le Samedi 27 avril 2024
le Jeudi 4 janvier 2024 19:11 Politique

Le feuilleton de l’année 2023

Justin Trudeau annonce un remaniement ministériel en juillet 2023. Photo : Marianne Dépelteau
Justin Trudeau annonce un remaniement ministériel en juillet 2023. Photo : Marianne Dépelteau
(FRANCOPRESSE) - Nouvelle Loi sur les langues officielles, nouveau Plan d’action pour les langues officielles, nouvelles cibles en immigration francophone : les questions francophones ont fait les manchettes en 2023. Francopresse vous présente un bilan des évènements sur la scène fédérale qui ont marqué la francophonie canadienne.
Le feuilleton de l’année 2023
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Janvier : Atteinte de la cible de 4,4 % en immigration francophone

Après 20 ans, le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada (IRCC) a annoncé qu’il avait atteint sa cible d’immigration francophone hors Québec de 4,4 % en 2022.

Cette cible, établie en 2003, devait être atteinte en 2008. L’échéancier a ensuite été repoussé à 2023. Le but de la cible était d’assurer le maintien du poids démographique de la population francophone hors Québec.

Selon les données de Statistique Canada en aout 2022, la population francophone hors Québec représentait 3,3 % des Canadiens, alors que cette proportion s’établissait à 3,6 % en 2016.

Ginette Petitpas Taylor annonce le Plan d’action pour les langues officielles. Photo : Mélanie Tremblay

Février : Financement pour les programmes postsecondaires en français

En février, la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor a distribué des enveloppes en appui aux programmes en français dans les établissements postsecondaires francophones du pays.

L’Université d’Ottawa a notamment reçu 34,7 millions de dollars à la suite d’une entente de financement avec l’Ontario.

L’Université de Saint-Boniface, au Manitoba, a reçu pour sa part un financement de 5,3 millions sur trois ans et le Collège Boréal de Sudbury, dans le Nord de l’Ontario, a reçu une enveloppe de 8 millions.

Lors d’une entrevue avec Francopresse, la ministre de l’Éducation à l’époque, Ginette Petitpas Taylor, avait promis d’autres annonces pour les établissements postsecondaires dans les communautés de langues officielles en milieu minoritaire.

Mars : Plus d’un milliard dans le budget fédéral pour la francophonie

En plein mois de la francophonie, le gouvernement fédéral a annoncé son budget annuel et a ajouté 1,4 milliard de dollars pour le Plan d’action pour les langues officielles qui a été déposé en avril.

Les nouveaux investissements sont réservés entre autres pour l’accès à des services d’enseignement dans la langue de la minorité, l’immigration francophone et l’accès à la justice en français.

Au total, Chrystia Freeland, ministre des Finances, a réservé 3,8 milliards sur cinq ans pour le Plan d’action pour les langues officielles.

Avril : Dépôt du plan d’action pour les langues officielles

C’est le 26 avril que la ministre des Langues officielles a présenté le Plan d’action pour les langues officielles de 2023-2028.

Les organismes francophones hors Québec étaient unanimement favorables au Plan d’action. L’annonce, lors du budget fédéral, de 1,4 milliard de dollars est venue bonifier le budget du Plan de 2,7 milliards à 4,1 milliards de dollars.

Alors que le secteur de l’immigration reçoit des investissements totaux de 221,5 millions dans le Plan d’action, le postsecondaire en français voit son financement maintenu à 32 millions par an pendant cinq ans au lieu des 80 millions annuels sur cinq ans qu’avait promis le gouvernement libéral lors de leur dernière campagne électorale.

Les feux de forêts continuent de forcer des milliers de citoyens à quitter leur domicile. Photo : Alberta Wildfire – Facebook

Mai : les feux déciment les forêts canadiennes

L’arrivée des températures clémentes a été marquée de plein fouet par de nombreux feux de forêt partout au pays.

Des dizaines de milliers des citoyens de plusieurs provinces et territoires, comme la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, les Territoires du Nord-Ouest et l’Alberta ont été contraints de quitter leurs maisons.

Alors que les provinces s’entraidaient en envoyant des pompiers forestiers, le fédéral a déployé de l’aide militaire, notamment en Alberta, pour aider à combattre les feux de forêt.

Des répercussions se font ressentir même dans les grandes villes, pendant plusieurs journées d’été, les villes comme Ottawa, Montréal et Toronto demeurant sous le smog.

Juin : La loi sur les langues officielles est modernisée

Déposé en mars 2022, le projet de loi C-13 a été adopté par le Sénat le 15 juin avec 60 voix en faveur, 5 voix contre et 5 abstentions. La Loi sur les langues officielles modernisée a obtenu la sanction royale le 20 juin.

Cette nouvelle loi, très attendue dans la communauté francophone hors Québec, donne notamment plus de pouvoir au commissaire aux langues officielles et plus de reconnaissance pour les travailleurs francophones au sein des entreprises privées de compétence fédérale.

