le Dimanche 28 mai 2023
La Fédération du sport francophone de l’Alberta (FSFA) a présenté en décembre dernier la conférence virtuelle Le succès à travers le leadership et la résilience! avec Randy Chevrier, un ancien joueur de football de la Ligue canadienne de football (LCF) et de la Ligue nationale de football (LNF, États-Unis), qui a remporté à trois reprises la coupe Grey avec les Stampeders de Calgary et les Elks d’Edmonton.

Cette conférence ouverte à toutes les écoles francophones et d’immersion française de l’Alberta a réuni 52 classes de 17 écoles et plus de 1200 élèves. Durant celle-ci, Randy Chevrier a évoqué l’importance d’être un leadeur, de surmonter les obstacles et développer la résilience.

Randy Chevrier en uniforme et ses trois fils. Crédit : Courtoisie

Randy Chevrier en uniforme et ses trois fils. Crédit : Courtoisie

Le diplômé en éducation de l’Université McGill a partagé son expérience footballistique et personnelle au cours de ses 15 années de carrière sportive, de son expérience en tant qu’enseignant suppléant pour l’autorité scolaire catholique de Calgary et de son rôle actuel de pompier.

Pour lui, il est primordial de valoriser et de développer son leadeurship et le sport est l’un des meilleurs outils pour devenir «un bon leadeur à l’école, dans le sport et dans la communauté», dit Randy Chevrier.

Devenir un leadeur dans le sport et dans la communauté

Dans la communauté, un bon leadeur apporte des changements positifs, explique Randy Chevrier. Mais «pour être un bon leadeur, parfois, il faut aussi suivre», dit ce père de trois garçons. Dans le sport, comme dans la société, il y a des règles à suivre. «On est une société libre, mais on a des règles qui nous aident à vivre», déclare le récipiendaire du prix commémoratif Tom Pate 2014.

«Pour être un bon leadeur, parfois, il faut aussi suivre.» Randy Chevrier

Originaire de Montréal, il jouait au football à l’Université McGill, étudiait au baccalauréat et travaillait comme agent de sécurité dans un restaurant. Un jour il a été victime d’une agression et a été poignardé aux poumons. Entre la vie et la mort, il a commencé à douter d’un avenir possible dans le football professionnel. «J’avais beaucoup de doutes et de peurs. Je pensais, peut-être que je vais mourir», se souvient-il.

À partir de là, il a su appliquer cet adage qui se résume à trois lettres : W.I.N. – What’s Important Now. En français cela se résume à prendre conscience de ce qui est important aujourd’hui dans la vie et de s’y atteler. Cet acronyme a aidé Randy Chevrier à rester concentré sur ses objectifs. «Même si j’avais beaucoup d’anxiété concernant des pensées sur l’avenir, il a fallu vraiment mettre l’accent sur ce qui est important maintenant pour moi», confirme-t-il.

Il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves

Comme Randy Chevrier, le jeune basketteur Kashie Ugoji s’est mis au sport sur le tard tout en apprenant le français en 7e année dans le cadre du programme d’immersion offert à l’école Bishop Pinkham à Calgary. Il explique que beaucoup de ses amis ont effectué une transition tardive vers cette école et qu’il voulait suivre le mouvement, mais pas seulement. «J’avais aussi beaucoup d’intérêt pour la langue française», explique-t-il.

L’étudiant en économie et en sciences des données transpose ses habiletés sportives aux études qu’il effectue. «Le travail d’équipe est crucial pour jouer au basketball.» Ce jeune calgarien estime «avoir des compétences de leadeurship». Responsable et persévérant, il les applique à «d’autres aspects de la vie».

«Le travail d’équipe est crucial pour jouer au basketball.» Kashie Ugoji

En plus de toutes les compétences que la pratique du basketball lui a permis d’acquérir, elle a également joué un rôle important dans la poursuite de son éducation. En 12e année, il a obtenu une bourse pour jouer avec l’équipe de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC). Cette bourse lui permet aujourd’hui de payer l’intégralité de ses frais de scolarité.

Apprendre à gérer les difficultés à la dure

Comme le jeune prodige du basketball, Randy Chevrier a reçu de nombreuses bourses qui lui ont permis de faire des études à l’Université McGill. Bien qu’il ait toujours travaillé sans relâche, cet athlète a connu aussi beaucoup de revers.

Après chaque victoire, mais aussi chaque défaite, Randy Chevrier se remettait en question. «Qu’est-ce qui est important maintenant (W.I.N.)?» Même dans sa vie quotidienne, il se pose souvent cette question lors des situations de crise qu’il peut vivre comme pompier.

Kashie Ugoji lors d’un entraînement avec son équipe de basketball universitaire à l'Université de Colombie-Britannique. Crédit : Courtoisie

Kashie Ugoji lors d’un entraînement avec son équipe de basketball universitaire à l’Université de Colombie-Britannique. Crédit : Courtoisie

Aux prémices d’une carrière prometteuse, Kashie Ugoji fait preuve de patience et apprend à devenir résilient. Après une saison de basketball de 19-4 l’année dernière, son équipe est éliminée prématurément en quart de finale des séries éliminatoires. Kashie Ugoji attribue la défaite de son équipe en grande partie à «la blessure de deux joueurs clés», tout en faisant une fois de plus référence à l’importance du travail d’équipe.

Le joueur de basketball de l’UBC sait aujourd’hui que le sport peut avoir un impact positif sur sa vie. Il continue son apprentissage de la résilience tout en cultivant sa force mentale face aux évènements.

Randy Chevrier a commencé à jouer au football canadien à l’âge de 18 ans. Il fait son entrée dans la Ligue nationale de football (États-Unis) en 1993 et il est sélectionné dans l’équipe midget AAA AII-Star. Il a aussi joué à diverses positions pour l’Université McGill entre 1996 et 2000. Puis, il a mené une carrière professionnelle jusqu’à sa retraite en 2017 avec un court retour en 2021.

Le festival, comme chaque année, a pris place sur l’Alberta Avenue. Le programme franco-ukrainien et les activités mettant en vedette la culture des Premières Nations ont comblé le public. Si l’Ukraine était à l’honneur, la francophonie, elle aussi, fait partie du festival depuis de nombreuses années.

Alain Bertrand coordonne cette journée francophone depuis 2012. L’objectif est de s’assurer que celle-ci «reflète la francophonie locale» en mettant en avant des artistes francophones autant que possible. Il aime donner le micro à celles et ceux qui sont peut-être moins connus à Edmonton, mais qui ne manquent certainement pas de talents.

Et puis que serait la francophonie sans une bonne recette. Cette année, le concours de la meilleure tourtière a été organisé samedi, au centre communautaire de l’Alberta Avenue Community League. «On veut décider la meilleure tourtière à Edmonton», confirme Alain Bertrand. Les gourmands ont aussi pu profiter des meilleurs pierogis de la capitale albertaine le lendemain.

