ce n’est qu’en 2015 qu’un processus concret de réconciliation a été entamé dans la capitale, par l’adoption de l’appel à l’action de la commission de vérité et réconciliation du Canada, puis de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
L’achat d’aliments biologiques est une tendance croissante parmi les communautés albertaines. Les consommateurs friands de ces produits en connaissent-ils réellement l’origine ? Le monde de l’agriculture biologique doit lui aussi répondre à des exigences toujours plus élevées.
Meera Sylvain – Correspondante – IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO
Comme tous les types de produits alimentaires, les produits biologiques résultent d’un travail important sur les fermes albertaines et leurs terres. Toutefois, il existe de grandes différences entre les composantes d’une entreprise dite «naturelle ou biologique» et celles dites conventionnelles.
Pierre Fillion, propriétaire d’une ferme biologique située à Donnelly, dans le nord de l’Alberta, s’est lancé dans ce type d’agriculture grâce aux bénéfices qui proviennent de cette profession. Il admet cependant qu’il y a plusieurs étapes à suivre avant qu’une entreprise agricole puisse être considérée comme réellement biologique.
En premier lieu, les fermes biologiques doivent recevoir une accréditation validée par le gouvernement provincial. Cette autorisation permet aux entreprises de commercialiser leurs produits comme étant biologiques. Pour assurer la qualité, la pérennité et la légitimité des produits naturels, celle-ci doit être renouvelée annuellement.
Plusieurs conditions doivent être appliquées avant d’avoir ce type de permis. Ainsi, lors du déroulement du protocole, les inspecteurs agricoles du gouvernement vérifient les reçus des fertilisants biologiques que les agriculteurs propagent sur leurs terrains pour s’assurer qu’ils ne pratiquent pas de l’agriculture traditionnelle.
Ils examinent aussi souvent les récoltes pour garantir qu’il y a toujours de la production parallèle. Concernant la machinerie, l’équipement et les outils utilisés, des traces manuscrites sont obligatoires. «On doit aussi garder un enregistrement des nettoyages qu’on est obligé de faire sur notre équipement pour bien séparer les produits naturels des terres organiques, et empêcher le mélange des deux», ajoute le céréalier.
De nombreuses autres conditions sont à suivre afin que les consommateurs puissent finalement préparer et déguster des produits garantis sans contamination chimique. Par exemple, les engrais naturels utilisés sur les terres doivent également provenir des fermes d’élevage qui soutiennent des politiques semblables.
De plus, des inspecteurs passent souvent dans les champs pour vérifier l’apparence des récoltes en plus de s’assurer qu’il y a une distance de 8 mètres entre les parcelles biologiques et celles conventionnelles. La distinction entre les deux est cruciale pour le bon fonctionnement de l’agriculture biologique.
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Selon un récent rapport d’Exportation et développement Canada(EDC), «les Canadiens auront acheté pour environ sept millions de dollars d’aliments bios en 2020. Ce chiffre ne représente peut-être que 3,2% des ventes de produits agricoles au pays, mais la demande croît au rythme fulgurant de plus de 8 % par année.»
Un état de fait en partie expliqué par les inquiétudes causées par les produits chimiques et leurs effets sur la santé. Cela a d’ailleurs beaucoup motivé Pierre Fillion à effectuer la transition. «J’ai eu des problèmes de santé dans le passé, puis j’ai consulté régulièrement un docteur naturopathe.»
Ce professionnel a mis l’emphase sur le fait que bien manger nourrit et guérit. Convaincu, Pierre y voyait un choix logique et durable qu’il ne regrette pas, «on mange toujours des aliments biologiques chez nous, donc le transfert à ce type d’agriculture avait de l’allure.»
Il est aujourd’hui prouvé que certains pesticides, herbicides et engrais non naturels ont des effets néfastes sur les consommateurs en s’infiltrant dans les récoltes. Plusieurs maladies et troubles de santé ont été attribués à ces agents chimiques. La population prend de plus en plus en considération la qualité des produits et leur provenance.
D’autres soucis proviennent des engrais chimiques. Ils pénètrent dans les cours d’eau, les nappes phréatiques et peuvent aussi s’évaporer dans l’atmosphère. Ces mêmes toxines sont aujourd’hui totalement interdites dans le monde biologique.
Pierre a néanmoins d’autres moyens de contrôler la qualité de ses récoltes, et d’éviter d’utiliser des agents chimiques qui facilitent la mutation des végétaux. «J’utilise de l’engrais vert qui remplace les mutagènes et je me sers aussi de compostage protéiné et d’autres formes de carbone pour nourrir la microbiologie dans la terre», raconte-t-il avec passion.
La ferme Fillion prend aussi avantage des relations symbiotiques entre les organismes qui se développent dans le sol. Les végétaux fournissent du sucre au fongus profondément enraciné sous la terre. En retour, celui-ci procure des nutriments et des minéraux aux plantes qui sont incapables d’en chercher en raison de leurs racines courtes.
