le Mercredi 24 avril 2024

Chers lecteurs et lectrices,

Le Franco est confronté depuis quelques années à des défis financiers et de recrutement de personnel, au même titre que tous les autres médias au Canada. Le conseil d’administration du Franco a fait appel récemment aux expertises reconnues de Réseau.Presse, l’unique réseau de journaux de langue française desservant la population franco-canadienne en situation minoritaire. Le Franco en est membre. Réseau.Presse nous accompagnera dans la préparation d’un plan de restructuration pour le journal. Nous souhaitons qu’il en émane une meilleure santé organisationnelle pour notre journal. La communauté franco-albertaine a exprimé son attachement au journal par le passé et nous voulons continuer de lui offrir un média dont elle sera fière. Je tiens à remercier nos abonnés et partenaires de leur soutien et de leur fidélité. Je vous informe également que la fréquence du journal deviendra mensuelle après ce numéro Je vous tiendrai informer de nos démarches à venir.

Virginie Dallaire

Nos pages sont les vôtres. Le Franco permet à ses lecteurs de prendre la parole pour exprimer leurs opinions. Dans son analyse des données du recensement de 2021, Robert McDonald est arrivé à une série de constats sur le déclin du français au Canada. Dans un premier volet paru dans Le Franco du 24 novembre, il a abordé que ce déclin inquiétant – mais strictement relatif – est attribuable avant tout à l’immigration. Il précise sa pensée dans ce second volet.

Deuxième constat : le manque artificiel d’immigrants francophones

En matière d’immigration, les autorités canadiennes – aussi bien à Québec qu’à Ottawa en ce moment – poursuivent des politiques qui ont pour effet d’accentuer la minorisation des francophones.

Cette minorisation n’a rien d’inévitable. Avec un peu d’effort, elle est renversable – d’autant plus que la proportion de francophones ne diminue que très lentement d’année en année. (Le mot «francophone» réfère ici aux locuteurs de français, quelle que soit leur langue maternelle; il s’agit de la meilleure mesure de la vitalité et de l’utilité de la langue.)

Entre 2016 et 2021, par exemple, le pourcentage de locuteurs de français au Québec a glissé de 94,5 % à 93,7 %. Pour maintenir l’équilibre de 2016, il aurait suffi d’augmenter la population francophone de 61 253 personnes sur cinq ans.

Robert McDonald. Crédit : Courtoisie

Robert McDonald. Crédit : Courtoisie

À l’extérieur du Québec, la proportion a glissé de 10,8% en 2016 à 9,9% en 2021, pour un manque à gagner plus sérieux de 107 263 locuteurs sur cinq ans.

Le déclin du poids du français depuis 2016 se résume donc à un déficit de 168 516 locuteurs de français, 33 704 par année en moyenne.

À ce que je sache, il y aurait juste deux façons de le combler: en faire ou en faire venir. L’une, plutôt lente, passe par la procréation et par l’éducation; l’autre plus rapide passe par l’accueil de 33 704 immigrants francophones de plus par année. Cela aurait fait l’affaire!

C’est bien peu en principe. Le Canada reçoit en moyenne 307 848 immigrants permanents par année depuis 2016, si l’on se fie aux chiffres de l’IRCC (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada).

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dénombre 320 millions de francophones à travers le monde.

Il serait donc possible de restaurer l’équilibre linguistique au Canada par le biais de l’immigration, mais il faudrait redoubler les efforts de recrutement d’immigrants francophones!

Toujours selon l’IRCC, le nombre actuel d’immigrants «d’expression française» est de 32 948 par année en moyenne et représente 10,7 % du total. Pour en ajouter 33 704, il faudrait porter le taux à 21,6 %.

Ce qui est tout à fait faisable; il existe un bassin de recrutement énorme. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dénombre 320 millions de francophones à travers le monde, dont 255 millions qui utilisent le français quotidiennement. C’est sans parler des quelques 800 millions de locuteurs natifs d’autres langues romanes apparentées au français.

Qu’est-ce qu’on attend alors pour remédier à cette pénurie artificielle d’immigrants francophones et francotropes? Où est le blocage?

Soulignons d’emblée qu’il n’existe plus aucune discrimination formelle à l’égard des immigrants francophones, quel que soit leur pays d’origine. Le système de points qui est utilisé depuis 1967 pour évaluer les demandes en immigration favorise la connaissance du français au même titre que la connaissance de l’anglais.

En plus, la suppression de mesures discriminatoires à caractère raciste a ouvert la porte aux ressortissants des pays dits «du Sud». Il s’agit, pour la plupart, d’anciennes colonies européennes – britanniques, espagnoles, portugaises et françaises.