La musique franco-albertaine

Le festival est un lieu privilégié pour célébrer la culture francophone locale. Marc Halun, un artiste présent à cette édition du Deep Freeze, estime que les évènements comme celui-ci «sont importants pour la sauvegarde de la culture et de la langue».

Originaire du Beaumont, il a un profond attachement pour la communauté francophone de la province et il le montre en montant sur scène pour la huitième fois au Deep Freeze. En solo ou avec son groupe les Ranger Creek Wranglers, Marc Halun partage sa musique et l’émotion est toujours à son comble. Et pourtant il est le seul francophone du groupe.

«C’est vraiment important de représenter la francophonie albertaine», dit-il. Et le public semble apprécier sa musique country. Il est d’ailleurs très reconnaissant de pouvoir être là, avec d’autres artistes francophones, pour cette communauté minoritaire.

«C’est vraiment important de représenter la francophonie albertaine.» Marc Halun

Difficile d’évoquer la francophonie sans évoquer le Québec

Chantal Marie a commencé sa carrière au Québec et elle interprète la musique francophone québécoise traditionnelle avec son groupe intimiste l’Onde Sonore. Pour sa première – et tant attendue – participation au Deep Freeze, ils ont interprété des chansons francophones bien connues des années 1970.

Elle énumère, entre autres, Paul Piché, Gaston Mandeville, Michel Fugain et Francis Cabrel. Chantal Marie est heureuse de pouvoir participer à des festivals d’hiver, car c’est sa saison préférée. Et lorsqu’elle évoque le Deep Freeze, elle estime que le concept est important pour la francophonie, celle-ci se mêlant à d’autres cultures, et le public, peu importe la langue, apprécie cette mixité.

Une chance de retrouver la prospérité d’avant la pandémie

Alain Bertrand espère revenir à cette grande participation d’avant la COVID-19, alors que plus de 40 000 personnes y étaient sur deux jours. Il reste optimiste même si «malheureusement, ces chiffres ont beaucoup baissé durant la pandémie».

Il insiste aussi sur le fait que «c’est un des seuls festivals qui ne coûte absolument rien [ou presque] aux participants». En effet, le public peut boire un verre qu’il faudra payer et, comme chaque année, on peut faire un don à l’organisme afin de pérenniser cet immanquable de l’hiver.

«C’est un des seuls festivals qui ne coûte absolument rien [ou presque] aux participants.» Alain Bertrand

Le public s’est encore rendu nombreux au Deep Freeze et a largement profité des animations organisées. Musique, arts, spectacles, sculptures sur glace, ateliers pour les tout petits et gastronomie – une formule gagnante à tous les coups!

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En 2021, l’industrie de la construction représentait près de 10% du marché des emplois en Alberta. Aujourd’hui, le métier est en tension. Les chantiers fleurissent dans toute la province et l’industrie accueille de nombreux néo-Canadiens pour combler un manque criant de main-d’œuvre, et ce, malgré des conditions financières plutôt attractives comparées au reste de l’industrie.

En effet, le taux horaire moyen était de 33,68 $ (2021) comparativement à 32,52 $ dans l’ensemble des industries et le taux horaire médian était de 32 $ dans le secteur de la construction comparativement à 28,77 $ pour l’ensemble des employés des autres industries. Il est donc logique de retrouver sur les chantiers de nombreux francophones, issus du métier ou en reconversion professionnelle, qui profitent de ce «boum» de la construction.

Résilience et adaptabilité

Né à Lyon (France) en 1973, Cyril Belkhiter a pris la décision de s’installer en Alberta avec sa famille après quarante ans dans l’hexagone. «C’était trop difficile de vivre en France», lâche cet ancien restaurateur.

Cyril Belkhiter. «Je n’ai pas eu le choix de m’adapter à leur façon de parler et d'apprendre leur façon de vivre.» Crédit : Courtoisie.

Cyril Belkhiter. «Je n’ai pas eu le choix de m’adapter à leur façon de parler et d’apprendre leur façon de vivre.» Crédit : Courtoisie.

En préparant leur départ, Cyril Belkhiter a pu prospecter pour un emploi lors d’un forum Destination Canada à Paris. Il y a fait des contacts et a pu y trouver son futur employeur, une entreprise paysagiste d’Edmonton.

Sans un mot d’anglais, sa transition a été facilitée grâce à un employeur francophone. Chef d’équipe, il a dû très vite s’adapter et apprendre les rudiments de l’anglais. «Je n’ai pas eu le choix de m’adapter à leur façon de parler et d’apprendre leur façon de vivre», confirme-t-il.

«Je n’ai pas eu le choix de m’adapter à leur façon de parler et d’apprendre leur façon de vivre.» Cyril Belkhiter

Après une année à ce poste et quelques déboires concernant ses conditions de travail, Cyril Belkhiter a su rebondir et a rejoint, il y a quatre ans, les rangs de Ross Contracting, une entreprise de construction, de rénovation et d’embellissement du bâti. Installé depuis à Red Deer, il y évolue en tant que charpentier, un métier qu’il a appris en autodidacte lorsqu’il vivait en France.

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L’anglais ne sied pas à tout le monde

Armel Arakaza, lui, a immigré à Montréal en 2007 pour fuir la guerre civile au Burundi. Il a d’abord choisi le Québec pour son aspect francophone. Après un an, il a finalement décidé de déménager à Edmonton parce qu’il y avait plus de perspectives d’emploi.

Bien qu’il ait étudié le commerce, avec une spécialisation en comptabilité, Armel Arakaza s’est orienté dans la logistique au début de sa carrière professionnelle parce qu’il n’aimait pas travailler dans un bureau et qu’il voulait avoir une vue d’ensemble de l’industrie.

Il avoue que certains domaines comme la construction ou la logistique permettent aux immigrants qui s’expriment peu en anglais d’avoir un métier, voire de faire carrière. «Tant que vous êtes bon avec le travail, tu fais des heures et tu fais de l’argent», dit-il. Il se souvient que lorsqu’il était chauffeur routier, il n’a rencontré que peu ou pas de problèmes tant qu’il connaissait son itinéraire et l’anglais de base.

Armel Arakaza tout sourire. Crédit : Courtoisie

Armel Arakaza tout sourire. Crédit : Courtoisie

Un chantier de construction sur Calgary, un parmi tant d’autres. Crédit : DCClic.ca - Dany Côté

Un chantier de construction sur Calgary, un parmi tant d’autres. Crédit : DCClic.ca – Dany Côté

Burundais, Armel Arakaza parle le français, le kirundi et l’anglais, mais il avoue que la langue de Shakespeare n’est pas sa préférée. Mais il n’a pas eu le choix en arrivant en Alberta, «j’ai dû m’adapter et l’apprendre». Il ajoute que depuis son arrivée ici, «je blague tout le temps avec mes amis en disant que j’ai appris l’anglais en écoutant de la musique country».

«Je blague tout le temps avec mes amis en disant que j’ai appris l’anglais en écoutant de la musique country.» Armel Arakaza

Depuis, Armel Arakaza a rejoint le monde de la construction. Il y rencontre beaucoup d’immigrants avec qui il partage ou non la langue. Mais il assure que l’important, c’est d’abord et avant tout la qualité du travail rendu.

