Né et élevé à Libreville, la capitale du Gabon, un pays situé en Afrique centrale, Antoine Boussombo, un ancien athlète olympique sur piste, continue d’évoquer sa passion pour le sport, mais cette fois-ci au sein de la francophonie albertaine. Il a d’ailleurs reçu le prix Pierre-Bergeron (jeunesse) décerné par l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) en février et a été honoré lors du dernier Congrès annuel de la francophonie.
Grandissant dans une famille modeste, Antoine Boussombo a toujours eu une très grande passion pour le sport et la littérature. Il aurait voulu être journaliste ou avocat. Malheureusement, cela n’a pas été possible à cause d’un manque de moyens financiers. Cette situation le pousse alors à faire des études de littérature française afin de devenir enseignant.
Après avoir quitté le Gabon en 2001, il s’installe à Edmonton. En arrivant, l’intégration au niveau culturel et linguistique n’a pas été facile. Bien qu’il était diplômé de l’École Normale Supérieure de Libreville, Antoine a dû reprendre ses études à l’Université de l’Alberta pendant cinq ans. Il faisait aussi partie de l’équipe d’athlétisme. Une fois diplômé, il est embauché par l’école Alexandre-Taché où il enseigne le français et l’éducation physique aux élèves du secondaire.
«Le fait de décider de faire ma vie ici, il fallait vraiment s’intégrer, au niveau de la langue, reprendre les études. Même au niveau du sport, les méthodes d’entraînement étaient différentes. Et il fallait accepter tous ces changements pour s’intégrer dans la société», explique Antoine.
Dès son arrivée à Edmonton, Antoine s’implique activement dans la francophonie albertaine en faisant du bénévolat pour plusieurs organismes tels que l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) et la Fédération du sport francophone de l’Alberta (FSFA). «Le jour après mon arrivée, j’ai demandé s’il y avait une communauté francophone ici. J’ai été conduit à La Cité francophone et c’est comme ça que j’ai commencé à militer pour la francophonie.»
Antoine Boussombo s’implique alors comme entraîneur en athlétisme pour les Jeux de l’Alberta et, par la suite, devient un des entraîneurs officiels de l’équipe albertaine lors des Jeux de la francophonie canadienne depuis 2011. Son implication auprès des jeunes est, pour lui, la place où il peut faire une «différence».
C’est cet engagement auprès de la jeunesse francophone qui lui a valu de recevoir le prix Pierre-Bergeron (jeunesse) en février dernier. «Une grande surprise!»
C’est sa fiancée qui, ayant constaté son travail acharné avec les jeunes et leurs apprentissages, a décidé de soumettre sa candidature pour ce prix. «Elle ne m’a même pas dévoilé ça. Je pensais que c’était une blague. Et c’est au moment où j’ai commencé à recevoir les courriels que j’ai vraiment su que c’était du sérieux», s’exclame-t-il.
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Une passion olympique devenue réalité
Dès son plus jeune âge, Antoine se démarque au niveau sportif. Pendant son secondaire à Libreville, il décide d’intégrer une équipe de soccer dans laquelle il est gardien de but. Mais après quelques défaites et le manque de soutien au sein de son équipe, il décide de changer de sport. Il commence l’athlétisme.
«Quand il y avait une défaite, c’était toujours la faute de quelqu’un, on s’accusait mutuellement, dit-il en riant. Et là, je me rencontre que non, au lieu de me faire accuser, je préfère aller faire un sport où je suis responsable que je performe bien ou mal. Alors, c’est comme ça que j’ai fait la transition vers l’athlétisme.»
Après avoir changé de sport, son parcours n’a pas été facile. La passion pour l’athlétisme n’était pas aussi présente dans la vie d’Antoine. Mais à l’âge de 23 ans, tout a changé lorsqu’il rencontre l’entraîneur national du Gabon, Roger Oyembo. «Quand il m’a vu, il m’a dit: “Tu sais, tu as beaucoup de talent. Aimerais-tu vraiment continuer?”»
Mais au début, Antoine n’était pas «convaincu» de son propre talent.
Après que Roger l’ait pris sous son aile, Antoine se passionne et se dévoue à ce sport individuel. Il met toute sa force et sa concentration. Ses spécialités sont les épreuves de courte piste, soit le 100 mètres, le 200 mètres et le 400 mètres sprint. C’est ainsi qu’il a pu participer à plusieurs reprises à des compétitions nationales et internationales. Il a couru lors des Jeux olympiques de 1996 à Atlanta et ceux de 2000 à Sydney.
Jusqu’à ce jour, il détient le record national du Gabon pour le 100 mètres et le 400 mètres sprint.
Finalement, l’ancien athlète olympique espère continuer de vivre cette vie pleine de rebondissements et ne désire nullement changer ce qu’il fait maintenant comme enseignant et entraîneur. «Je veux que ma vie soit une aventure […] je me mets sur un chemin et je découvre les choses. Parce que c’est quand tu es prêt à découvrir les choses que ta vie a du sens. Si c’est trop planifié, ça devient plate!»