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Le déclin (relatif) du français (partie 1)

À partir des années 1970, le Québec s’est attaqué vigoureusement au déséquilibre en matière de recrutement et d’intégration des immigrants. Il gère l’essentiel de son immigration depuis 1991 et la proportion d’immigrants francophones au Québec s’est accrue sensiblement, passant de 40,6 % en 1981 à 63,4 % en 2011.

Parmi les immigrants arrivés depuis 2016, Statistique Canada rapporte que 75,8 % connaissaient le français en 2021. L’intégration des non-francophones est effectivement assurée par l’éducation. En 1976, seulement 20 % des enfants de souche non francophone faisaient leurs études primaires et secondaires en français. Le taux est de 90 % actuellement.

Malgré ce succès retentissant, l’effort québécois s’essouffle; il est même question de geler ou de baisser les cibles en immigration. La capacité, ou la volonté, d’accueillir de nouveaux immigrants est insuffisante pour renverser la minorisation des francophones au pays. En 2021, le Québec n’a accueilli que 12,4 % des immigrants reçus au pays, alors qu’il abritait 23 % de la population.

On pourrait dire que la bataille pour le français se joue dorénavant à l’extérieur du Québec.

D’où l’importance cruciale d’augmenter l’immigration francophone à l’extérieur du Québec; la capacité d’absorption y est plus grande. En 2003 le gouvernement fédéral a adopté une cible de 4,4 % d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec – une cible bien timide qu’il n’a toujours pas atteinte.

Les publications de Statistique Canada minimisent l’importance de la francophonie hors Québec, mais l’analyse de ses données de base brosse un portrait différent – plus du quart des francophones du Canada y vivent déjà. On pourrait dire que la bataille pour le français se joue dorénavant à l’extérieur du Québec.

À suivre…

Cette bataille pour le français fera partie du 3e volet du texte de Robert McDonald
par Kaylie Murangwa

Les festivités familiales sont terminées.

La Coupe du monde? Finie aussi!

Nous essayons maintenant de revenir à la routine quotidienne après ces journées bien remplies. Sans oublier la météo glaçante qui éveille le désir de s’enfermer chez soi et de se blottir proche de la cheminée en buvant du chocolat chaud (je rêve) et en regardant peut-être du hockey ou du soccer.

Avec ces chutes de température, ce qui nous manque peut-être, c’est ce désir de se défouler.

Petit rappel : regarder un sport à la télé, ce n’est pas le pratiquer. Ça ne compte pas!

La dernière chose qui nous viendrait à l’esprit, c’est d’aller faire de l’exercice physique, du moins à l’extérieur.

Quelle que soit l’excuse qui nous préoccupe, peu de personnes participent à des sports en plein air durant l’hiver. La cause : le froid souvent difficile à supporter. Certains, les snowbirds par exemple, vont même se réfugier à l’ombre des palmiers, sous un climat tropical plus accueillant.

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Quoi qu’il en soit, l’hiver est là pour rester.

Serait-il possible que ce soit la raison pour laquelle j’ai choisi de skier?

Ma première expérience «tout schuss»

Je m’en rappelle comme si c’était hier. J’ai à peu près 4 ans. Il fait froid. L’air est vivifiant. Les couleurs sont fanées. Je doute de mes enseignantes qui me rassurent en m’expliquant que cela va être amusant, alors que moi, je marche déjà avec difficulté, en trébuchant, dans ces étranges nouvelles bottes de ski.

Des instructeurs arrivent pour nous enseigner les bases de ce sport de glisse. La théorie me semble facile. Ce n’est que quand j’ai atteint le sommet de la colline grâce à un tapis roulant et que je regarde vers le bas, que des sueurs froides gèlent mon excitation.

J’ai regretté un instant d’avoir ignoré ma peur, car à ma première descente, je suis tombée et mes skis ont dévalé la pente sans moi. Se lever et essayer à nouveau a été difficile, mais j’ai finalement réussi à m’y faire.

Après plusieurs reprises à vivre cette expérience de la brise d’hiver qui souffle sur mon visage, de l’adrénaline qui vient avec la vitesse de la pente, je suis devenue une amatrice de ski. Malgré mes nombreuses histoires rocambolesques à raconter à ma famille, ce jour-là, je me suis laissé emporter par le sommeil, après cette journée d’exercice.

Bénéfiques pour la santé et le moral

Que nous jetions notre dévolu sur le ski, la raquette ou le hockey à l’air frais, nous évacuons le stress et évitons la dépression saisonnière. Nous bénéficions de la production d’endorphines par notre organisme, ce qui nous apporte du positivisme.

Nous pouvons nous attendre à profiter de ces bienfaits aussi en été en pratiquant le volleyball, l’athlétisme ou même le football. Mais les froides températures font mieux réagir notre corps à l’activité sportive.