De son côté, Cyril Belkhiter a su très vite trouver sa place dans le monde de la construction malgré ses difficultés linguistiques. Et même si la langue et les changements culturels étaient parmi les choses les plus difficiles auxquelles il a dû s’adapter, il est conscient que cela «ouvre de nombreuses portes».

En 2019, 24,6% de la population en âge de travailler en Alberta était des immigrants reçus. Au Canada, la part de l’Alberta dans la population immigrante en âge de travailler représentait 10,8%, soit la quatrième plus importante après celles de l’Ontario (52,3 %), de la Colombie-Britannique (16,4%) et du Québec (14,7%).
Crédit : bit.ly/3XeKrFN

Bruno Nkuiya Mbako, professeur adjoint en économie au Campus Saint-Jean, résume l’inflation en termes simples : «c’est une hausse généralisée des prix dans l’économie». Comparé au mois d’octobre 2021, l’indice des prix à la consommation (IPC) en Alberta atteignait, un an plus tard, 6,8%.

Une inflation qui peut être créée notamment par un déficit gouvernemental, souligne Bruno Nkuiya Mbako. En cas de déficit (1,2 trillion dollars), le gouvernement essaie de le compenser et la Banque du Canada injecte alors des liquidités dans le système financier pour stimuler la consommation. Cela entraine généralement une nouvelle hausse des prix.

Graphique indiquant l’indice des prix à la consommation (IPC) en Alberta au cours des dernières décennies. Crédit : Gouvernement de l’Alberta

Graphique indiquant l’indice des prix à la consommation (IPC) en Alberta au cours des dernières décennies. Crédit : Gouvernement de l’Alberta

Mais ce n’est pas la seule cause d’inflation. Certains facteurs comme la spéculation boursière, le coût de l’énergie, la baisse des matières premières, les difficultés d’approvisionnement et la forte demande qui perturbent la circulation des biens font aussi augmenter les coûts.

Le prix du pétrole est l’un des facteurs qui ont le plus d’impact sur l’inflation, selon l’économiste. Les coûts liés aux énergies fossiles touchent presque tous les domaines économiques, du transport à la production des biens. Et pour ajouter à cela, «la guerre en Ukraine a créé des problèmes d’approvisionnement en ressources énergétiques» et une demande plus forte de l’Europe vers l’Amérique du Nord. Alors l’inflation atteint un point rarement vu en Alberta, à part à la fin de l’année 2002 — une anomalie statistique — et au début des années 1980, lors d’une autre crise pétrolière.

L’inflation frappe les organismes sans but lucratif, mais les gens s’engagent

Le directeur général des Volontaires unis dans l’action au Canada (CANAVUA), Dicky Dikamba, a observé une augmentation des prix à la consommation des biens, mais aussi des services et souligne, avec tristesse, que «l’inflation nous touche durement».

Malgré l’augmentation des coûts, Dicky est très reconnaissant d’avoir eu plus de bénévoles que pendant la pandémie. Mais ce bénévolat accru ne peut pas tout régler, il y a encore beaucoup de personnes dans le besoin.

«Les personnes dans le besoin sont encore très nombreuses», dit Dicky Dikamba. Crédit : Courtoisie

«Les personnes dans le besoin sont encore très nombreuses», dit Dicky Dikamba. Crédit : Courtoisie

Pour certaines familles, «le coût de l’inflation les empêche de joindre les deux bouts. Ils changent leurs habitudes de consommation et se tournent également vers les banques alimentaires pour aider leur famille». À l’approche de Noël, les gens lui font part de leurs préoccupations face à la hausse des coûts et de leurs habitudes de consommation. Dicky conseille aux gens de trouver les enseignes qui ont de bons plans, des rabais et de les partager avec la communauté.

Le marché de la seconde main en plein essor

Doug Roxburgh, le directeur du marketing et des communications d’une chaine de magasins de produits de seconde main, explique que le beau temps en Alberta a incité les gens à sortir pour donner ou acheter. Néanmoins, les dons sont en légère baisse en comparaison avec les dernières années.

À l’inverse, la clientèle s’est pressée dans les rayons de l’enseigne. Il note une augmentation de 15% au cours de la dernière année. Un lien certain avec l’inflation qu’il ne dénie pas. Doug Roxburgh affirme que l’augmentation du nombre de clients est due, entre autres, aux difficultés économiques et à «l’inflation».

Pour s’inscrire au Marché Solidaire de Calgary, téléphonez au 403 249-1749 ou contactez Grace à grace@citedesrocheuses.com.

Il s’attend à ce que cette hausse de la clientèle reste inchangée jusqu’à Noël. «Une personne sur trois cherche à acheter un objet de seconde main pour Noël.» Friperies, sites Web de vente vintage et bourses aux jouets ont le vent en poupe.

Doug Roxburgh souligne qu’il y a encore cette stigmatisation de la friperie, mais il estime, enthousiaste, que c’est une belle contribution pour la communauté dans le besoin. Il ajoute que la clientèle effectue une bonne action : célébrer les fêtes de fin d’année en consommant de façon responsable et en économisant, tout en faisant travailler des gens en réinsertion ou en situation de handicap.

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Malgré la hausse de l’inflation, il y a de l’espoir pour l’avenir

«L’inflation va avoir pour effet de pousser les consommateurs à acheter moins ce Noël», dit Bruno Nkuiya Mbako, tout en gardant espoir pour les prochains mois.

Dicky Dikamba fait, quant à lui, part de son enthousiasme à l’égard du programme d’accessibilité financière récemment annoncé par le gouvernement de l’Alberta. Grâce aux prix élevés du pétrole et du gaz, le gouvernement de l’Alberta devrait disposer d’un excédent de 13 milliards de dollars à la fin de l’année financière en cours.

Une grande partie de cet argent sera redistribué conformément à l’Inflation Relief Package Act (la loi sur l’allègement de l’inflation) que le gouvernement de Danielle Smith a présenté le 22 novembre et dont les mesures seront mises en œuvre en janvier 2023.

Bruno Nkuiya Mbako, professeur adjoint en économie au Campus Saint-Jean. Crédit : Courtoisie

Bruno Nkuiya Mbako, professeur adjoint en économie au Campus Saint-Jean. Crédit : Courtoisie

Le directeur général de CANAVUA est néanmoins déçu que ce programme n’entre pas en vigueur plus tôt, car cela n’aidera pas les consommateurs à Noël. En plus de ces mesures, Bruno Nkuiya Mbako estime que le problème des chaines d’approvisionnement va se résoudre de manière considérable d’ici l’année prochaine.

«C’est aussi probable que la guerre en Ukraine se termine» bientôt, espère-t-il. Des espoirs difficiles à valider aujourd’hui. Sans les difficultés d’approvisionnement, une paix, même fragile, en Europe faciliterait la baisse des énergies fossiles et, à long terme, de l’inflation. «Je suis optimiste par rapport au futur concernant l’inflation», conclut le professeur adjoint en économie.