Finalement, l’agriculture biologique est un domaine qui se modernise. Elle est aussi devenue une agriculture au rendement efficace, tout en évitant l’utilisation de produits nuisibles et en garantissant le facteur le plus important, la santé.
Pour en savoir plus sur Pierre Fillion et l’association Organic Alberta : https://organicalberta.org
Pour en savoir plus sur l’alimentation biologique au Canada : https://www.edc.ca/fr/blogue/croissance-secteur-biologique-canada.html
Le Portail de l’Immigrant Association (PIA) tiendra la première rencontre publique de la Maison des jeunes francophones de Calgary (MJFC) à 17h sur Zoom, le 15 juin prochain. Financé par l’Initiative des communautés francophones accueillantes (ICFA), le projet pilote compte offrir un lieu multiculturel de rassemblement, d’aide, de soutien, d’encadrement et d’accompagnement pour les jeunes de Calgary.
Marie-Paule Berthiaume – IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO
La ville de Calgary compte parmi les quatorze communautés francophones accueillantes ayant été choisies en 2019 pour accroître leur participation à l’intégration et à la rétention des nouveaux arrivants d’expression française au Canada. Une série de projets en a découlé, dont la création de la Maison par le PIA pour qui les clients cibles sont les femmes et les jeunes. Les activités de la Maison prévues sont de nature éducative, récréative et de soutien.
La directrice générale Evelyne Kemajou du PIA, explique que le manque de services destinés aux jeunes, en particulier l’existence d’un autre lieu francophone en dehors de l’école, a été souvent soulevé lors des rencontres entre organismes communautaires. «On s’est ensuite demandé: qui devrait tenir le flambeau de la francophonie dans les années à venir? C’est la jeunesse!», déclare-t-elle convaincue.
Bien que les restrictions sanitaires actuelles ne permettent pas le lancement officiel de la Maison, une première rencontre virtuelle mensuelle est prévue pour mettre en place un comité de jeunes qui fonctionnera comme un conseil administratif. La programmation initiale, conçue par des adultes en collaboration avec des jeunes participants déjà aux activités du PIA, sera évaluée mensuellement par ce comité. «L’objectif est que la programmation des activités puisse être prise en main par les jeunes à travers le comité. Ce qu’on recherche, c’est qu’ils s’approprient le projet avec l’encadrement des adultes», explique la directrice générale.
La coordonnatrice de la Maison des jeunes, Michelle Mendez Holmes, travaille comme coordonnatrice du programme préscolaire du PIA depuis quatre ans. Elle se décrit comme un guide pour ces jeunes de douze ans et plus qui devront mettre en œuvre la Maison et assurer son succès. «Nous souhaitons avant tout que nos jeunes deviennent des adultes responsables. C’est donc notre responsabilité en tant que communauté de les accompagner dans l’atteinte de cet objectif», déclare-t-elle.
Selon Evelyne Kemajou, l’objectif du projet est de rendre le lieu disponible aux autres intervenants francophones pour qu’ils puissent y offrir leur programmation ou leurs services tout en invitant des organismes anglophones œuvrant auprès des jeunes à s’allier à la Maison pour offrir des activités communes. «Nous sommes en discussion avec des organismes anglophones afin que le projet soit vraiment inclusif car l’inclusivité, ce n’est pas seulement la diversité comme on le dit souvent, mais aussi l’inclusion de jeunes en immersion qui veulent pratiquer leur français par exemple», nuance-t-elle.
Les deux femmes énumèrent les organismes anglophones avec lesquels il serait possible d’entretenir des liens: le Women’s Centre of Calgary qui offre des activités pour les jeunes surtout en été, le Youth Central qui travaille avec de jeunes bénévoles à l’année, Antyx qui travaille l’expression à travers les arts, le Calgary’s Bridge Foundation for Youth qui oeuvre également avec les nouveaux arrivants, le Big Brothers et Big Sisters of Calgary and Area, ceci sans oublier les écoles anglophones et d’immersion.
Du côté francophone, la PIA est en pourparler avec la Francophonie jeunesse de l’Alberta (FJA) pour voir comment ces derniers pourraient jumeler leur programmation à celle de la Maison des jeunes. Une collaboration avec le Centre d’appui familial (CAF) ou encore l’Association francophone de Brooks (AFB), serait également souhaitable selon elles.
La Maison des jeunes est un projet pilote qui va s’étendre jusqu’en 2024. En fonction des résultats obtenus lors de ces deux années de mise en œuvre, une réévaluation du projet sera effectuée afin que la Maison soit en mesure de bénéficier du bailleur de fonds du PIA, soit le ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). «Tout dépend des résultats à venir, comme le niveau du taux de participation, l’implication des jeunes, le degré de satisfaction des jeunes et de leurs parents, qui pourront nous indiquer si la Maison des jeunes est un espace approprié», indique Evelyne Kemajou.
Elle compte veiller à ce que le projet tienne la route et satisfasse les bailleurs de fonds. «Je m’assurerai donc d’encadrer la coordonnatrice Michelle Mendez Holmes, le comité des jeunes et les autres membres de l’équipe qui vont y travailler afin que nous arrivions à bon port.»