Par exemple, lorsqu’il fait froid, notre organisme augmente le taux métabolique. Cela veut donc dire que la vitesse à laquelle notre corps dépense l’énergie s’accélère lorsque nous faisons du sport en hiver.

Bien que les sports hivernaux pratiqués à l’extérieur offrent de grands bénéfices, celles et ceux qui ont décidé de pratiquer le patinage ou le hockey à l’intérieur profitent aussi de ces bienfaits et doivent continuer.

Selon l’Organisme mondial de la santé (OMS), un adulte a besoin de 2 heures et 30 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée. Selon Statistique Canada, c’est la moitié de la population canadienne qui s’y adonne de manière nécessaire. Et j’en fais partie!

J’ai choisi le ski pour m’épanouir en hiver.

J’ai choisi le ski pour m’épanouir en hiver. En effet, il me permet de muscler mes jambes plutôt fines et donc de développer des muscles que je ne vois toujours pas. Mes mollets, mes quadriceps et mes abducteurs me diront merci. Sans oublier la ceinture abdominale et les muscles dorsaux tout autant sollicités. À cause de la grande dépense énergétique, ma capacité cardiovasculaire est aussi mise à contribution.

Les sports d’hiver sont amusants et permettent de remplir ce contrat évoqué par l’OMS sans même s’en rendre compte, et ce, tout en restant en bonne santé.

Alors que certains fuient l’arrivée des flocons, d’autres l’attendent pour s’amuser et en tirer profit. Là d’où je suis originaire, il n’y a que deux saisons, la saison des pluies et l’été. Je me sens donc très chanceuse de vivre dans un lieu où les quatre saisons rythment notre vie. Cela me permet aussi d’essayer ces sports inconnus chez moi. J’espère d’ailleurs que ma première expérience de ski ne vous a pas dissuadé de pratiquer un de ces sports d’hiver si amusant.

Comme dit l’expression commune, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Nous devons tous être prêts à faire le premier pas et rassurez-vous, avec la pratique s’acquiert la maîtrise.

C’est en forgeant qu’on devient forgeron.

La prochaine fois que vous regarderez la télé en admirant ces athlètes qui dévalent les pentes, ne soyez plus un simple spectateur, soyez inspirés et enfilez vos bottes!

Notre province compte de nombreuses pentes enneigées pour glisser sur votre luge, de multiples stations de ski pour utiliser votre planche à neige. Et si vous n’avez pas ce type d’équipement, sa location est aisée.

Comme vous l’aurez compris, il n’est jamais trop tard pour ajouter de nouvelles activités à votre liste de résolutions du Nouvel An.

Selon Melançon, les journalistes auraient préféré rapporter les propos de manifestants qui s’opposaient aux mesures sanitaires au lieu de mettre en lumière quelques organisateurs, soi-disant extrémistes, qui auraient eu pour objectif de remplacer le gouvernement.

En réalité, le Convoi de la liberté a pris naissance à cause de mesures sanitaires qui ne faisaient plus de sens lorsque débutait la fin de la pandémie. En forçant la vaccination par des moyens coercitifs, les gouvernements ont soulevé les passions.

Plusieurs citoyens ne comprenaient pas pourquoi ils perdaient des garanties de droits et libertés qu’ils croyaient incluses dans les chartes en devant se faire vacciner pour continuer à travailler. Faire perdre leurs emplois aux camionneurs a été la goutte qui a fait déborder le vase.

Quatre-vingt-dix pour cent d’entre eux étaient déjà vaccinés lorsque la mesure est entrée en vigueur et les autres ont eu le sentiment qu’on s’acharnait sur eux. Plusieurs ont commencé à soupçonner d’autres motifs aux actions gouvernementales allant du simple intérêt politique partisan (les électeurs progressistes appuyant davantage les mesures sanitaires que les électeurs conservateurs) à une douce dérive autoritaire. Le port obligatoire du masque, lorsque ce n’était plus absolument nécessaire, a été perçu comme un symbole d’oppression.

Jérôme Melançon. Crédit : Courtoisie

Jérôme Melançon. Crédit : Courtoisie

Si les gouvernements s’étaient le moindrement souciés de préserver la cohésion sociale, les mesures sanitaires auraient été ajustées pour trouver un compromis et les manifestations n’auraient pas eu lieu.

Les foules qui se rassemblaient au passage des camions vers Ottawa et les manifestants qui scandaient des slogans de liberté devant le Parlement étaient pacifiques. Les journalistes ont correctement effectué leur travail de présenter les demandes des camionneurs, ainsi que les anicroches qui sont survenues sur le site.

À preuve, la couverture journalistique concordait avec les messages de l’équipe des communications du convoi des camionneurs, qui diffusait régulièrement des vidéos sur YouTube concernant leurs demandes, leurs états d’esprit et leurs conditions physiques. Les médias sociaux ont permis aux intéressés de recevoir de l’information supplémentaire directement de la bouche des gens sur le terrain sans avoir à passer par le filtre journalistique.