L’Indice des prix à la consommation (IPC) représente les variations de prix comme expérimentées par les consommateurs canadiens. Il mesure la variation de prix en comparant, au fil du temps, le coût d’un panier fixe de biens et services. Il est le témoin principal pour juger de l’inflation. (Source : Statistique Canada)
Les bourses aux jouets réunissent des livres et des jeux d’occasion distribués par des organismes sans but lucratif pendant le temps des Fêtes.

Bruno Nkuiya Mbako, professeur adjoint en �conomie au Campus Saint-Jean, r�sume linflation en termes simples : �cest une hausse g�n�ralis�e des prix dans l�conomie�. Compar� au mois doctobre 2021, lindice des prix � la consommation (IPC) en Alberta atteignait, un an plus tard, 6,8%.

Une inflation qui peut �tre cr��e notamment par un d�ficit gouvernemental, souligne Bruno Nkuiya Mbako. En cas de d�ficit (1,2 trillion dollars), le gouvernement essaie de le compenser et la Banque du Canada injecte alors des liquidit�s dans le syst�me financier pour stimuler la consommation. Cela entraine g�n�ralement une nouvelle hausse des prix.

Graphique indiquant lindice des prix � la consommation (IPC) en Alberta au cours des derni�res d�cennies. Cr�dit : Gouvernement de lAlberta

Graphique indiquant lindice des prix � la consommation (IPC) en Alberta au cours des derni�res d�cennies. Cr�dit : Gouvernement de lAlberta

Mais ce nest pas la seule cause dinflation. Certains facteurs comme la sp�culation boursi�re, le co�t de l’�nergie, la baisse des mati�res premi�res, les difficult�s dapprovisionnement et la forte demande qui perturbent la circulation des biens font aussi augmenter les co�ts.

Le prix du p�trole est lun des facteurs qui ont le plus d’impact sur linflation, selon l�conomiste. Les co�ts li�s aux �nergies fossiles touchent presque tous les domaines �conomiques, du transport � la production des biens. Et pour ajouter � cela, �la guerre en Ukraine a cr�� des probl�mes dapprovisionnement en ressources �nerg�tiques� et une demande plus forte de lEurope vers l’Am�rique du Nord. Alors l’inflation atteint un point rarement vu en Alberta, � part � la fin de lann�e 2002 une anomalie statistique et au d�but des ann�es 1980, lors dune autre crise p�troli�re.

L’inflation frappe les organismes sans but lucratif, mais les gens sengagent

Le directeur g�n�ral des Volontaires unis dans laction au Canada (CANAVUA), Dicky Dikamba, a observ� une augmentation des prix � la consommation des biens, mais aussi des services et souligne, avec tristesse, que �linflation nous touche durement�.

Malgr� l’augmentation des co�ts, Dicky est tr�s reconnaissant d’avoir eu plus de b�n�voles que pendant la pand�mie. Mais ce b�n�volat accru ne peut pas tout r�gler, il y a encore beaucoup de personnes dans le besoin.

�Les personnes dans le besoin sont encore tr�s nombreuses�, dit Dicky Dikamba. Cr�dit : Courtoisie

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Pour certaines familles, �le co�t de l’inflation les emp�che de joindre les deux bouts. Ils changent leurs habitudes de consommation et se tournent �galement vers les banques alimentaires pour aider leur famille�. � l’approche de No�l, les gens lui font part de leurs pr�occupations face � la hausse des co�ts et de leurs habitudes de consommation. Dicky conseille aux gens de trouver les enseignes qui ont de bons plans, des rabais et de les partager avec la communaut�.

Le march� de la seconde main en plein essor

Doug Roxburgh, le directeur du marketing et des communications dune chaine de magasins de produits de seconde main, explique que le beau temps en Alberta a incit� les gens � sortir pour donner ou acheter. N�anmoins, les dons sont en l�g�re baisse en comparaison avec les derni�res ann�es.

� l’inverse, la client�le sest press�e dans les rayons de lenseigne. Il note une augmentation de 15% au cours de la derni�re ann�e. Un lien certain avec linflation quil ne d�nie pas. Doug Roxburgh affirme que l’augmentation du nombre de clients est due, entre autres, aux difficult�s �conomiques et � �l’inflation�.

Pour sinscrire au March� Solidaire de Calgary, t�l�phonez au 403 249-1749 ou contactez Grace � grace@citedesrocheuses.com.

Il s’attend � ce que cette hausse de la client�le reste inchang�e jusqu’� No�l. �Une personne sur trois cherche � acheter un objet de seconde main pour No�l.� Friperies, sites Web de vente vintage et bourses aux jouets ont le vent en poupe.

Doug Roxburgh souligne quil y a encore cette stigmatisation de la friperie, mais il estime, enthousiaste, que cest une belle contribution pour la communaut� dans le besoin. Il ajoute que la client�le effectue une bonne action : c�l�brer les f�tes de fin d’ann�e en consommant de fa�on responsable et en �conomisant, tout en faisant travailler des gens en r�insertion ou en situation de handicap.

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Dicky Dikamba fait, quant � lui, part de son enthousiasme � l’�gard du programme d’accessibilit� financi�re r�cemment annonc� par le gouvernement de l’Alberta. Gr�ce aux prix �lev�s du p�trole et du gaz, le gouvernement de l’Alberta devrait disposer d’un exc�dent de 13 milliards de dollars � la fin de l’ann�e financi�re en cours.

Une grande partie de cet argent sera redistribu� conform�ment � lInflation Relief Package Act (la loi sur l’all�gement de l’inflation) que le gouvernement de Danielle Smith a pr�sent� le 22 novembre et dont les mesures seront mises en Suvre en janvier 2023.

Bruno Nkuiya Mbako, professeur adjoint en �conomie au Campus Saint-Jean. Cr�dit : Courtoisie

Bruno Nkuiya Mbako, professeur adjoint en �conomie au Campus Saint-Jean. Cr�dit : Courtoisie

Le directeur g�n�ral de CANAVUA est n�anmoins d��u que ce programme n’entre pas en vigueur plus t�t, car cela n’aidera pas les consommateurs � No�l. En plus de ces mesures, Bruno Nkuiya Mbako estime que le probl�me des chaines d’approvisionnement va se r�soudre de mani�re consid�rable d’ici l’ann�e prochaine.

�Cest aussi probable que la guerre en Ukraine se termine� bient�t, esp�re-t-il. Des espoirs difficiles � valider aujourdhui. Sans les difficult�s d’approvisionnement, une paix, m�me fragile, en Europe faciliterait la baisse des �nergies fossiles et, � long terme, de linflation. �Je suis optimiste par rapport au futur concernant linflation�, conclut le professeur adjoint en �conomie.

L’Indice des prix � la consommation (IPC) repr�sente les variations de prix comme exp�riment�es par les consommateurs canadiens. Il mesure la variation de prix en comparant, au fil du temps, le co�t d’un panier fixe de biens et services. Il est le t�moin principal pour juger de linflation. (Source : Statistique Canada)
Les bourses aux jouets r�unissent des livres et des jeux doccasion distribu�s par des organismes sans but lucratif pendant le temps des F�tes.