Juillet : remaniement ministériel

Le premier ministre Justin Trudeau entame un remaniement ministériel où sept ministres perdent ainsi leur portefeuille, dont la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier. Elle est remplacée par la députée d’Oakville, en Ontario, Anita Anand.

Succédant à Ginette Petitpas Taylor, le Franco-Albertain, Randy Boissonnault est devenu le nouveau ministre des Langues officielles et de l’Emploi et du Développement de la main-d’œuvre.

Les députés Marc Miller et Pascale St-Onge ont obtenu respectivement les portefeuilles de l’Immigration, Réfugiés, Citoyenneté Canada et Patrimoine canadien. Alors que leurs prédécesseurs, Sean Fraser et Pablo Rodriguez sont respectivement passés au ministère du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités et au ministère des Transports.

Volodymyr Zelensky était de passage à Ottawa le 22 septembre. Photo : Chantallya Louis

Aout : retraite du cabinet libéral

Après le remaniement ministériel, le cabinet libéral s’est réuni à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, pour discuter de nombreux enjeux, dont la crise du logement et le cout de la vie.

Quelques jours avant la retraite du cabinet, la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, avait demandé à tous les ministères de proposer un plan de coupes budgétaires totalisant des économies de 15,4 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

Le ministre des Langues officielles, Randy Boissonnault, avait cependant assuré à Francopresse que les services en français ne seraient pas touchés par la coupe budgétaire.

Septembre : le président de la Chambre démissionne

Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky et sa femme Olena Zelenska étaient de passage dans la capitale fédérale, le 22 septembre. Une première depuis le début de la guerre en Ukraine contre la Russie.

Le Canada a réitéré son soutien «indéfectible» à l’Ukraine et a annoncé une aide militaire de 650 millions de dollars sur une période de trois ans.

Cependant, le président de la Chambre des communes, Anthony Rota avait invité un ancien combattant d’une unité nazie lors de la Seconde Guerre mondiale.

Après avoir perdu l’appui de tous les partis, Anthony Rota a remis sa démission et le 3 octobre, le député libéral, Greg Fergus, est alors devenu le premier président noir de la Chambre des communes.

Octobre : Guerre au Proche-Orient

Après l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre, le premier ministre Benyamin Netanyahu déclare la guerre contre le Hamas et la bande de Gaza. Depuis, les bombardements sur la bande de Gaza se multiplient. En décembre, ce sont plus de 20 000 Palestiniens qui ont été tués.

Les manifestations demandant un cessez-le-feu s’enchainent au Canada. Puisque le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par le Canada, le premier ministre Justin Trudeau plaide plutôt pour une trêve humanitaire au mois de novembre.

En décembre, Ottawa change son discours et vote pour une résolution de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) demandant un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» à Gaza.

Justin Trudeau plaide pour une solution à deux États. Toutefois, «le Hamas doit déposer ses armes, avait-il lancé en conférence de presse mercredi, doit arrêter d’utiliser les civils comme des boucliers humains et doit aussi reconnaitre qu’ils auront plus de rôles à jouer dans la gouvernance de Gaza dans l’avenir.»

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Novembre : Une cible d’immigration francophone qui déçoit

En novembre, le ministre de l’Immigration, Marc Miller a établi une cible progressive en immigration francophone qui passera de 6 %, en 2024, à 8 % en 2026.

Une annonce qui a déçu bien des membres de la communauté francophone. La Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) et plusieurs autres organismes francophones hors Québec avaient plutôt souhaité voir une cible de 12 %.

Selon la présidente de la FCFA, Liane Roy, la cible de 6 % en 2024 «est nettement en deçà de ce qui est nécessaire pour rétablir le poids démographique des francophones comme prescrit dans la Loi sur les langues officielles».

À l’échelle du pays, le gouvernement maintient sa cible d’immigration à 500 000 résidents permanents par année jusqu’à 2025.

Quand META et les autres rendent la diffusion de l’information impossible au Canada… Caricature : MELKI – Le Franco

Décembre : La loi sur les nouvelles en ligne entre en vigueur

La Loi sur les nouvelles en ligne (projet de loi C-18) est entrée en vigueur le 19 décembre.

La loi oblige les géants du Web, tels que Meta (maison mère de Facebook et Instagram) et Google, à indemniser les médias canadiens pour les contenus médiatiques partagés sur leurs plateformes.

Alors que Meta a décidé de bloquer les nouvelles sur le territoire canadien en aout, les négociations se poursuivaient entre Google et le gouvernement fédéral.

Finalement, une entente est survenue entre Google et le gouvernement canadien quelques semaines avant l’entrée en vigueur de la loi : Google devra verser 100 millions de dollars annuellement à un collectif de médias qui distribuera les fonds au secteur médiatique. Les médias de la presse écrite recevront 63 % de cette enveloppe, alors que 30 % sont dédiés à la radiodiffusion, et 7 % reviendront à CBC/Radio-Canada.