Des équipes de volontaires en sécurité excluaient les perturbateurs venus avec des symboles haineux ou des comportements violents. Le matériel visuel toléré par les organisateurs visait uniquement les mesures sanitaires des gouvernements avec des slogans tels que «fin aux mandats, Mon corps mon choix et Merci aux camionneurs».

Le large appui financier fourni par un grand nombre de donateurs démontre que le mouvement avait une portée très vaste. Plusieurs citoyens partageant le sentiment d’insatisfaction des manifestants se sentaient interpellés à contribuer financièrement au convoi. Les sites web pour recevoir les dons étaient remplis de slogans sur les mesures sanitaires, ce qui n’a rien à voir avec le fascisme.

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Si des doutes sur l’idéologie des manifestants persistaient, l’article de La Presse intitulé Joël Lightbound dénonce la vaccination obligatoire aurait dû dissiper toute ambiguïté. Le député de Justin Trudeau a déclaré «qu’il est plus que temps qu’on arrête de diviser la population, qu’on arrête de monter une partie de la population contre une autre». Peut-être que Jérôme Melançon pourrait nous expliquer s’il faut croire qu’une frange du Parti libéral joue aussi le jeu d’un mouvement fasciste au Canada?

Selon Radio-Canada, Pat Morris, le commandant du Bureau du renseignement de la Police provinciale de l’Ontario, a repoussé des demandes de vérifications des antécédents qui ne relevaient pas de son mandat légal, car elles provenaient de «personnalités» politiques qui ciblaient des manifestants qui n’étaient pas engagés dans des activités criminelles.

Selon le commandant, les manifestants avaient le droit de s’opposer à la politique gouvernementale et de manifester. Il a précisé : «ce n’est pas un mouvement extrémiste composé d’extrémistes violents à caractère idéologique (EVCI) […] – bien que les événements attirent des éléments imprévisibles et extrêmes. L’absence absolue d’activité criminelle à travers le Canada et le nombre minimal de crimes violents tout au long de l’événement le prouvent». Est-ce que Jérôme Melançon croit vraiment que des fascistes ont infiltré le commandement de la police en Ontario?

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Un des principes du libéralisme est d’accepter l’opinion de l’autre sans nécessairement être en accord. Les politiciens conservateurs sont à l’écoute du peuple comme cela doit se faire en démocratie. Le gouvernement de Danielle Smith, composé d’élus de l’Assemblée législative de l’Alberta, a la pleine légitimité démocratique des urnes et n’a rien à voir avec le dictateur Mussolini.

Il faut être complètement déconnecté de la réalité pour associer la leader albertaine au fascisme. Ce que Melançon nous dit dans le fond, c’est que la démocratie, c’est bien en autant que les idées mises de l’avant soient celles qui lui conviennent. Cela révèle son refus de la dissidence. En associant les leaders conservateurs au fascisme, il tente de les délégitimiser en les diabolisant. En fait, c’est lui qui est antidémocratique.

On peut accuser les camionneurs d’avoir été bruyants et dérangeants, en plus d’avoir causé des pertes économiques, mais les associer à la violence et à la terreur est farfelu

Collaboration spéciale de Suzanne de Courville Nicol

 

Ce texte est tiré du projet spécial D’histoires en images qui a été publié en octobre 2022 et réalisé par Carrefour 50+ Colombie-Britannique

 

Suzanne de Courville Nicol est Champion de la francophonie à Calgary. Elle est impliquée à part entière comme bénévole dans plusieurs domaines au service de la francophonie. 

Dès son premier réveil, en 1981, au manque de programmes d’éducation en français à La Ronge, en Saskatchewan, elle s’engage. Relocalisée à Airdrie avec sa famille puis Calgary, en 1988, elle augmente ses efforts de recherche historique francophone et pour l’établissement de la gestion scolaire.

À sa retraite, en 2021, elle déménage à Kamloops (C.B) où vivent sa fille et sa famille, se joint immédiatement au réseau des aînées francophones de la province et s’inscrit aux ateliers d’écriture offerts par l’AFRACB, maintenant Carrefour 50+, dans le cadre du projet D’histoires en images. Deux de ses textes rendent hommage à son ami, mentor et inspiration, feu Roger Lalonde. 

Suzanne est très fière, ravie et reconnaissante que ses textes aient été publiés dans le livre magnifique lancé par Carrefour 50+ en octobre 2022 et, de plus, publiés dans Le Franco.

 

Merci et Joyeux Noël!