Cet évènement a eu lieu dans le cadre de la Semaine nationale de l’immigration francophone et a mis l’accent sur la diversité entrepreneuriale, et ce, malgré le temps exécrable et les routes glissantes. Une vingtaine de personnes se sont tout de même présentées au Bizz Buzz. De nombreux entrepreneurs, mais aussi de futurs employés en quête d’une carrière, se sont donc réunis autour de bons petits plats.

Malgré une ambiance plaisante et de nombreuses inscriptions, les mauvaises conditions de la route ont probablement convaincu certains participants de rester à la maison. Joris Desmares-Decaux, directeur de développement économique et services aux entreprises du CDÉA, évoque que depuis la fin de la pandémie, il est devenu plus difficile d’attirer du public à de tels évènements. Il souligne, en plaisantant, qu’avant la pandémie, «la nourriture offerte aux participants semblait entraîner une participation encore plus grande!»

Finalement, ce sont cinq entrepreneurs qui ont présenté leurs petites entreprises et leurs produits alimentaires. Parmi eux, Joseph Dongo qui a connu rapidement le succès avec ses vinaigrettes et ses sauces pour accompagner les viandes et les poissons. Malgré un calendrier chargé, il ne s’empêche pas de prendre du temps, une fois par mois, pour distribuer des repas aux sans-abris du centre-ville d’Edmonton.

L’évènement n’était pas seulement destiné à la recherche d’emploi et au réseautage, mais a aussi permis aux francophones de la région d’Edmonton d’interagir et de bâtir de réelles connexions, ajoute Joris. Et si cet évènement a eu un succès en demi-teinte dû aux conditions météorologiques, les organisateurs renouvelleront sans aucun doute l’expérience Bizz Buzz dans de nombreux secteurs économiques.

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Malgr� une ambiance plaisante et de nombreuses inscriptions, les mauvaises conditions de la route ont probablement convaincu certains participants de rester � la maison. Joris Desmares-Decaux, directeur de d�veloppement �conomique et services aux entreprises du CD�A, �voque que depuis la fin de la pand�mie, il est devenu plus difficile dattirer du public � de tels �v�nements. Il souligne, en plaisantant, quavant la pand�mie, �la nourriture offerte aux participants semblait entra�ner une participation encore plus grande!�

Finalement, ce sont cinq entrepreneurs qui ont pr�sent� leurs petites entreprises et leurs produits alimentaires. Parmi eux, Joseph Dongo qui a connu rapidement le succ�s avec ses vinaigrettes et ses sauces pour accompagner les viandes et les poissons. Malgr� un calendrier charg�, il ne semp�che pas de prendre du temps, une fois par mois, pour distribuer des repas aux sans-abris du centre-ville d’Edmonton.

L’�v�nement n’�tait pas seulement destin� � la recherche d’emploi et au r�seautage, mais a aussi permis aux francophones de la r�gion dEdmonton d’interagir et de b�tir de r�elles connexions, ajoute Joris. Et si cet �v�nement a eu un succ�s en demi-teinte d� aux conditions m�t�orologiques, les organisateurs renouvelleront sans aucun doute lexp�rience Bizz Buzz dans de nombreux secteurs �conomiques.

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Lors de cet atelier offert en visioconférence, plusieurs intervenants spécialisés dans les études environnementales et la santé mentale ont pu partager leurs connaissances avec des parents, mais aussi le corps enseignant.

L’éco-anxiété n’est pas une maladie

Dre Laelia Benoit est pédopsychiatre et chercheuse au Yale Child Study Centre (Yale School of Medicine). Elle a mené une vaste étude sur l’impact du changement climatique sur le bien-être et la santé mentale des enfants et des adolescents aux États-Unis.

Elle est aujourd’hui l’une des spécialistes de cette «réaction naturelle et légitime à la crise écologique qui demande une réponse sociale» à une certaine solitude des jeunes face à une société qui ignore le changement climatique. Un état de fait qui apporte à certains son lot de souffrances.

«L’éco-anxiété est l’ensemble des émotions qui sont liées à notre peur du changement climatique et de la transformation de notre planète», dit-elle. Elle ajoute que ces émotions peuvent se traduire par la peur, la colère, la tristesse et/ou la culpabilité par rapport à ce qu’on ne fait pas ou à ce qu’on voudrait faire mais qu’on n’arrive pas à faire dans le domaine de l’environnement.

«L’éco-anxiété est l’ensemble des émotions qui sont liées à notre peur du changement climatique et de la transformation de notre planète.» Dre Laelia Benoit

Malgré toutes ces émotions négatives, il peut aussi y avoir des émotions de joie ou d’espoir pour les quelques bonnes actions mises en place pour combattre le changement climatique.

Ajoutant à la définition de Dre Benoit, Nessa Ghassemi-Bakhtiari, étudiante au doctorat en psychologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et intervenante en psychologie chez Eco-Motion, explique que l’éco-anxiété est un concept assez large qui regroupe un éventail des réactions émotionnelles, cognitives et comportementales qu’on peut vivre face aux changements climatiques et environnementaux.

Elle ajoute que ce n’est pas tant les changements climatiques qu’ils vivent personnellement, mais plutôt ceux qu’ils découvrent dans les médias.

Une implication individuelle et collective

Bien que n’étant pas présente à l’atelier, Hélène Flamand, professeure au Campus Saint-Jean et psychologue scolaire, souligne l’importance de travailler sur la résilience et le contrôle sur soi pour endiguer toute forme d’anxiété.

Elle énumère quelques conseils pour soulager ou gérer l’éco-anxiété par l’action. Selon elle, des activités comme le recyclage, la diminution des plastiques, des activités de ramassage ou la gestion de la consommation peuvent avoir un impact sur les jeunes. Elle ajoute que certaines actions sont à prendre en compte pour un bien-être général de l’être humain. «C’est important de bien dormir, de bien manger et de faire de l’exercice.»

Elle souligne aussi que l’une des grandes conséquences de l’éco-anxiété, c’est aussi la baisse de natalité des futures générations. «C’est une génération qui n’a pas l’air de vouloir se reproduire parce que les lendemains qu’on leur chante ne sont pas très roses», explique Hélène Flamand.

Les intérêts des enfants changent avec l’âge

Bien que les recherches sur les enfants et l’éco-anxiété soient encore minimes, il existe quelques points clés à noter selon les différents groupes d’âge.

Dre Benoit explique qu’on observe que les enfants de six à dix ans se sentent un peu stressés et anxieux vis-à-vis du changement climatique, mais que, finalement, leur santé mentale va plutôt bien. Les enfants de ce groupe d’âge «ont très envie de participer», dit-elle.

Elle assure que les activités concrètes leur conviennent particulièrement. Ils s’intéressent aux choses qu’ils peuvent voir et toucher, comme planter des arbres, ramasser des déchets et apprendre à recycler. Elle ajoute qu’ils n’ont pas encore complètement accès à la pensée abstraite.