 

J’ai eu le grand honneur, en 2014, de recevoir le premier prix Roger Lalonde et Champion de la francophonie. Remis sur scène par son fils unique, Marc Lalonde, lors du Gala annuel de l’Association canadienne-française de l’Alberta, régionale de Calgary, voici ce que j’ai partagé avec l’audience.

Je m’inspire du thème du 27e colloque de la Fédération des parents francophones de l’Alberta (FPFA), «Le français, c’est un cadeau pour la vie!» Ça dit tout.

Je me permets de l’emprunter et de le modifier maintenant pour dire : «NOTRE champion, feu ROGER LALONDE, nommé à l’Ordre du Canada, c’est un cadeau pour la vie!» Quel héritage précieux que Roger nous a laissé!

 

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Toujours en train de reprendre mon souffle!

 

Je rencontrai Roger pour la première fois aux bureaux de l’Association canadienne-française de l’Alberta à Calgary en 1989. Il m’apprenait alors qu’une délégation importante de gens d’affaires et de représentants de tous les services et attractions touristiques de Calgary et des environs se rendaient à Toronto avec notre maire, alors Al Duerr, pour inviter les employés de TransCanada Pipeline à déménager à Calgary où le bureau chef se relocalisait.

Roger croyait, avec raison, qu’il était inacceptable qu’aucune représentation francophone n’ait été invitée à cet événement majeur!

… Un petit à côté … j’ai aussi découvert que j’avais quelque chose d’assez particulier en commun avec Roger … nous collectionnions des grenouilles … et ça … c’est toute une autre histoire. Insulté d’être traité de grenouille?  Roger disait : «La grenouille saute seulement par en avant, jamais par en arrière».

Sans perdre une seconde, cette petite grenouille communique avec le bureau du maire. Ce dernier déjà rendu à Toronto, son adjointe me dit que je suis la bienvenue à joindre la délégation! Dans un tourbillon de décisions, je prends un vol de Air Canada, sous mon chapeau de vice-présidente aux affaires externes du Comité de planification pour le centre scolaire-communautaire de Calgary, aujourd’hui la Cité des Rocheuses.

 

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L’expérience vécue à Toronto a allumé en moi le flambeau qui brûle toujours, celui du besoin de visibilité et de participation francophone aux événements majeurs de la majorité anglophone!

Cette vision et mission personnelles se réalisent depuis ce temps grâce au dialogue interculturel, à des projets de collaboration communautaire francophones et francophiles, au leadership de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), à l’appui de la Société franco-canadienne de Calgary (SFCC), mon amitié de longue date avec la Nation métisse de l’Alberta, région 3, et avec l’association communautaire Cliff Bungalow-Mission, anciennement Rouleauville (1899-1907), berceau de la ville de Calgary, et grâce à l’équipe du Bureau de visibilité de Calgary (BVC), l’émission de télévision communautaire bilingue Hello-Bonjour Alberta avec Shaw TV!

En terminant, je dois remercier et féliciter les visionnaires de La Fondation franco-albertaine qui ont su démontrer aux Franco-Albertains l’importance de créer des fonds de dotation en grand nombre et qui continuent de le faire.

Toujours inspirée par Roger Lalonde, cette petite grenouille, maintenant Grand-maman Grenouille, et rendue à Kamloops, en Colombie-Britannique, continue de sauter par en avant!

 

Collaboration spéciale de Mgr Noël Farman, paroisse Sainte-Famille de Calgary

Journaliste pigiste pour le revue irakienne Alef Baa en 1984 et rédacteur en chef adjoint du magazine La Pensée Chrétienne des Pères Dominicains, en Irak, en 1994, Mgr Noël Farman a aussi été vice-président régional (Moyen-Orient) de l’Union Catholique Internationale de Presse en 2000. En 2004, il devient éditeur, présentateur du programme hebdomadaire (temps de dialogue) à la télévision d’Assur. Il est ordonné prêtre le 29 décembre 2004. Il est aussi traducteur, auteur et coauteur de plusieurs livres de biographie et de l’histoire de l’Église.

Une nouvelle naissance

Le samedi 1er décembre 2007, de Calgary, et pour la dernière fois, j’ai parlé avec ma mère à Ninive. Elle m’avait dit qu’elle serait hospitalisée le lundi suivant. À la fin de notre échange, elle m’a prophétiquement fait ses adieux : «Je te laisse en paix, je vais partir…» Le lundi soir, c’était en effet son départ.

Cet évènement avait marqué l’attente de la fête de Noël, accompagnée de profondes réflexions pendant l’Avent, le tout couronné par cette inspiration à la veille de Noël. «J’ai perdu ma mère terrestre… et je suis devant la crèche où Marie a donné naissance à Jésus.»

Alors je me suis dit : «Me voici devant une nouvelle naissance dans un monde sans mère terrestre, mais avec une mère spirituelle par excellence : Marie». C’était un Noël des plus inspirants, transformé chez moi en une nouvelle Nativité. Un thème qui m’a accompagné tout au long de mon service à la paroisse Sainte-Famille.

2008 : Naissance baptismale

En 2008, la veillée de Noël est restée un moment inoubliable pour moi. C’était aussi spécial pour Nadia. Née au Burundi en 1983, elle était d’origine non chrétienne. Devant tous ceux qui sont venus assister à la messe de Noël, j’ai baptisé Nadia, avec son fils Kelly (né au Zimbabwe en 2004), en présence de son mari Joseph comme parrain et de la paroissienne Nadine comme marraine.

Mgr Noël Farman et Nadia lors de son baptême. Crédit : Courtoisie

Mgr Noël Farman et Nadia lors de son baptême. Crédit : Courtoisie

Après le baptême, Nadia a mis l’aube des servants de l’autel et, portant la croix, elle a guidé la procession au début de la célébration. J’étais alors témoin d’une naissance spirituelle au sein de l’Église qui a remué de la joie d’une double fête : la naissance d’une nouvelle baptisée à l’ombre de la naissance de Jésus, un de mes plus beaux Noël.

La naissance d’une nouvelle baptisée à l’ombre de la naissance de Jésus.
Ninive est une ancienne ville de l’Assyrie, dans le nord de la Mésopotamie. Située sur la rive est du Tigre, au confluent du Khosr, elle a disparu aujourd’hui pour laisser place aux faubourgs de Mossoul, en Irak.

Participation spéciale de Catalina Guevara – Bassoniste baroque

Catalina Guevara est une bassoniste costaricienne francophone, spécialiste en musique baroque. Elle habite à Calgary avec sa famille et adore enseigner la musique aux plus petits.

La nativité évoque chez moi des sentiments de création artistique à travers l’imaginaire de la Sainte Famille : la tradition populaire de la crèche de Noël. À partir de novembre, je commence à acheter tous les matériaux dont j’aurais besoin et je fais une sélection des musiques à jouer pendant l’élaboration de cette œuvre d’art qui prendra certainement une journée entière à créer.

J’imagine le village de Noël avec une joie d’enfant : l’étable, la grotte, le désert, un lac, les animaux, les bergers, le berceau en paille. Je me demande si je devrais mettre plus de moutons cette année ou si je pourrais mettre un train électrique tout autour du chemin des trois Rois mages, qui pourraient tout de même se perdre pendant leur parcours dans le désert.

Au pied du sapin. Crédit : Courtoisie

Au pied du sapin. Crédit : Courtoisie

J’imagine si je vais construire la crèche de Noël dans un coin particulier ou si l’objet artistique couvrira (pourquoi pas?) tout la partie centrale du salon, à la maison. Je me demande si je ferai une grotte plus majestueuse cette année ou si je pourrai finalement intégrer des éléments nouveaux, disons, par exemple, de petits anges qui jouent du basson baroque partout. Tout est possible dans l’imagination d’une artiste, tout est possible dans le cœur d’une bassoniste.

Tout est possible dans l’imagination d’une artiste, tout est possible dans le cœur d’une bassoniste.

L’idéalisation de la crèche traditionnelle de Noël me permet la recherche de moi-même à travers une tradition encore très populaire dans mon pays d’origine, le Costa Rica. L’objectif principal est d’émouvoir les autres à travers l’art, l’originalité et, tout de même, le pouvoir de décolonisation. Je considère effectivement que la famille est la chose la plus importante au monde. La crèche est alors la contemplation d’un monde en harmonie, qui inspire des sentiments d’espoir à travers le bonheur d’une famille qui s’émerveille par la simplicité, la chaleur, l’humilité et l’évocation d’un message d’union, d’amour et de générosité.

Le sapin est prêt. Crédit : Courtoisie

Le sapin est prêt. Crédit : Courtoisie

La création artistique du village de Noël m’ouvre les portes d’un retour à l’enfance avec ses sonorités les plus tendres, lorsque je reviens à chanter et à créer de nouvelles improvisations autour de chansons traditionnelles que j’ai entendues auparavant comme La marche des rois, Noël des bergers, Ô nuit de paix, D’où viens-tu bergère?, Entre le bœuf et l’âne gris, Mon beau sapin, Joie dans le monde et bien d’autres.

La construction de la crèche de Noël est certainement le souvenir le plus doux de mes nativités et je continue à recréer cette métaphore du merveilleux chaque année avec ma famille et avec tous ceux qui nous rendront visite pendant le mois de décembre.