«Il y a cette colère face à l'injustice climatique qui est que, finalement, les plus gros pollueurs ne sont pas nécessairement les personnes les plus touchées», dit Dre Laelia Benoit. Crédit : Courtoisie

«Il y a cette colère face à l’injustice climatique qui est que, finalement, les plus gros pollueurs ne sont pas nécessairement les personnes les plus touchées», dit Dre Laelia Benoit. Crédit : Courtoisie

À partir de onze ans jusqu’à la fin de l’adolescence et au-delà, les jeunes commencent à avoir accès à la pensée abstraite et à comprendre des phénomènes complexes. «On se rend compte que mon action individuelle n’est pas suffisante pour modifier le cours des choses», explique-t-elle.

Avec cette meilleure compréhension de la pensée abstraite, les adolescents comprennent alors qu’il y a trois niveaux d’action : individuel, collectif local et territorial et systémique. Celui qui semble le plus approprié pour aider les jeunes, c’est celui qui prend en compte «l’école et la famille» : un niveau collectif local et territorial.

Ainsi, les jeunes effectuent des activités en groupe, car ils estiment qu’elles ont plus d’impact sur le changement climatique que celles qu’ils auraient pu accomplir seuls. Par exemple, les adolescents peuvent installer des panneaux solaires sur les toits d’école. Ce genre de projets les aident également à développer leur esprit critique et à faire face à certaines problématiques très concrètes telles que comment et où trouver l’argent, comment installer le matériel et, finalement, comment rendre les infrastructures scolaires plus écologiques.

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COP26 : face à la jeunesse, les chefs d’État n’ont qu’à bien se tenir
Crise climatique : la Cour suprême refuse d’entendre l’appel des jeunes

Dre Benoit estime que les jeunes ont plein d’idées, mais ils ne vont jamais jusqu’au bout. Pour y arriver, les adolescents ont besoin de l’accompagnement et de l’aide des adultes dans certains domaines particuliers. Ils ont donc besoin d’avoir des interactions avec leurs aînés, leurs parents et leurs enseignants.

«Suivez les idées de vos adolescents», conseille Dre Benoit en s’adressant aux parents et aux enseignants. Le monde sera un peu plus responsable face au dérèglement climatique.

La communication et l’inclusion sont essentielles

Les enfants et les parents doivent travailler ensemble. Lors de ses recherches avec les adolescents, Dre Benoit s’est interrogée sur l’impact positif des parents sur l’environnement. Étonnamment, les adolescents niaient leurs actions. Mais finalement, elle a découvert que certains étaient devenus végétariens ou avaient troqué leur ancienne voiture pour une voiture électrique.

Elle a donc interrogé les adolescents sur les raisons de telles décisions. Ils ont tous évoqué des réponses aberrantes, sans jamais penser que leurs parents avaient peut-être une conscience environnementale. Dre Benoit avance que les jeunes ont tous inventé une explication. Et pourtant les décisions prises par les parents étaient toutes basées sur des choix moraux, éthiques et politiques que les jeunes ne comprenaient pas.

Elle ajoute et insiste, «c’est important de permettre aux enfants d’avoir ces contextes et de leur expliquer pourquoi». Car malgré tout, les jeunes vivent une «colère face à l’injustice climatique» qui se traduit par le fait que «les plus gros pollueurs ne sont pas nécessairement les personnes les plus touchées», explique-t-elle.

«Au lieu de seulement parler des changements climatiques de manière très neutre et scientifique, c’est bien de créer un espace où on peut dialoguer avec les jeunes», dit Nessa Ghassemi-Bakhtiari. Crédit : Courtoisie

«Au lieu de seulement parler des changements climatiques de manière très neutre et scientifique, c’est bien de créer un espace où on peut dialoguer avec les jeunes», dit Nessa Ghassemi-Bakhtiari. Crédit : Courtoisie

Nessa Ghassemi-Bakhtiari ajoute qu’au «lieu de parler seulement des changements climatiques de manière très neutre et scientifique, c’est bien de créer un espace où on peut dialoguer avec les jeunes».

Un autre point important, mais peut-être moins évident, de la communication est de valoriser les projets de ces jeunes. Nessa évoque le besoin de mettre en avant ces projets, par exemple en organisant une cérémonie afin que les autres élèves voient et réalisent ce qui a été effectué. Cela permet de faire vivre le projet sur le long terme et peut susciter des vocations pour les années à venir.

«Cela permet de créer une culture où on est tous contents quand on a réussi à faire quelque chose et c’est très encourageant», dit Nessa Ghassemi-Bakhtiari avec espoir.

Lorganisme sans but lucratif EcoNova propose un programme de sensibilisation � lenvironnement dans les �coles de la Colombie-Britannique, de lOntario et de lAlberta. Latelier L�co-anxi�t� chez les enfants et les adolescents �voque les cons�quences et limpact du changement climatique sur la sant� mentale des plus jeunes.

Lors de cet atelier offert en visioconf�rence, plusieurs intervenants sp�cialis�s dans les �tudes environnementales et la sant� mentale ont pu partager leurs connaissances avec des parents, mais aussi le corps enseignant.

L�co-anxi�t� nest pas une maladie

Dre Laelia Benoit est p�dopsychiatre et chercheuse au Yale Child Study Centre (Yale School of Medicine). Elle a men� une vaste �tude sur limpact du changement climatique sur le bien-�tre et la sant� mentale des enfants et des adolescents aux �tats-Unis.

Elle est aujourdhui lune des sp�cialistes de cette �r�action naturelle et l�gitime � la crise �cologique qui demande une r�ponse sociale� � une certaine solitude des jeunes face � une soci�t� qui ignore le changement climatique. Un �tat de fait qui apporte � certains son lot de souffrances.

�L�co-anxi�t� est lensemble des �motions qui sont li�es � notre peur du changement climatique et de la transformation de notre plan�te�, dit-elle. Elle ajoute que ces �motions peuvent se traduire par la peur, la col�re, la tristesse et/ou la culpabilit� par rapport � ce qu’on ne fait pas ou � ce qu’on voudrait faire mais qu’on n’arrive pas � faire dans le domaine de l’environnement.

�L�co-anxi�t� est lensemble des �motions qui sont li�es � notre peur du changement climatique et de la transformation de notre plan�te.� Dre Laelia Benoit

Malgr� toutes ces �motions n�gatives, il peut aussi y avoir des �motions de joie ou despoir pour les quelques bonnes actions mises en place pour combattre le changement climatique.

Ajoutant � la d�finition de Dre Benoit, Nessa Ghassemi-Bakhtiari, �tudiante au doctorat en psychologie � lUniversit� du Qu�bec � Montr�al (UQAM) et intervenante en psychologie chez Eco-Motion, explique que l�co-anxi�t� est un concept assez large qui regroupe un �ventail des r�actions �motionnelles, cognitives et comportementales qu’on peut vivre face aux changements climatiques et environnementaux.