Collaboration spéciale de Yic Camara, directeur des programmes (FRAP)

Je m’appelle Yic Camara et je suis marié à Céline Bangoura et papa de trois adorables garçons, Issa Yic, Mounir Yic et Maël Yic. Je vis dans la région d’Edmonton depuis près de 10 ans et je travaille pour Francophonie Albertaine Plurielle (FRAP) comme directeur des programmes. Je me définis comme un optimiste résolu de la vie, qui aime servir sa communauté.

Yic Camara et son épouse Céline Bangoura en décembre 2012. Crédit : Courtoisie

Yic Camara et son épouse Céline Bangoura en décembre 2012. Crédit : Courtoisie

J’ai la chance d’avoir vécu plusieurs bons temps des Fêtes, mais s’il fallait en relater un, je partagerais mon dernier temps des Fêtes avant de venir vivre à Edmonton.

Décembre 2012 a été, pour moi, le dernier temps des Fêtes passé avec mes cousins, mon frère, ma belle-famille et des amis avant de quitter pour le Canada, six mois plus tard. Nous étions tous réunis en famille dans la ville de Saint-Denis, en région parisienne (France), dans la maison familiale de ma cousine Mariam Cabeuil.

Nous étions une trentaine, dont mon frère Mohamed et son épouse venus de Rotterdam (Pays-Bas), mon épouse et moi-même qui venions de Bordeaux, au sud-ouest de la France, avec un autre cousin, ma belle-sœur, qui venait de Dijon, un ami d’enfance qui venait du Colorado, aux États-Unis, et tous les autres membres de la famille de la cousine Mariam qui organisait cette fête de fin d’année familiale.

Cette fête était la première rencontre familiale aussi élargie depuis huit ans. Autour de la table, une belle dinde rôtie et un gigot d’agneau accompagnaient des festins sénégalais (pays d’origine de l’époux de ma cousine).

Ces rencontres de familles, lors des temps de Fêtes, étaient formidables.

Le plaisir de se retrouver était palpable et de se raconter nos histoires et vacances d’enfance aussi. Nous vivions tous dans différents pays et villes depuis plusieurs années déjà, alors ces rencontres de familles, lors des temps de Fêtes, étaient formidables. J’apprécie encore davantage ces bons souvenirs depuis qu’on vit loin de tout le reste de la famille et des amis.

Collaboration spéciale de Robert Suraki – Dramaturge, poète et écrivain

Nous sommes l’une des grandes familles d’origine africaine vivant à Edmonton. Et comme la famille est grande, nous avons l’habitude de louer un domaine dans la périphérie de la ville où nous nous rassemblons du 24 au 26 décembre chaque année.

La soirée du 24 décembre débute avec l’arrivée de chacun de nous. Nous partageons le repas vers 19 heures. Avant minuit, nous prions ensemble et à minuit pile, ce sont des cris de joie pour annoncer Noël et procéder à l’échange des cadeaux.

Robert Suraki et son épouse. Crédit : Courtoisie

Robert Suraki et son épouse. Crédit : Courtoisie

Une fois les cadeaux partagés, on «balance» la première chanson. On commence généralement avec les chansons religieuses pour rendre hommage à Dieu, notre créateur qui nous a protégés jusqu’à ce jour.

Puis la fête commence; première danse et la suite… Les plus forts restent jusqu’aux petites heures du matin.

Le jour de Noël, c’est le moment de relaxer pour finalement rentrer à la maison le 26 décembre dans la matinée.

À Lethbridge, une nouvelle odeur de pain frais plane dans l’atmosphère du matin. Elle provient de la boulangerie The Little Bakehouse qui a ouvert ses portes en septembre dernier. Ses propriétaires, Marjolaine Guignard et Dorian Mak, y ont mis tout leur cœur. Originaires respectivement de la Franche-Comté et du sud de la France, les jeunes trentenaires sont installés en Alberta pour y rester.

Après une belle rencontre sur l’île de la Réunion où ils ont vécu trois ans, Marjolaine et Dorian désirent changer de vie, mais aussi de carrière professionnelle. Ils cherchent «un projet commun, une certaine indépendance». Après des mois de réflexion, ils choisissent le Canada comme destination.

Dorian y était allé lors d’un voyage scolaire et avait gardé un souvenir impérissable de sa famille d’accueil. Marjolaine, pour sa part, a toujours eu beaucoup de curiosité pour ce pays. Après de nombreuses réflexions, ils décident d’y ouvrir une boulangerie.

Il leur faut toutefois faire escale en France pour entamer les démarches d’immigration. Dorian suit alors une formation professionnelle de six mois à l’Institut National de la Boulangerie Pâtisserie de Rouen, en Normandie, avant le grand départ.

De Chicoutimi à Lethbridge

Ils s’installent chez la sœur de Dorian, à Chicoutimi, au Québec en janvier 2015. Il acquiert de l’expérience comme boulanger, alors que Marjolaine est adjointe administrative dans une entreprise locale. Ensemble, ils prennent le temps de mûrir la prochaine étape. Ils acquièrent leur résidence permanente, étudient les possibilités financières d’un tel projet et se lancent enfin, six ans plus tard, avec enthousiasme et le désir d’explorer une province anglophone.

Cap à l’ouest! Le repérage en Alberta commence dès 2019 et les mène rapidement à Lethbridge. En effet, cette ville de cent mille habitants sans boulangerie française répondait à un grand nombre de leurs critères et un petit plus… «Un coup de cœur pour la ville» finit de les convaincre.

«Un coup de cœur pour la ville.» Marjolaine Guignard

Passé la nouveauté et l’enthousiasme, il faut prendre ses marques, trouver le local idéal, organiser les travaux, faire face aux contraintes d’approvisionnement en équipement en provenance de France, s’accommoder de la volatilité des prix en ces temps incertains et chercher du financement. Mais rien ni personne n’a pu entamer leur détermination.

Avec le recul, ils réalisent qu’ils ont fait le bon choix. La ville de Lethbridge les attendait. Le couple admet avec joie, «nous sommes surpris de l’engouement, c’est au-delà de nos espérances». À commencer par la communauté francophone qui se réjouit, mais The Little Bakehouse est aussi en passe de créer de nouvelles habitudes de consommation auprès des non-francophones.

Une clientèle qui s’attache

Marjolaine se remémore avec plaisir – et encore un peu surprise – de «la folie des croissants» des premières semaines. «Nous avons même dû limiter le nombre de croissants par clients!» Il semble d’ailleurs que la qualité et le goût soient au rendez-vous puisqu’une grande partie de leur clientèle leur est fidèle.

«Nous avons même dû limiter le nombre de croissants par clients!» Marjolaine Guignard

Derrière le pétrin, Dorian aime mettre en valeur l’art du bon pain à la française et Marjolaine se fait un plaisir de partager son amour pour leurs produits. À la vente, à la comptabilité et aux communications, elle fait valoir ses études dans le milieu bancaire, alors que Dorian s’est totalement éloigné des siennes puisqu’il a étudié en informatique.

Et si l’aspect linguistique était un défi, l’incertitude à converser en anglais contribue au charme et au succès de l’entreprise. «Je me débrouillais en anglais, mais je stressais un peu. Les clients sont compréhensifs et super cool».

The Little Bakehouse est un lieu intimiste et coloré pour se régaler. Crédit : Courtoisie

The Little Bakehouse est un lieu intimiste et coloré pour se régaler. Crédit : Courtoisie

Marjolaine l’avoue, ce changement de carrière professionnelle n’est pas de tout repos, mais elle le trouve passionnant. Aujourd’hui, ils passent près de 50 heures par semaine dans leur petite entreprise. Marjolaine en plaisante, «quand j’y repense, c’était si éloigné de ce qu’on faisait!»

Le couple espère d’ailleurs embaucher prochainement une vendeuse pour soulager Marjolaine qui se prépare à l’arrivée de leur deuxième enfant en mars prochain. Et puisque le succès, à n’en pas douter, va croître dans les prochains mois, ils espèrent aussi trouver un boulanger pour enrichir la gamme de viennoiseries ainsi qu’un pâtissier, à plus long terme, pour offrir une gamme de pâtisseries diversifiées.

Un lieu pour grignoter sans modération

Cette petite boulangerie intimiste vous propose de nombreux pains, tous au levain. Du seigle aux diverses graines, dont celles de citrouille ou d’épeautre, les miches vous attendent, sans oublier, bien sûr, l’emblématique baguette.

Et disons-le… une boulangerie sans viennoiserie n’est pas une boulangerie! Vous pourrez donc y goûter les fameux croissants au beurre ou aux amandes qui ont fait la réputation de l’endroit, aux brioches tressées, aux pépites de chocolat ou aux raisins et d’autres gourmandises appétissantes.

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Pour l’heure du dîner, si vous passez par là, prenez le temps de goûter leurs sandwichs à la composition teintée de nostalgie pour les Français et d’exotisme pour les palais moins initiés. Du classique jambon brie ou au thon mayonnaise en passant par celui dédié aux carnivores, garni de poulet rôti sur place et de mayonnaise maison, vous aurez le choix de l‘emporter ou de le déguster sur place.

Car s’il y a bien un atout auquel Dorian et Marjolaine sont attachés, c’est d’offrir des produits de grande qualité et fait avec des ingrédients locaux, si possible. «La farine biologique nous coûte deux fois plus cher que la farine régulière, mais c’est important pour nous, la qualité.» Ils s’approvisionnent non loin de chez eux, en Alberta et en Saskatchewan. Et dès les premières heures de la matinée, la fournée est à vous, il est temps d’apprécier!