Elle ajoute que ce n’est pas tant les changements climatiques qu’ils vivent personnellement, mais plut�t ceux quils d�couvrent dans les m�dias.

Une implication individuelle et collective

Bien que n’�tant pas pr�sente � latelier, H�l�ne Flamand, professeure au Campus Saint-Jean et psychologue scolaire, souligne limportance de travailler sur la r�silience et le contr�le sur soi pour endiguer toute forme danxi�t�.

Elle �num�re quelques conseils pour soulager ou g�rer l�co-anxi�t� par laction. Selon elle, des activit�s comme le recyclage, la diminution des plastiques, des activit�s de ramassage ou la gestion de la consommation peuvent avoir un impact sur les jeunes. Elle ajoute que certaines actions sont � prendre en compte pour un bien-�tre g�n�ral de l�tre humain. �Cest important de bien dormir, de bien manger et de faire de lexercice.�

Elle souligne aussi que lune des grandes cons�quences de l�co-anxi�t�, cest aussi la baisse de natalit� des futures g�n�rations. �C’est une g�n�ration qui n’a pas l’air de vouloir se reproduire parce que les lendemains qu’on leur chante ne sont pas tr�s roses�, explique H�l�ne Flamand.

Les int�r�ts des enfants changent avec l’�ge

Bien que les recherches sur les enfants et l’�co-anxi�t� soient encore minimes, il existe quelques points cl�s � noter selon les diff�rents groupes d’�ge.

Dre Benoit explique qu’on observe que les enfants de six � dix ans se sentent un peu stress�s et anxieux vis-�-vis du changement climatique, mais que, finalement, leur sant� mentale va plut�t bien. Les enfants de ce groupe d�ge �ont tr�s envie de participer�, dit-elle.

Elle assure que les activit�s concr�tes leur conviennent particuli�rement. Ils sint�ressent aux choses quils peuvent voir et toucher, comme planter des arbres, ramasser des d�chets et apprendre � recycler. Elle ajoute quils nont pas encore compl�tement acc�s � la pens�e abstraite.

�Il y a cette col�re face � l'injustice climatique qui est que, finalement, les plus gros pollueurs ne sont pas n�cessairement les personnes les plus touch�es�, dit Dre Laelia Benoit. Cr�dit : Courtoisie

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� partir de onze ans jusqu� la fin de ladolescence et au-del�, les jeunes commencent � avoir acc�s � la pens�e abstraite et � comprendre des ph�nom�nes complexes. �On se rend compte que mon action individuelle nest pas suffisante pour modifier le cours des choses�, explique-t-elle.

Avec cette meilleure compr�hension de la pens�e abstraite, les adolescents comprennent alors quil y a trois niveaux daction : individuel, collectif local et territorial et syst�mique. Celui qui semble le plus appropri� pour aider les jeunes, cest celui qui prend en compte �l�cole et la famille� : un niveau collectif local et territorial.

Ainsi, les jeunes effectuent des activit�s en groupe, car ils estiment quelles ont plus dimpact sur le changement climatique que celles qu’ils auraient pu accomplir seuls. Par exemple, les adolescents peuvent installer des panneaux solaires sur les toits d�cole. Ce genre de projets les aident �galement � d�velopper leur esprit critique et � faire face � certaines probl�matiques tr�s concr�tes telles que comment et o� trouver l’argent, comment installer le mat�riel et, finalement, comment rendre les infrastructures scolaires plus �cologiques.

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Dre Benoit estime que les jeunes ont plein d’id�es, mais ils ne vont jamais jusquau bout. Pour y arriver, les adolescents ont besoin de laccompagnement et de laide des adultes dans certains domaines particuliers. Ils ont donc besoin davoir des interactions avec leurs a�n�s, leurs parents et leurs enseignants.

�Suivez les id�es de vos adolescents�, conseille Dre Benoit en sadressant aux parents et aux enseignants. Le monde sera un peu plus responsable face au d�r�glement climatique.

La communication et l’inclusion sont essentielles

Les enfants et les parents doivent travailler ensemble. Lors de ses recherches avec les adolescents, Dre Benoit sest interrog�e sur limpact positif des parents sur l’environnement. �tonnamment, les adolescents niaient leurs actions. Mais finalement, elle a d�couvert que certains �taient devenus v�g�tariens ou avaient troqu� leur ancienne voiture pour une voiture �lectrique.

Elle a donc interrog� les adolescents sur les raisons de telles d�cisions. Ils ont tous �voqu� des r�ponses aberrantes, sans jamais penser que leurs parents avaient peut-�tre une conscience environnementale. Dre Benoit avance que les jeunes ont tous invent� une explication. Et pourtant les d�cisions prises par les parents �taient toutes bas�es sur des choix moraux, �thiques et politiques que les jeunes ne comprenaient pas.

Elle ajoute et insiste, �cest important de permettre aux enfants davoir ces contextes et de leur expliquer pourquoi�. Car malgr� tout, les jeunes vivent une �col�re face � l’injustice climatique� qui se traduit par le fait que �les plus gros pollueurs ne sont pas n�cessairement les personnes les plus touch�es�, explique-t-elle.

�Au lieu de seulement parler des changements climatiques de mani�re tr�s neutre et scientifique, cest bien de cr�er un espace o� on peut dialoguer avec les jeunes�, dit Nessa Ghassemi-Bakhtiari. Cr�dit : Courtoisie

�Au lieu de seulement parler des changements climatiques de mani�re tr�s neutre et scientifique, cest bien de cr�er un espace o� on peut dialoguer avec les jeunes�, dit Nessa Ghassemi-Bakhtiari. Cr�dit : Courtoisie

Nessa Ghassemi-Bakhtiari ajoute quau �lieu de parler seulement des changements climatiques de mani�re tr�s neutre et scientifique, cest bien de cr�er un espace o� on peut dialoguer avec les jeunes�.

Un autre point important, mais peut-�tre moins �vident, de la communication est de valoriser les projets de ces jeunes. Nessa �voque le besoin de mettre en avant ces projets, par exemple en organisant une c�r�monie afin que les autres �l�ves voient et r�alisent ce qui a �t� effectu�. Cela permet de faire vivre le projet sur le long terme et peut susciter des vocations pour les ann�es � venir.

�Cela permet de cr�er une culture o� on est tous contents quand on a r�ussi � faire quelque chose et cest tr�s encourageant�, dit Nessa Ghassemi-Bakhtiari avec espoir.

La Coupe du monde de football 2022 de la FIFA a été attribuée au Qatar en décembre 2010. Un moment historique puisque c’est la première fois qu’un pays arabe organise la Coupe du monde. Mais aussi un choix controversé tant dans le monde du football (soccer en Amérique du Nord) que chez les citoyens qui s’inquiètent du respect des droits de la personne.
 
Isaac Lamoureux
IJL – Réseau.Presse – Le Franco
 
Le tournoi a débuté ce dimanche, alors que les températures au Moyen-Orient sont clémentes. Car si c’est la première fois que cela se joue dans la péninsule arabique, c’est aussi la première fois que les passionnés de l’hémisphère Nord ne peuvent pas vivre la passion estivale du ballon rond. L’objectif : protéger les athlètes de la chaleur insupportable pendant les mois d’été.
 
Côté sportif, de nombreuses difficultés sont évoquées. Par exemple, les championnats nationaux en Europe font une pause d’un mois alors que les joueurs ont déjà effectué un tiers de leur saison. Certains se sont blessés, d’autres ont refusé de se déplacer pour des raisons politiques.
 
Bien qu’il ait été choisi pour l’événement footballistique de l’année, le Qatar ne disposait pas des infrastructures nécessaires pour accueillir un tel tournoi lors de sa nomination. L’émirat est une monarchie absolue souvent pointée du doigt pour le non-respect des droits de la personne.
 
Avec la nécessité de construire des infrastructures pour cet événement planétaire, le chiffre des pertes humaines lors des travaux ne contredit pas cette hypothèse. Des décès dus selon les observateurs humanitaires à des conditions de travail déplorables. Ainsi, ce sont entre 6500 et 15 000 travailleurs migrants qui sont décédés pendant la préparation de la Coupe du monde depuis le début des travaux, alors que le chiffre officiel qui fait référence au nombre d’étrangers décédés dans le pays entre 2011 et 2020 est 15 799.
 

La fille de Marie Wahl a assisté à la Coupe du monde féminine à Edmonton. Crédit : Courtoisie

 
Marie Wahl, la mère de deux enfants qui sont de grands admirateurs des étoiles du football, explique que les terribles conditions de travail dans le pays peut-être comparé à «une forme d’esclavage». Elle ajoute que le traitement des femmes n’est pas égalitaire au Qatar. Même après avoir lu de nombreux articles sur le Qatar, c’est encore difficile pour elle de comprendre tous les enjeux des droits de la personne pour les travailleurs et les citoyennes de ce pays.
 

Les amoureux du football ont leurs inquiétudes aussi

Marie Wahl parle souvent avec ses jeunes à propos de l’importance des droits de la personne. Quand elle a parlé à son fils Adrien Ngannou, âgé de 8 ans, de ce tournoi un peu particulier, elle a essayé de susciter le débat. «Est-ce que parce qu’on aime un sport, on peut oublier tout ce qui va derrière? Est-ce qu’on peut oublier d’être gentil? Est-ce que ça donne le droit de tout faire quand on aime quelque chose?» Le jeune garçon a répondu constamment par la négative comme s’il comprenait malgré son jeune âge les problèmes politiques et sociaux liés à ces questions.
 

Joris Desmares-Decaux est un grand passionné de soccer. Crédit : Archives

 
Joris Desmares-Decaux, président d’Edmonton Fusion FC et grand passionné, dit qu’il «n’a jamais vu de boycott en tant que tel». Il explique que depuis l’attribution officielle de la Coupe du monde en 2010, il y a des voix qui s’élèvent, mais depuis les deux dernières années, celles-ci sont de plus en plus bruyantes. Le terme boycott est présent dès qu’il est fait référence à la Coupe du monde.
 
«C’est difficile de concevoir l’organisation d’une Coupe du monde au Qatar», dit Joris Desmares-Decaux. Il explique que le Qatar n’a pas la flotte aérienne nécessaire ni la capacité d’accueillir autant de personnes. Il s’inquiète aussi pour les personnes LGBTQIA2S+ qui ne sont pas acceptées là-bas et qui pourraient «finir en prison» ou soumises à de mauvais traitements comme cela s’est passé récemment.
 

La défense des droits de la personne en ligne de mire

France-Isabelle Langlois, la directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone (AICF), explique que son organisation a fait pression sur l’État qatari et la FIFA depuis de nombreuses années pour améliorer les conditions de travail et les droits de la personne des ouvriers.
 
Elle explique que le plus grand problème est lié au temps de travail des étrangers qui participent à la construction de ces infrastructures. De très longues journées de travail, six à sept jours par semaine sous un soleil de plomb, avec peu ou pas de pauses, et presque pas d’eau et au final des retards de salaires.
 
Les premières années après cette nomination de l’émirat, la FIFA était complètement fermée aux revendications qu’Amnistie internationale et les autres organismes avançaient, explique France-Isabelle Langlois.
 

France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone. Crédit : Amnistie internationale – Caroline Hayeur

 
Finalement, graduellement, les pressions ont fait en sorte que la FIFA prenne ses responsabilités. Amnistie internationale a fait un état des lieux et leur a demandé d’agir, de le prendre en considération afin de responsabiliser le Qatar pour voir évoluer les conditions de travail et les droits de la personne. Certaines modifications ont été apportées à la législation et ont permis d’améliorer l’environnement de travail de ces immigrants venus du Bangladesh, du Népal et d’Inde. «Mais ce n’est pas suffisant», dit France-Isabelle Langlois.
 
Maintenant, Amnistie internationale demande à la FIFA de restituer une partie des bénéfices de la Coupe du monde pour payer les travailleurs qui n’ont pas reçu leur salaire et pour indemniser ceux qui ont subi de graves préjudices (accidents du travail, problèmes de santé, etc.). Elle souhaite aussi que les familles des ouvriers décédés puissent être indemnisées.
 

Les équipes de la Coupe du monde se joignent aux protestations

Les partisans individuels et les organisations ne sont pas les seuls à boycotter. Les équipes commencent même à prendre position.
 
L’équipe du Danemark portera, par exemple, un maillot noir pendant la compétition en signe de deuil, une façon de protester pour les droits de la personne, alors que sa demande de participer aux entrainements avec un maillot floqué «Droits de l’homme pour tous» a été rejetée par la FIFA. D’autres équipes porteront des brassards aux couleurs du drapeau LGBTQIA2S+.
 
Joris Desmares-Decaux explique qu’avec les millions de dollars qui pourraient être réinjectés dans les fédérations nationales, il est difficile d’imaginer une équipe renoncer à la compétition, «mais c’est une forme de protestation intéressante», dit-il.
 
 
Malgré une équipe nationale souvent dans le carré final de la compétition, les Français ont, comme certains pays européens, décidé de boycotter l’événement. Un crève-cœur pour une bonne cause…, semble-t-il.
 
Certaines villes, qui sont normalement les poumons de la Coupe du monde, ont exprimé publiquement leur protestation. Paris, Marseille, Lille, Bordeaux, et d’autres plus petites ont annoncé qu’elles n’auraient pas de fan zones — lieu où les supporters se retrouvent pour regarder les matchs sur des écrans géants —, comme à l’accoutumée.
 
Finalement, entre boycott et passion, la communication semble la meilleure arme pour faire avancer les choses. «Les droits humains et la démocratie dans un pays sont les choses les plus importantes», dit France-Isabelle Langlois. Même s’il y a des problèmes au Qatar, elle est persuadée qu’il faut continuer ce dialogue essentiel. Cette parole contribue à la démocratisation de certains États.